Une vingtaine de personnes ont été arrêtées pour interrogatoire, pour suspicion d'implication dans la mort de Haïtham Tok dont le corps sans vie a été retrouvé samedi après-midi sur les hauteurs du Kornet el-Saouda, au Liban-Nord, selon un avocat qui suit cette affaire. Un autre homme a été retrouvé mort, également samedi, sans plus d'indications, et l'incident a provoqué une vague de condamnations dans le pays, de la part de nombreux responsables officiels, députés et dignitaires religieux.
Les funérailles des deux victimes ont commencé vers 17h à Bécharré lundi, dans une ambiance lourde. Une foule en colère est rassemblée sur les lieux, mais aucun incident grave n'est à déplorer pour l'instant.
Présent aux funérailles des deux victimes, l'avocat Tony Chidiac a indiqué à notre journaliste sur place Suzanne Baaklini qu'une vingtaine de personnes originaires de la région de Denniyé ont été arrêtées dans le cadre de l'enquête sur le meurtre de Haïtham Tok. De plus, six personnes originaires de Bécharré sont actuellement interrogées comme témoins de l'affaire, ajoute Me Chidiac.
"Aucun compromis"
Le député William Tok a affirmé "qu'aucun compromis" ne serait fait sur cette affaire. "Nous voulons l'arrestation et la sanction des assassins, et la délimitation de frontières à Kornet el-Saouda une bonne fois pour toutes", a-t-il ajouté. Assurant que les habitants de Bécharré "n'attendront pas indéfiniment" que justice soit faite, il a ajouté que ces derniers "ne se posent pas contre les habitants de Denniyé, mais contre un groupe particulier" de personnes.
"Ce n'est pas un simple incident", a pour sa part lancé Mgr Raï lors des funérailles. "Il faut fixer des frontières dans la région du Kornet el-Saouda et cesser les divisions", a-t-il poursuivi, appelant à retrouver les coupables. "Nous sommes tous sous le joug de la loi et de la justice. Si la justice avait fait son travail, nous n'en serions pas arrivés là", a-t-il également dénoncé.
Dans un communiqué publié lundi, l'Union des municipalités de Denniyé a déploré "un incident honteux", présentant des condoléances aux familles des victimes et souhaitant bon rétablissement aux blessés. "Quiconque est à l'origine (des crimes) doit être jugé et puni, et nous refusons fermement ce que certains affirment, à savoir qu'il y aurait un problème entre les habitants de Bécharré et ceux de Denniyé", poursuit le texte. Les municipalités ajoutent : "La douleur des habitants de Bécharré est la nôtre (...). Il est évident que cet incident est absolument inacceptable, et l'armée est le seul et unique gardien de la paix et de la stabilité dans ce pays."
Si le flou entoure toujours les meurtres de samedi, ils ont eu lieu dans une zone litigieuse sur le pic le plus élevé du Liban, disputée entre les habitants de Bécharré et Bkaasafrine, localité du caza de Denniyé. Plusieurs versions des faits sont évoquées, notamment des tirs entre ces deux groupes, un affrontement avec l'armée ou encore une implication du Hezbollah.
commentaires (1)
Votre dernier paragraphe…question est-ce vraiment une « histoire d’eau « ( sans jeu de mots avec le film « histoire d’O »
LE FRANCOPHONE
17 h 39, le 03 juillet 2023