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Culture - Conférence de presse

Un Festival international de Baalbeck 2023 pour faire renaître la joie

Initié en 1956, cet événement historique qui a accueilli les plus grandes pointures de la musique arabe et internationale poursuit sa mission envers et contre tout, dans un pays où la culture est plus que jamais une question de résistance pour la survie.

Un Festival international de Baalbeck 2023 pour faire renaître la joie

Nayla de Freige entourée du ministre du Tourisme et du représentant du ministre de la Culture. Photo Lina Ismaïl

Un ciel bleu azur règne au-dessus de la ville antique de Baalbeck, dans le nord de la plaine de la Békaa, sur les ruines de l’époque gréco-romaine et celles, plus anciennes, de la période phénicienne. Le soleil est au beau fixe en ces temps difficiles, marqués par une des crises économiques les plus dévastatrices de toute l’histoire du Liban. Et pourtant… la culture ne s’arrête pas. Jamais.

La présidente du festival Nayla de Freige, le ministre du Tourisme Walid Nassar, le représentant du ministre de la Culture Hayan Haïdar, le mohafez de Baalbeck-Hermel Bachir Khodr, le président du conseil municipal de Baalbeck Moustafa el-Tall, ainsi que Joumana Debbané et une représentante de CMA CGM. Photo Lina Ismaïl

« Nous refusons de nous soumettre au pessimisme », insiste Nayla de Freige en ouverture de la conférence de presse du Festival international de Baalbeck, qui s’est déroulée en présence du ministre du Tourisme Walid Nassar, d’un représentant du ministre de la Culture, Hayan Haïdar, du gouverneur de Baalbeck-Hermel Bachir Khodr et du président de la municipalité de Baalbeck Moustafa el-Tall, ainsi que de Joumana Debbané et d’une représentante de la compagnie de transport maritime CMA CGM. « Le processus créatif ne doit pas s’arrêter », poursuit la présidente du festival Nayla de Freige, également PDG de L’Orient-Le Jour, récompensée au mois de mars dernier par le Grand Prix du rayonnement francophone lors d’une cérémonie au Quai d’Orsay, à Paris. « On peut dire que l’édition de cette année est marquée par la force motrice des artistes, des acteurs culturels et des partenaires », affirme-t-elle.

« Quand on voit que de tels événements se tiennent, on se demande si on est vraiment au Liban. Malgré la crise économique, le comité du festival continue de montrer sa bonne direction, sa volonté et sa foi », fait remarquer pour sa part Walid Nassar, ministre sortant du Tourisme, saluant le succès des partenariats privé-public comme un modèle à suivre dans la situation actuelle.

« Il y a toujours une lueur d’espoir, et ce festival en est une, lance Bachir Khodr, gouverneur du caza de Baalbek-Hermel. En dépit des circonstances difficiles, les idées créatives nous permettent de poursuivre encore cette année un festival dont l’ancienneté et l’historicité sont les garantes. »

Une vue de la conférence de presse en présence de Nayla de Freige, du ministre du Tourisme Walid Nassar, d’un représentant du ministre de la Culture Hayan Haïdar, du mohafez de Baalbeck Hermel Bachir Khodr, du président du conseil municipal de Baalbeck Moustafa el-Tall, ainsi que de Joumana Debbané et d’une représentante de CMA CGM. Photo Lina Ismaïl

Quand il n’y aura plus d’événement culturel, le pays sera mort

Dans un entretien avec L’Orient-Le Jour en marge de la conférence de presse, la présidente du festival rappelle que le rendez-vous annuel ne s’est jamais arrêté. « Même en temps de crise sanitaire, un concert retransmis en direct s’est tenu au temple de Bacchus, générant 17 millions de vues, appuie-t-elle. Nous avons l’habitude de travailler dans une région difficile, mais la résistance est dans notre ADN. Nous avons la volonté de continuer tant qu’on le pourra, même avec des moyens réduits. »

Depuis la crise économique de 2019, le festival, qui comptait en grande partie sur les fonds publics, a dû se tourner vers d’autres mécènes. « Nous construisons la programmation comme un puzzle, dans un dialogue avec les partenaires et les artistes tout au long de l’année, explique Nayla de Freige. Il faut s’adapter à la situation, et cela se reflète dans une manière différente de faire les choses. Quand il n’y aura plus d’événement culturel, le pays sera mort. »

