Rechercher
Rechercher

Société - Justice

Riad Salamé à nouveau auditionné : toutes les options restent ouvertes

Le juge d’instruction Charbel Abou Samra entendra Raja Salamé et Marianne Hoyek le 25 juillet.

Riad Salamé à nouveau auditionné : toutes les options restent ouvertes

Le gouverneur de la Banque du Liban, Riad Salamé, le 20 décembre 2021 à Beyrouth. Photo d'archives AFP/Joseph Eid

Pour la deuxième semaine consécutive, le premier juge d’instruction de Beyrouth, Charbel Abou Samra, a auditionné mardi le gouverneur de la Banque du Liban (BDL), Riad Salamé, dans le cadre des poursuites engagées par la justice libanaise contre celui-ci, en février dernier, pour « faux et usage de faux, blanchiment d’argent, enrichissement illicite et évasion fiscale ». Cette audition est intervenue au lendemain de l’annonce de la saisie conservatoire des biens du gouverneur au Liban. 

Entamé à 10h30, l’interrogatoire s’est prolongé jusqu’à 12h45, en présence de l’avocat du gouverneur ainsi que de la chef du contentieux de l’État, Hélène Iskandar, qui s’était constituée partie civile dans le dossier pour préserver les intérêts étatiques. Selon une source judiciaire informée, le juge Abou Samra devait à la fois poser ses propres questions et celles, plus nombreuses, de Mme Iskandar, celle-ci ne pouvant interroger le gouverneur sans l’intermédiaire du juge d’instruction. Lors de la première audience tenue le 12 juillet, le magistrat avait refusé de poser certaines questions voulues par Mme Iskandar. Selon une autre source judiciaire, le juge Abou Samra a fondé sa sélection de questions sur deux critères : d’abord, le fait qu’il s’agisse de nouvelles questions et, ensuite, que ces interrogations soient directement liées à l’enquête.

Quant au gouverneur de la BDL, il devait répondre lui-même aux questions, son avocat n’ayant eu le droit d’intervenir que pour demander la clarification de certains points.

Deux boîtes de documents

La source précitée affirme que Riad Salamé a apporté deux grandes boîtes noires contenant des relevés de compte et autres documents qu’il s’était engagé, lors de sa première audition, à soumettre au juge Abou Samra. Ces pièces étaient accompagnées de conclusions écrites explicatives que le juge d’instruction devrait examiner. Ce dernier ne lui a pas fixé une nouvelle date d’audience. Selon nos informations, il compte recueillir des témoignages qui seraient en lien avec les dépositions faites mardi. On ne sait pas encore quelles sont les personnes qui devront témoigner, ni quand elles seront appelées à le faire. À la lumière de ces témoignages, le juge Abou Samra décidera alors soit de convoquer de nouveau le gouverneur, soit de l’inculper, soit de prononcer un non-lieu en sa faveur.

Lire aussi

Les six enjeux de l’après-Salamé

Or la source judiciaire proche du dossier citée plus haut estime que beaucoup de questions restent à poser au gouverneur, notamment sur certains chefs d’accusation mentionnés dans la décision à l’origine des poursuites engagées à son encontre. Pour cette même source, on ne peut occulter de tels éléments, même dans le cas vraisemblable où le juge Abi Samra s’est déjà quelque peu constitué une idée de l’innocence ou de la culpabilité de Riad Salamé. Une idée fondée sur les nombreuses heures d’audience tenues tant dans le cadre des enquêtes européenne que libanaise, affirme-t-elle.

À ce sujet, un magistrat informé note l’existence de « recoupements » entre les éléments des enquêtes européenne et libanaise. Des recoupements toutefois « secondaires », indique-t-il, affirmant que les investigations européennes visent les patrimoines de Riad Salamé et de ses proches constitués à l’étranger, tandis que les investigations locales se concentrent notamment sur la provenance des fonds litigieux.

Lire aussi

Banque centrale : la « fin du monde » est-elle pour demain ?

Après l’achèvement de son enquête, Charbel Abou Samra devrait émettre un acte d’accusation qui serait susceptible de recours devant la chambre d’accusation par le parquet et par la chef du contentieux de l’État. D’ici là, il compte maintenir un rythme soutenu d’audiences, en dépit des vacances judiciaires qui ont débuté le 15 juillet. Il a ainsi fixé la date du 25 juillet pour entendre le frère du gouverneur de la BDL, Raja Salamé, et son ex-assistante, Marianne Hoyek. Ces deux derniers se sont présentés mardi devant lui, mais, faute de temps, ils n’ont pas été entendus. La veille, leur avocat aurait demandé au juge Abou Samra s’il leur était possible de ne pas comparaître. Ce dernier n’y aurait pas vu d’inconvénient. Au final, ils sont venus au rendez-vous dans une volonté de montrer qu’ils ne cherchent pas à échapper aux interrogatoires, d’autant que nombre de médias avaient critiqué Raja Salamé lorsqu’il avait présenté des excuses médicales à deux reprises, en avril, devant les enquêteurs européens, et en juin, devant le juge Abou Samra.

