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Économie - Secteur bancaire

Les effectifs des banques libanaises ont baissé d’un tiers depuis 2019

La baisse est de 12,2 % en rythme annuel, que ce soit dans les banques ou les autres catégories d’institutions financières.

Les effectifs des banques libanaises ont baissé d’un tiers depuis 2019

L’entrée d’une agence bancaire à Sin el-Fil, dans la banlieue est de la capitale. Photo P.H.B.

Autrefois machine à pourvoir des emplois assortis de rémunérations et avantages confortables à presque tous les étages, le secteur financier libanais a vu sa masse d’employés se réduire dramatiquement depuis le début de la crise.

Entre les départs volontaires et les licenciements, les banques et autres institutions financières du pays ont perdu au moins 35 % de leurs employés depuis fin 2019, pour une population qui frôlait les 17 000 à la fin de 2022, selon les chiffres de la Banque du Liban relayés par le Lebanon This Week de Byblos Bank. Ils étaient encore plus de 26 000 il y a près de 4 ans. Par rapport à 2021, la baisse est de 12,2 %.

Sur les 16 974 employés restants, plus de 95 % travaillent dans le secteur bancaire, dont 15 537 dans les banques commerciales (91,5 % du total) et 661 dans les banques d’investissement (3,9 % du total). Les 776 restants travaillent dans des institutions financières non bancaires agréées par la BDL (sociétés de courtage ou organismes de microcrédit, notamment).

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Selon le président de la fédération des syndicats d’employés de banque Georges el-Hajj, cette baisse ne se serait pas accélérée au cours des six premiers mois de 2023. Il indique cependant ne pas disposer d’informations complètes et actualisées sur la situation. Une source bancaire souhaitant rester anonyme assure de son côté que le nombre d’employés partis de leur plein gré et de ceux qui ont été débarqués continue d’augmenter. Selon elle, « plusieurs grandes banques » proposent régulièrement des « packages financiers » aux employés dont ils souhaitent se séparer ou ont continué de licencier des groupes d’employés par périodes. Selon cette même source, le nombre d’employés restants tournerait actuellement autour de 14 000.

Enfin, certaines enseignes ont récemment demandé à une partie de leurs employés de rester chez eux, tout en continuant à leur verser un salaire, et une poignée de petites banques ont été placées à la fin de l’année dernière sous le contrôle de la Haute Autorité bancaire pour être redressées.

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Les statistiques de la BDL fournissent également plusieurs détails sur la répartition des employés restants dans le secteur financier à fin 2022 :

• 47,9 % d’entre eux sont des femmes (8 132 personnes). C’est dans les banques commerciales que cette proportion est la plus élevée (48,7 %) ;

• 1,3 % du total des employés sont composés de directeurs généraux, d’adjoints et de vice-directeurs, pour un total de 232 personnes, toutes catégories d’institution confondues ;

• Le nombre d’employés a diminué en moyenne de 11,7 % chaque année entre fin 2019 et fin 2022.

Longtemps considéré comme le pilier de l’économie libanaise, surtout après la fin de la guerre civile en 1990, le secteur financier libanais a été un des principaux catalyseurs de la crise que le Liban traverse depuis près de 4 ans, se retrouvant surexposé au risque souverain et au bilan négatif de la Banque du Liban. Une période au cours de laquelle les banques ont illégalement restreint l’accès des déposants à leurs comptes en devises, avec la complicité des autorités, pendant que la monnaie nationale s’effondrait pour perdre 98 % de sa valeur. Plusieurs banques ont été prises à partie ou attaquées par des déposants furieux de s’être vu confisquer leurs fonds. D’autres ont été attaquées en justice au Liban comme à l’étranger. Considérée comme inéluctable par le Fonds monétaire international depuis 2020, la restructuration du secteur bancaire n’a toujours pas démarré.

Le nombre d’employés n’inclut en principe pas les employés des filiales des institutions financières libanaises à l’étranger, lorsque les bilans de ces dernières ont été déconsolidés de celui de la société mère (et même si les actionnaires de la société mère ont gardé le contrôle sur ces filiales via une holding). 

Autrefois machine à pourvoir des emplois assortis de rémunérations et avantages confortables à presque tous les étages, le secteur financier libanais a vu sa masse d’employés se réduire dramatiquement depuis le début de la crise.Entre les départs volontaires et les licenciements, les banques et autres institutions financières du pays ont perdu au moins 35 % de leurs employés depuis...

commentaires (4)

Elles n'auraient pas capté nos comptes sans vergogne... c'est l'intégralité de leurs salariés qu'elles auraient du licencier. Merci qui ?

Ca va mieux en le disant

11 h 47, le 16 juillet 2023

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Commentaires (4)

  • Elles n'auraient pas capté nos comptes sans vergogne... c'est l'intégralité de leurs salariés qu'elles auraient du licencier. Merci qui ?

    Ca va mieux en le disant

    11 h 47, le 16 juillet 2023

  • "… Le nombre d’employés à diminué …" - vous me copierez 100 fois: au présent de la 3ème personne, le verbe avoir ne prend pas d’accent grave…

    Gros Gnon

    05 h 57, le 16 juillet 2023

  • Quelles banques ? Qui a le culot d'affubler ces antres de voleurs du nom de banques ?

    Michel Trad

    20 h 36, le 15 juillet 2023

  • Il n'y a plus de "banques" au Liban Avant il y a eu 30 ans où les pseudo banquiers ont fait un métier d'épicerie sans aucune technicité : ils ont acheté des bons de tresor et les ont revendus á leurs clients en ne les informant pas sur leur origine ce qu'un enfant de 5 ans saurait faire. Ils ont fait beaucoup d'argent de ce négoce, se sont regardés dans la glace, autocongratulés avec la clique au pouvoir et se sont donnés le titre de banquiers Il faut que ABL reconnaisse ses erreurs et que les "banques" se positionnent sur de nouveaux metiers . Ils peuvent commencer par les métiers bancaires du 20eme siècle dont ils ont durant 50 ans raté le coche

    Moi

    15 h 40, le 15 juillet 2023

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