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Société - Tensions

Réfugiés syriens : les autorités libanaises annoncent des mesures renforcées

Le HCR appelé à transmettre toutes ses données démographiques, tandis que des mesures sont prévues pour l'enregistrement des naissances et la déportation des détenus et réfugiés syriens condamnés. 

Réfugiés syriens : les autorités libanaises annoncent des mesures renforcées

La Sûreté générale estime le nombre de ressortissants syriens à plus de deux millions, dont 1,3 à 1,4 million de déplacés. Ici dans le camp de Ersal. Photo João Sousa

Les autorités libanaises ont annoncé mercredi une série de mesures ciblant les réfugiés syriens, lors d'une réunion au Grand Sérail, présidée par le Premier ministre sortant Nagib Mikati, pour discuter des développements concernant ce dossier.

Parmi ces mesures, les ministres et responsables sécuritaires présents ont notamment appelé le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) à fournir à Beyrouth ses données sur la présence syrienne au Liban, et demandé à la communauté internationale de participer à la prise en charge des réfugiés.

Participaient à cette réunion les ministres sortants des Affaires étrangères Abdallah Bou Habib, de la Justice Henri Khoury, des Affaires sociales Hector Hajjar, de l'Intérieur Bassam Maoulaoui,  du Travail Moustapha Baïram, le commandant en chef de l'armée, Joseph Aoun, le directeur général des Forces de sécurité intérieure, le général Imad Osmane, le chef par intérim de la Sûreté générale, Elias Baïssari, ainsi que d'autres responsables.

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A l'issue de la réunion, il a été demandé au ministre de la Justice de discuter avec les autorités syriennes de "la possibilité de remettre immédiatement à la Syrie les détenus et les condamnés" de nationalité syrienne, en tenant compte des lois et accords signés entre les deux pays à cet égard. Les responsables concernés se sont également engagés à poursuivre les opérations de "retour volontaire des déplacés syriens". 

En 2018, plusieurs convois de réfugiés étaient rentrés en Syrie dans le cadre de telles opérations, organisées en coordination avec le régime syrien. Une initiative similaire avait été lancée en octobre 2022 dans le cadre d'un plan du gouvernement sortant visant à assurer le retour "volontaire" de 15.000 Syriens par mois. Seuls quelques centaines de réfugiés avaient toutefois été rapatriés en novembre 2022, et aucun autre convoi officiel n'a depuis pris la route de la Syrie. Le plan gouvernemental avait été critiqué par l'ONU qui craint pour la sécurité des réfugiés de retour en Syrie, bien que les autorités libanaises aient insisté à plusieurs reprises sur le fait que cette initiative est "volontaire" et "sûre".

Enregistrement des naissances et données du HCR
Les ministres et responsables sécuritaires ont également demandé au HCR de fournir au ministère de l'Intérieur toutes les données à sa disposition concernant les réfugiés, dans un délai d'une semaine. Les ministères de l'Intérieur et des Affaires sociales devront, eux, faire le nécessaire pour enregistrer les naissances de ressortissants syriens au Liban, en coopération avec le HCR. 

Ils comptent, à partir de ces recensements, réclamer que le statut de réfugié soit retiré à tout Syrien quittant à un moment ou un autre le territoire libanais.

Il a également été demandé aux services de sécurité d'empêcher toute entrée illégale de la Syrie vers le pays du Cèdre. Le ministère du Travail a, lui, été chargé de renforcer les contrôles visant à vérifier que les Syriens ne sont employés que dans les secteurs autorisés, c'est-à-dire le ramassage des déchets, l'agriculture et la construction.

Sur le plan international, il a été décidé de demander à la communauté internationale de participer à la prise en charge du "fardeau" des réfugiés, particulièrement dans le contexte de l'aggravation de la crise économique.

Plus tôt dans la journée, le ministre sortant de l'Intérieur Bassam Maoulaoui avait déclaré qu'il était nécessaire "d'organiser la présence" des réfugiés syriens au Liban, et d'empêcher tout incident sécuritaire.

