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Société - Liban

Le Centre culturel islamique demande aux autorités de dissoudre l'association "Helem"

L'association islamique a demandé à la justice d'ouvrir un dossier sur l'ONG qui défend les droits LGBTQ+.

Le Centre culturel islamique demande aux autorités de dissoudre l'association

Un drapeau arc-en-ciel porté par un étudiant à Pékin le 10 mai 2019. Photo d'archives Greg Baker / AFP

Le Centre culturel islamique au Liban à Aïcha Bakkar a demandé samedi à la justice d'enquêter sur "Helem", l'association de défense des droits de la communauté LGBTQ+, et réclamé sa "dissolution, en raison de ses actions provocatrices dans les espaces publics".

Selon l'Agence nationale d'Information (Ani, officielle), le bureau du procureur général près la cour de cassation a accepté la demande d'ouverture d'une information judiciaire déposée par l'association sunnite et l'a transmise aux instances compétentes. Contactée par L'Orient-Le Jour, l'association "Helem" s'est abstenue de tout commentaire, dans l'attente d'une éventuelle évolution du dossier. 

Le Centre culturel islamique dénonce, dans un communiqué, les "célébrations nombreuses organisées par des associations homosexuelles au cours de ce mois (des Fiertés, ndlr), notamment à Gemmayzé et à l'hippodrome de Beyrouth", ainsi que la décision prise par certaines ambassades de lever des drapeaux arc-en-ciel. Le Centre demande aux autorités d'"interdire immédiatement" ces événements "afin d'éviter que le pays ne tombe dans la sédition".

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Le Centre annonce également avoir demandé à la justice d'ouvrir un dossier sur l'association "Helem" et réclamé au ministre sortant de l'Intérieur, Bassam Maoulaoui, de la "dissoudre" et de l'empêcher d'organiser des activités "provocatrices" à Beyrouth. Le ministre avait déjà interdit l'organisation d'événements promouvant les droits des LGBT au Liban, rappelle le Centre culturel. "Helem" aurait, selon l'organisation islamique, "violé les valeurs religieuses, tant islamiques que chrétiennes, ce qui risque d'attiser des tensions sociales et éthiques et menace la paix nationale". 

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Au cours de l’année écoulée, la répression à l’encontre de la communauté LGBTQ+ du Liban a resurgi, le gouvernement et les autorités religieuses ayant appelé à la répression. En juin 2022, pendant le Mois des fiertés, le ministre Maoulaoui avait publié un décret ordonnant aux services de sécurité d’annuler tous les événements LGBTQ+ organisés durant ce mois, une mesure condamnée par une coalition de groupes de défense des droits. Le Conseil d’État avait  aussitôt annulé la décision du ministre, ce qui ne l’avait pas empêché de récidiver en novembre 2022 avec un décret similaire.

Le 9 juin, l'ambassade des États-Unis au Liban avait hissé le drapeau de la Progress Pride, qui célèbre la "diversité de la communauté LGBTQ+ et sa persévérance", a-t-on annoncé sur le compte Twitter de la chancellerie. Le 17 mai, des manifestants s'étaient rassemblés devant l'ambassade d'Allemagne à Beyrouth pour protester contre la levée d'un drapeau arc-en-ciel pour commémorer la Journée internationale contre l'homophobie, la biphobie et la transphobie (IDAHOT).