Saisie conservatoire

Sur un autre plan, la saisie conservatoire de biens de Riad Salamé, Raja Salamé et Marianne Hoyek, soupçonnés de les avoir frauduleusement acquis au Liban, avait été annoncée lundi. Une source judiciaire affirme à L’Orient-Le Jour que la saisie a été effectuée par le juge de l’exécution de Beyrouth, Gaby Chahine, le 6 juillet. Portant sur des appartements et d’autres biens immobiliers à Beyrouth, au Mont-Liban et à Batroun, ainsi que sur plusieurs voitures de luxe, elle avait été réclamée par la chef du contentieux de l’État. Les biens en question ne seront toutefois confisqués et vendus au profit de l’État libanais qu’en cas de condamnation définitive.

Pour la deuxième semaine consécutive, le premier juge d’instruction de Beyrouth, Charbel Abou Samra, a auditionné mardi le gouverneur de la Banque du Liban (BDL), Riad Salamé, dans le cadre des poursuites engagées par la justice libanaise contre celui-ci, en février dernier, pour « faux et usage de faux, blanchiment d’argent, enrichissement illicite et évasion fiscale ». Cette...

commentaires (3)

Pour apporter un peu de joie et de bonheur à nos vies monotones, voici un petit extrait du "Mot du Président" de la MEA Mohamad A. El-Hout publié il y a quelques années sur le site web de la Middle-East. On est sur une autre planète... "Le Liban se distingue par [...,] son système bancaire attractif, son aéroport accueillant, sa compagnie aérienne nationale pionnière. Pour toutes ces raisons et tant d'autres, une personnalité de l'envergure de Riad Salamé s'imposait pour assurer la fonction de gouverneur de notre banque centrale. 25 ans se sont écoulés depuis le premier mandat de cet homme persévérant, à la tête du secteur monétaire libanais. Des records, il en a battu. Des titres, des postes, des décorations et des honneurs, il en a reçu en abondance. Cet homme inventif, cet architecte responsable de notre présent et de notre avenir, c'est grâce à son labeur que nous maintenons une confiance inébranlable en notre monnaie nationale, la livre libanaise, notre système bancaire et, surtout, notre Liban." Il a tout compris Mohamad ! A la barre de MEA, il vole dans la bonne direction.

Ca va mieux en le disant

01 h 52, le 19 juillet 2023

Tous les commentaires

Commentaires (3)

  • Pour apporter un peu de joie et de bonheur à nos vies monotones, voici un petit extrait du "Mot du Président" de la MEA Mohamad A. El-Hout publié il y a quelques années sur le site web de la Middle-East. On est sur une autre planète... "Le Liban se distingue par [...,] son système bancaire attractif, son aéroport accueillant, sa compagnie aérienne nationale pionnière. Pour toutes ces raisons et tant d'autres, une personnalité de l'envergure de Riad Salamé s'imposait pour assurer la fonction de gouverneur de notre banque centrale. 25 ans se sont écoulés depuis le premier mandat de cet homme persévérant, à la tête du secteur monétaire libanais. Des records, il en a battu. Des titres, des postes, des décorations et des honneurs, il en a reçu en abondance. Cet homme inventif, cet architecte responsable de notre présent et de notre avenir, c'est grâce à son labeur que nous maintenons une confiance inébranlable en notre monnaie nationale, la livre libanaise, notre système bancaire et, surtout, notre Liban." Il a tout compris Mohamad ! A la barre de MEA, il vole dans la bonne direction.

    Ca va mieux en le disant

    01 h 52, le 19 juillet 2023

  • Les options restent ouvertes? C’est quoi les Options? Rabieh ou bien Msaileh ?

    LeRougeEtLeNoir

    21 h 48, le 18 juillet 2023

  • On connaît la suite....dans le cas vraisemblable où le juge Abi Samra s’est déjà quelque peu constitué une idée de l’innocence ou de la culpabilité de Riad Salamé, il ne sera pas poursuivi... c'est cousu de fil blanc, ce n'etaient que rumeurs qui avaient pour but de l'accabler, pauvre gouverneur , qui aura, entre-temps récupéré le code Swift ( on ne sait jamais) afin de décerner à qui de droit certaines récompenses...

    C…

    20 h 39, le 18 juillet 2023

Retour en haut