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Nos Lecteurs ont la Parole

Pardonne-nous, Samir...


Pardonne-nous, Samir,

D’avoir laissé flétrir

Ton printemps de Beyrouth,

D’avoir perdu la route ;


D’avoir perdu le nord,

Abandonné nos morts

Sur la radieuse place

Où tu laissas ta trace :


La place des Martyrs,

Bruissant de leurs soupirs

Qui sont aussi les tiens,

Qui ont soufflé pour rien…


Pardonne-nous, Samir,

D’avoir laissé mourir

Ton souverain flambeau

Au sourire si beau ;


Le feu qui te guida :

Ta belle intifada

De notre indépendance

Qui a pris des vacances…


Pardonne-nous nos haines

Et nos querelles vaines,

Nos torts, nos divisions

Qui ont clos ta vision.


Pardonne-nous, Samir,

D’avoir laissé partir

Ta si belle hirondelle

Blessée, battant de l’aile ;


D’avoir trahi ta cause

Et délaissé ta prose

Pour des visées mesquines,

Des luttes intestines ;


Pour des raisons sectaires,

Celles qui t’ont fait taire ;

Celles contre lesquelles

Est née ton aquarelle…


Qui est toujours vivante !

De ses couleurs riantes

Dans tes yeux si brillants,

Dans ton cœur si vaillant !


À nous d’y puiser l’eau

Et l’or, de ton halo,

En cet anniversaire

Qui nous renvoie à l’ère


De la révolution

Du Cèdre, ta passion !

Vers ce gai souvenir

Qui a de l’avenir !


Réveille en nous, Samir,

Ton pouls qui fait frémir,

La force de ta foi

Et ta soif d’autrefois !


Redonne-nous la veine

De ta colère saine,

Le goût des libertés,

Le sens de la fierté !


Fais remonter la montre

Toi, soldat qui fus contre

Ces « soldats contre qui ? »

Toi le guerrier exquis.


Fais-nous donc rayonner,

Refais-nous bouillonner

Des traits de ton crayon,

De ton sang : ses rayons !


Réapprends-nous à croire

À ton art, ton histoire :

« L’Histoire de Beyrouth » ;

Remets-nous donc en route !


Car toi, Samir Kassir,

Ton encre est élixir,

Et ton nom en dit long !

Il nous redit : allons !


Allons-y, tous ensemble,

Vers ce qui nous ressemble :

Un Liban souverain

Au symbole d’airain !


Portons le Cèdre haut,

Et du poing le flambeau

Fumant, qui se rallume

Par le verbe et la plume.


Les textes publiés dans le cadre de la rubrique « Courrier » n’engagent que leurs auteurs. Dans cet espace, « L’Orient-Le Jour » offre à ses lecteurs l’opportunité d’exprimer leurs idées, leurs commentaires et leurs réflexions sur divers sujets, à condition que les propos ne soient ni diffamatoires, ni injurieux, ni racistes.

Pardonne-nous, Samir,D’avoir laissé flétrirTon printemps de Beyrouth,D’avoir perdu la route ;D’avoir perdu le nord,Abandonné nos mortsSur la radieuse placeOù tu laissas ta trace :La place des Martyrs,Bruissant de leurs soupirsQui sont aussi les tiens,Qui ont soufflé pour rien…Pardonne-nous, Samir,D’avoir laissé mourirTon souverain flambeauAu sourire si beau ;Le feu qui te...

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