Cette année, le festival s’attelle à encourager les talents libanais, aux côtés des artistes internationaux. Cela en grande partie grâce au soutien de CMA CGM, partenaire permanent du festival depuis 24 ans, « sans qui l’événement n’aurait pu se tenir cet été », tient à rappeler Nayla de Freige. Diverses sources actives au sein de la diaspora libanaise, ainsi que des fondations comme Walid Ben Talal, Saadallah et Loubna Khalil, Philippe Jabre et des sociétés privées telle LIA-Assurex ont été mises à contribution. Une part des frais techniques sera en outre couverte par la région Île-de-France, présidée par Valérie Pécresse, dont la venue est attendue ce mois de juillet à Baalbeck.

Une vue de la conférence de presse du Festival de Baalbeck, hier. Photo Lina Ismaïl

Un pont entre l’Orient et l’Occident

Parmi les moments forts de cette année, une performance, ajournée à plusieurs reprises en raison de la situation sanitaire, se déroulera le samedi 1er juillet sur les marches du temple de Bacchus, avec le célèbre danseur de la Scala de Milan Roberto Bolle et 8 autres danseurs étoiles, en partenariat avec l’ambassade d’Italie, afin de célébrer le travail de restauration accompli dans les temples romains, à l’intérieur du temple de Bacchus et sur les six colonnes du temple de Jupiter, classés au patrimoine mondial de l’Unesco.

Pour célébrer son quarantième anniversaire, l’ensemble al-Kindi se produira dimanche 2 juillet avec le cheikh Hamad Daoud et les derviches tourneurs de Damas. Ce grand retour à Baalbeck de l’ensemble al-Kindi, déjà accueilli en 2000 et 2003, sera un hommage au maître fondateur du groupe, Julien Jalal Eddine Weiss, décédé prématurément en 2015. Les morceaux du nouvel album Transe soufie de Damas invitent le public à un voyage poético-musical, entre prières, invocations et chants de louange, magnifié par la danse extatique des derviches.

Un dialogue musical libano-ibérique est également prévu vendredi 7 juillet en partenariat avec l’ambassade d’Espagne. L’artiste Nacho Arimany, qui connaît bien le Liban, a invité des musiciens des deux bords de la Méditerranée, accompagnés d’une danseuse de flamenco, de la chanteuse libanaise Fabienne Daher et de la chorale de l’Université Saint-Joseph (USJ) dirigée par Yasmina Sabbah.

Un concert spécialement dédié aux habitants de Baalbeck est prévu le vendredi 14 juillet, dont les bénéfices seront reversés à la municipalité, avec une star libanaise originaire de la ville, Melhem Zein. Attendu depuis longtemps dans son fief, le concert de celui qui vient d’être nommé « ambassadeur de bonne volonté des Nations unies » avait maintes fois été reporté en raison de la pandémie. Pour clore le festival, dimanche 16 juillet, la chanteuse française Imany jettera un sort aux 8 violoncelles de Voodoo Cello pour transformer des tubes incontournables de l’histoire de la pop, de Radiohead à Cat Stevens en passant par Donna Summer, Hozier, t.A.t.u. ou encore Bob Marley.

Réservation :

Points ABC Ticketing Box Office (Virgin Megastore) et BOB Finance.

En ligne : www.ticketingboxoffice.com

Pour plus d’informations : 01/217810.

Une réduction de 10 % sur les billets jusqu’au 15 mai.

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commentaires (2)

Chacun résiste à sa façon à la dégénérescence du Liban ! Pour certain, c'est simplement trouver à manger pour sa famille, pour d'autre c'est maintenir un peu du monde d'avant, celui ou la culture n'était pas du domaine des souvenirs.

Pandora

08 h 40, le 28 avril 2023

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Commentaires (2)

  • Chacun résiste à sa façon à la dégénérescence du Liban ! Pour certain, c'est simplement trouver à manger pour sa famille, pour d'autre c'est maintenir un peu du monde d'avant, celui ou la culture n'était pas du domaine des souvenirs.

    Pandora

    08 h 40, le 28 avril 2023

  • Walid Nassar, un superbe ami

    Abdallah Barakat

    02 h 51, le 28 avril 2023

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