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Les propos de M. Maoulaoui et la réunion au Grand Sérail interviennent alors que la question de la présence syrienne au Liban suscite des tensions croissantes ces dernières semaines, notamment sur la scène politique et sur le terrain. Mardi, le ministre sortant de l'Intérieur avait publié une directive adressée à la direction générale des Forces de sécurité portant la mention "extrêmement urgent", dans laquelle il interdit "les manifestations de déplacés syriens et les contre-manifestations", après que de tels rassemblements avaient été prévus dans la journée devant le siège du HCR à Jnah. Face à cette interdiction, seule une poignée de réfugiés se sont rendus sur les lieux de la manifestation, où une importante présence militaire avait été déployée. 

Parallèlement à la réunion au Sérail, la coordinatrice spéciale des Nations unies pour le Liban, Joanna Wronecka, a effectué une tournée auprès de différentes personnalités politiques pour aborder la question des réfugiés syriens. 

Reçue au siège des Forces libanaises à Meerab, Mme Wronecka s'est entretenue avec Samir Geagea, qui a estimé que la question des réfugiés syriens au Liban est passée "d'une question humanitaire à une question de souveraineté du pays". Le chef des FL a appelé a ce que "tous les parties prenantes, du gouvernement libanais aux pays et organisations donatrices, donnent un caractère d'urgence à ce sujet pour empêcher le pire". 

Mme Wronecka a également rencontré le député Ibrahim Kanaan (Courant patriotique libre), qui a estimé que "le dossier des réfugiés syriens n'est pas un dossier politique passager, mais, +existentiel+ pour les Libanais". Il a appelé la communauté internationale à aider le pays du Cèdre à mettre en œuvre une feuille de route qui donne la priorité à la question des réfugiés. 

De son côté, le chef du CPL Gebran Bassil a plaidé en faveur d'un "retour sécurisé et une application de la loi internationale et libanaise en rapatriant tout réfugié entré illégalement dans le pays et empêchant qu'il y reste". "La présence aléatoire de réfugiés syriens est un complot auquel nous avons fait face seuls et leur retour par la force est un complot auquel nous ferons aussi face", a-t-il promis.

Hier, la responsable onusienne avait déjà rencontré le chef du parti Kataëb, Samy Gemayel, qui avait appelé les organisations internationales à ne plus verser d'aides aux réfugiés syriens au Liban, mais à les soutenir à leur retour en Syrie, estimant que les pays occidentaux, notamment l'Union européenne (UE), "assument la plus grande responsabilité dans ce dossier".


Les autorités libanaises ont annoncé mercredi une série de mesures ciblant les réfugiés syriens, lors d'une réunion au Grand Sérail, présidée par le Premier ministre sortant Nagib Mikati, pour discuter des développements concernant ce dossier. Parmi ces mesures, les ministres et responsables sécuritaires présents ont notamment appelé le Haut-Commissariat des Nations unies pour les...

commentaires (4)

Du BLABLABLA et rien de concret encore de la part des autorités libanaises....qui sont payés pour les laisser chez nous!! y a aucun autre raison !

Marie Claude

07 h 52, le 27 avril 2023

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Commentaires (4)

  • Du BLABLABLA et rien de concret encore de la part des autorités libanaises....qui sont payés pour les laisser chez nous!! y a aucun autre raison !

    Marie Claude

    07 h 52, le 27 avril 2023

  • Bla bla bla…. Que du bla bla de nos politiciens qui ne font rien et rejettent la faut sur la communauté internationale. Nous n’avons besoin de l’autorisation de personne pour renvoyer les Syriens en Syrie. Cette décision est à notre main. Et il ne s’agit pas de renvoyer uniquement les syriens condamnés mais tous les syriens. Aux ministres concernés : arrêtez cette mascarade et agissez en renvoyant tous les syriens en Syrie, dès maintenant !

    K1000

    21 h 38, le 26 avril 2023

  • Chère Mme Wronecka, figurez-vous que nous avons (encore) accès à la télévision. L’administration polonaise, dont vous faisiez partie avant ce job, refuse l’entrée sur son territoire des syriens arrivant de Biélorussie et les laissent mourir de froid dans les bois. Pourquoi n’en voulez-vous pas quelques millions? Ok. Allez donc faire la morale chez vous, avant de donner des leçons d’humanisme aux libanais. Merci.

    Mago1

    19 h 38, le 26 avril 2023

  • c'est une colonisation....

    Jack Gardner

    18 h 24, le 26 avril 2023

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