Rechercher
Rechercher

Nos Lecteurs ont la Parole

Les vaccins : non à tout retard et toute hésitation

À chaque dernière semaine d’avril, pour la semaine mondiale de la vaccination, c’est le moment de centrer et multiplier les activités sur l’utilité indiscutable de cette immunisation qui a changé complètement l’évolution, voire l’existence de certaines maladies infectieuses écartées par les vaccins, que ce soit chez l’enfant ou chez l’adulte.

Savez-vous que le Liban n’a connu aucun cas de poliomyélite antérieure aiguë (polio) depuis plus de vingt ans? Le dernier cas de polio déclaré fut en 2003 dans la localité de Cheikh Ayache, dans la plaine du Akkar, importé par un citoyen libanais revenant d’un séjour à l’étranger. Et c’est ainsi que les responsables du ministère de la Santé ont mobilisé toutes leurs forces pour planifier une vaste campagne de vaccination et de sensibilisation auprès des parents dans cette région. Une bonne surveillance est maintenue depuis et sans relâche afin de stabiliser un taux suffisant de couverture vaccinale empêchant tout retour (outbreak) de cette invalidante maladie parfois mortelle.

Malgré la situation actuelle, polyvalente et déficitaire au Liban, le ministère de la Santé a créé une unité de soins primaires (primary health care), semant de nombreux dispensaires dans toutes les régions du pays, assurant les soins et les vaccins presque gratuitement à tous les citoyens. Le ministère de la Santé met aussi ses vaccins à la disposition du secteur privé et des médecins qui le désirent, à une double condition : la gratuité des vaccins et l’étroite collaboration avec le ministère à travers le programme MERA si nécessaire pour un sérieux contrôle, surtout statistique. Savez-vous que les vaccins fournis par le ministère ne sont pas seulement gratuits mais sont également d’une haute qualité et garantis par l’OMS et l’Unicef ? À savoir que, parmi ces vaccins, il y en a quelques-uns qui dans le secteur privé sont assez chers et dont le prix varie entre 50 et 100 dollars américains. Parmi ces vaccins, citons le HIB (Haemophilus), le rotavirus, assez fréquent dans l’étiologie virale des diarrhées, et le pneumocoque, germe parfois invasif et surtout invalidant, quelquefois mortel ou laissant de graves séquelles en cas de méningite. Parmi ces séquelles, notons une fréquente surdité nécessitant la pose d’un implant cochléaire, intervention ultraspécialisée et très coûteuse.

Vaccinons nos enfants en leur assurant aussi les rappels et en respectant le calendrier de vaccination, seul moyen de garantir une haute couverture vaccinale, loin de toute hésitation qui retarderait ou négligerait la décision de vacciner. C’est grâce aux vaccins que la variole a été éradiquée dans les années 80 et prochainement la polio et puis la rougeole.

Quant aux mouvements antivaccins qui ne veulent guère admettre les innombrables bienfaits des vaccins, et qui vont jusqu’à inventer et amplifier des complications, ils ne font que créer des lobbies se déclarant prêts à soutenir et défendre devant les tribunaux les procès intentés par des parents d’enfants occasionnellement victimes d’effets secondaires survenus chez leurs enfants.

Pédiatre, ancien président de la SPLN (Société libanaise de pédiatrie au Nord), membre du comité de la vaccination au ministère de la Santé.

Les textes publiés dans le cadre de la rubrique « Courrier » n’engagent que leurs auteurs. Dans cet espace, « L’Orient-Le Jour » offre à ses lecteurs l’opportunité d’exprimer leurs idées, leurs commentaires et leurs réflexions sur divers sujets, à condition que les propos ne soient ni diffamatoires, ni injurieux, ni racistes.

À chaque dernière semaine d’avril, pour la semaine mondiale de la vaccination, c’est le moment de centrer et multiplier les activités sur l’utilité indiscutable de cette immunisation qui a changé complètement l’évolution, voire l’existence de certaines maladies infectieuses écartées par les vaccins, que ce soit chez l’enfant ou chez l’adulte. Savez-vous que le Liban n’a...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut