La France apporte un nouveau soutien de taille à l’enseignement français au Liban qui représente le plus grand réseau au monde : 58 établissements scolaires privés homologués (sur les 63 du réseau) seront équipés en systèmes énergétiques photovoltaïques durant l’année scolaire 2023-2024, pour un montant global de près de 12 millions d’euros. L’occasion pour ces institutions de réaliser 72 % d’économies et de couvrir 66 % de leurs besoins énergétiques. L’initiative, qui a bénéficié du cofinancement de l’Agence pour l’enseignement français à l’étranger (AEFE), a été annoncée par l’ambassadrice de France Anne Grillo.
Une réception à la Résidence des Pins se déroulait avec la participation de représentants du monde éducatif et des établissements bénéficiaires, parmi lesquels nombre de jeunes éco-délégués soucieux d’agir pour la planète. « Le jour où l’éducation s’écroule au Liban, c’est tout ce pays qui s’écroule », souligne la diplomate pour l’occasion. Une phrase qui donne tout son sens à l’engagement de la France et d’Emmanuel Macron pour l’éducation et les écoles du pays, depuis 2019. Le pays du Cèdre plongeait alors dans une crise inédite, sa monnaie s’effondrait, ses institutions aussi, ses systèmes éducatifs et de santé, entraînant une précarisation des enseignants et des travailleurs, et un soulèvement populaire sans précédent. La pandémie de Covid-19 et l’explosion au port de Beyrouth ont achevé de mettre à terre un système scolaire déjà éreinté. La France s’est alors mobilisée dans l’urgence pour l’éducation et sur tous les fronts. « Nous avons restauré 20 écoles gravement touchées par l’explosion au port. Nous avons aidé des familles libanaises à régler près de 150 000 scolarités dans plus de 250 écoles et six universités », rappelle Anne Grillo, à titre d’exemple.
Partir de la réalité libanaise
L’aide française au secteur se veut aussi à long terme, dans un objectif de développement durable. « Nous soutenons le grand mouvement de modernisation de l’enseignement engagé par le ministre de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur, Abbas Halabi. Nous créons aussi treize pôles d’excellence dans les lycées officiels et un campus des qualifications et des métiers dans treize écoles techniques, précise-t-elle. Grâce à l’Agence française de développement (AFD), huit écoles sont déjà équipées en systèmes photovoltaïques, dont deux publiques et deux privées homologuées. »
Ce sera le fait « déclencheur » de la sixième phase du plan de soutien de la France à l’enseignement français au Liban. Car l’enseignement privé occupe une « place importante » dans le pays, et qu’il faut « partir de la réalité libanaise », soutient Mme Grillo. Avec pour objectif « d’adapter à la crise le modèle économique des écoles privées homologuées ». « Nous vous avons demandé l’année dernière un plan de pérennisation et d’attractivité qui constitue la première pierre de votre stratégie. Cette année nous avons décidé de vous aider à réduire drastiquement et structurellement votre dépense énergétique », souligne la diplomate, évoquant « un plan d’énergie solaire massif et sans précédent destiné au réseau libanais homologué ». Un plan qui s’accompagnera d’initiatives éco-responsables, lancées par des élèves éco-délégués, engagés pour la planète, déterminés à engager leurs écoles et leurs camarades sur le chemin de l’éco-responsabilité.
« Toutes les actions de coopération de la France sont basées sur des fondamentaux », affirme l’ambassadrice. Et au Liban, l’éducation de qualité est de ces fondamentaux sur lesquels la France a décidé de « poser les jalons structurels pour le futur ». Car dans l’éducation, « il faut anticiper ». Aux autorités libanaises à présent d’enclencher les réformes nécessaires « pour redonner aux Libanais un minimum d’oxygène » et leur permettre de se projeter dans la durabilité.
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Merci Mme l ambassadrice
Robert Moumdjian
04 h 33, le 19 juin 2023