Le Centre culturel islamique au Liban à Aïcha Bakkar a demandé samedi à la justice d'enquêter sur "Helem", l'association de défense des droits de la communauté LGBTQ+, et réclamé sa "dissolution, en raison de ses actions provocatrices dans les espaces publics".Selon l'Agence nationale d'Information (Ani, officielle), le bureau du procureur général près la cour de cassation...

commentaires (16)

Le Liban est et sera toujours un havre de tolérance de tous les points de vue , ceux qui sont dérangés pourraient rejoinder les rangs des talibans médiévaux à Kandahar

Robert Moumdjian

04 h 31, le 19 juin 2023

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Commentaires (16)

  • Le Liban est et sera toujours un havre de tolérance de tous les points de vue , ceux qui sont dérangés pourraient rejoinder les rangs des talibans médiévaux à Kandahar

    Robert Moumdjian

    04 h 31, le 19 juin 2023

  • Toutes ces âneries routinières qu'ils nous sortent chaque fois, les gens sont confrontés à des soucis domestiques, des soucis familiaux, ordinaires, professionnels et là ils rajoutent une couche à chaque fois, ce refus d'adopter un comportement tolérant leur permet d'afficher une autorité sans bornes, la religion ayant toujours été la béquille des pauvres d'esprit....

    C…

    12 h 07, le 18 juin 2023

  • Ce que je note surtout, c'est la capacité sans limites du mouvement chiiha d'imposer ses dogmes et doctrines dans une société dépourvue de gouvernement représentatif. Quelle imposture.

    Ca va mieux en le disant

    11 h 16, le 18 juin 2023

  • C est la contradiction totale. "....Culturel islamique....?" qu il se mêle de leur oignons alors. Les pays ne sont pas à eux.

    Marie Claude

    10 h 24, le 18 juin 2023

  • Le centre culturel islamique fait un coup médiatique pour plaire à sa base populaire. Il ne faut pas laisser le champ libre à ces extrémistes, espérons que la just déboutera cette demande afin que la pluralité des avis puisse continuer d’exister au Liban.

    K1000

    09 h 29, le 18 juin 2023

  • Le centre culturel islamique, il est soluble dans quoi? Rien.

    M.E

    06 h 02, le 18 juin 2023

  • Il faudrait dissoudre cette association, symbole d’un Liban rétrograde et liberticide.

    Emmanuel Aragon / ZAM

    03 h 41, le 18 juin 2023

  • Jouer ou simplement écouter de la musique sera-t-il prochainement passible de mise à mort par lapidation ? Au Liban ?

    Remy Martin

    00 h 51, le 18 juin 2023

  • Enfin une bonne chose !

    Tania

    22 h 45, le 17 juin 2023

  • Une nouvelle ideologie etrangere a nos coutumes et traditions qui n’a pas sa place au Liban et qui a pour but de detruire la famille et l’autorité parentale . D’ou vient son financement ?

    nabil samir

    20 h 48, le 17 juin 2023

  • Question politique détournée en sociale. Il nous manque de faire porter obligatoirement le voile. Ils dépassent les limites progressivement. Personne ne peut signifier aux ambassades quel drapeau lever. La décision de justice doit s'imposer plus forte.

    Esber

    19 h 49, le 17 juin 2023

  • Le jour où ce centre condamnera la pédophilie et le mariage des mineures qu'ils viennent donner des leçons.

    Nadim Mallat

    19 h 46, le 17 juin 2023

  • Prise

    Nabhan Elsie

    19 h 08, le 17 juin 2023

  • Mécanisme classique : le Liban plongeant dans la misère, ressurgissent thématiques sociétales de second plan par rapport aux carences multiples d’un État failli qui n’assure plus les prestations les plus élémentaires que même des pays plus pauvres  de la planète arrivent à assurer. « Panum and circenses » du pain et des jeux , pour détourner le peuple des vrais problèmes. Sauf que là il n’y a même plus le pain. Pauvre pays.

    AntoineK

    17 h 36, le 17 juin 2023

  • Monsieur l’Ayatollah n’a pas d’autres soucis pour ses ouailles? Le ramassage des ordures? La pollution? La surpopulation? La corruption? L’éducation technique? Les réfugiés? Où sont ses priorités?

    Mago1

    17 h 21, le 17 juin 2023

  • Saida et maintenant ça Demain l’interdiction de l’alcool Et puis bourka obligatoire au Liban

    Murad Mazen

    16 h 46, le 17 juin 2023

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