Marianne Hoyek, ancienne assistante du gouverneur de la Banque du Liban Riad Salamé, est interrogée jeudi matin par la délégation de juges européens arrivée en début de semaine à Beyrouth dans le cadre des enquêtes lancées contre M. Salamé, son frère Raja et plusieurs associés, soupçonnés de corruption.
D'après l'Agence nationale d'Information (Ani, officielle), Mme Hoyek s'est bien présentée au palais de justice de Beyrouth pour son audience. Elle est entendue par les enquêteurs européens à titre de témoin.
Selon un document judiciaire français consulté par Reuters, jusqu'à 5 millions d'euros de la banque centrale libanaise seraient parvenus à Mme Hoyek via des comptes en Suisse et au Luxembourg. L'ex-assistante de M. Salamé est également mentionnée dans une demande d'assistance judiciaire envoyée par la Suisse aux autorités libanaises en 2021, dans laquelle Berne soupçonne Marianne Hoyek d'être la bénéficiaire de fonds détournés de la BDL, au détriment de l'Etat libanais.
Des magistrats français, allemands et luxembourgeois sont arrivés lundi à Beyrouth, pour la troisième fois depuis janvier, afin de poursuivre leur enquête sur des commissions perçues par une société appartenant à Raja Salamé, Forry Associates Ltd, lors de ventes de titres financiers de la banque centrale libanaise.
Raja Salamé devait être entendu mardi et mercredi par la délégation, mais ne s'est pas présenté à l'audience pour des raisons de santé.
Vendredi, ce sera au tour du ministre sortant des Finances, Youssef Khalil, en sa qualité d’ancien directeur des opérations de la BDL, de comparaître devant la délégation européenne, toujours en qualité de témoin. Témoigneront également deux employés de cabinets qui auditent les comptes de la BDL : Walid Nakfour, d’Ernst and Young, le 2 mai, et Nada Makhlouf, de Deloitte, le 4 mai. Entre-temps, Raja Abou Asly, responsable à la banque centrale, devra répondre aux questions des enquêteurs le 3 mai. Les auditions devraient s'achever le 5 mai.
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Si ce n'était pas son frère Raja, ça aurait été tout simplement une autre société qui aurait dû percevoir les commissions. L'erreur de Riad a été, et c'est normal, de préférer son frère. Et on poursuit tout ce monde pour cette affaire. Mais, est-ce que c'est vrai qu'il s'agit d'un détournement de fonds ?
Esber
20 h 41, le 27 avril 2023