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S. Gemayel appelle les ONG internationales à ne plus verser d'aides aux réfugiés syriens


S. Gemayel appelle les ONG internationales à ne plus verser d'aides aux réfugiés syriens

Le chef du parti Kataëb, Samy Gemayel, lors d'une conférence de presse à Saïfi, le 25 avril 2023. Photo Twitter / @samygemayel

Le chef du parti Kataëb, Samy Gemayel, a appelé mardi les organisations internationales à ne plus verser d'aides aux réfugiés syriens au Liban, mais à les soutenir à leur retour en Syrie, estimant que les pays occidentaux, notamment l'Union Européenne (UE), "assument la plus grande responsabilité dans ce dossier".

Lors d'une conférence de presse sur la question des réfugiés, qui fait de plus en plus polémique au Liban, M. Gemayel a rejoint ainsi les appels lancés depuis plusieurs années par de nombreux responsables libanais pour un rapatriement des réfugiés. Ces dernières semaines, les discours haineux et les émissions de télévision ciblant les réfugiés se sont multipliés, dans un Liban en pleine crise socio-économique et financière. Cette question est également revenue sur le devant de la scène après que le Liban a expulsé en avril une cinquantaine de Syriens vers leur pays.

"Vous n'avez qu'à regarder les documentaires dans lesquels les réfugiés sont interrogés sur les raisons de leur séjour au Liban. Tous, sans exception, répondent qu'ils sont contents ici, et aucun ne cite les raisons sécuritaires", a affirmé M. Gemayel.

Les associations de défense des droits humains et la majorité de la communauté internationale sont opposés à un éventuel retour des réfugiés, estimant que la situation en Syrie n'est pas encore sûre. Des groupes de défense des droits humains ont affirmé, à plusieurs reprises ces dernières années, que des réfugiés rentrés dans leur pays y ont été torturés et persécutés.

"Fardeau démographique"
Le chef des Kataëb a encore blâmé les organisations internationales qui, selon lui, encouragent les réfugiés à rester au Liban en leur versant des aides : "Comment voulez-vous que les Syriens rentrent chez eux s'ils ont droit à des salaires mensuels versés par des organisations internationales, notamment de l'UE ?". Il a ajouté : "Les Syriens ont en effet besoin de cette aide mais dans leur pays, pour réaménager leurs habitations et reconstruire ce qui a été détruit". 

Fin mars 2023, l'UE avait annoncé 60 millions d'euros d'aides humanitaires pour les "populations vulnérables" au Liban, qu'il s'agisse des réfugiés syriens et palestiniens, des migrants et des Libanais dans le besoin. Ces aides sont distribuées, selon le commissaire européen chargé de la gestion des crises, Janez Lenarčič, sous forme d'assistance alimentaire, d'un soutien en espèces, et de services d'éducation et de santé. 

M. Gemayel, également député du district du Metn, a poursuivi : "Face aux différentes crises auxquelles fait face le Liban, sur les plans politique, social, économique, et infrastructurel, et en plus de la présence du Hezbollah, nous ne pouvons pas ajouter un tel fardeau démographique que nous ne sommes pas en mesure d'endosser". 

Se défendant de tout "racisme", il a ajouté que certains réfugiés "sont vraiment en danger et doivent rester au Liban", estimant toutefois que leur nombre est très minime "de l'ordre de 20 ou 30.000 personnes" par rapport au nombre total de réfugiés.

Quelque 840.000 réfugiés syriens sont enregistrés auprès du Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR). Leur nombre exact au Liban, qui compte quelque 6 millions d'habitants, n’est cependant pas connu, le gouvernement libanais ayant demandé au HCR de ne plus enregistrer de nouveaux réfugiés en 2015.

"Comme tous les pays du monde, le Liban a le droit de protéger ses frontières, et nous allons discuter en détail de ce sujet très bientôt avec l'UE", a encore dit le leader chrétien. 

Concernant les déportations de Syriens enregistrées dernièrement et dénoncées notamment par l'ONG Amnesty International, M. Gemayel a estimé que la Sûreté générale et l'armée libanaise avaient le droit d'effectuer de telles opérations envers les personnes se trouvant en situation illégale ou portant atteinte à la sécurité du pays. 

Le Liban a tenté à plusieurs reprises d'organiser des rapatriements "volontaires" des réfugiés, qui n'ont toutefois connu que peu de succès. Pour organiser ces retours, les autorités libanaises coordonnaient avec le régime syrien de Bachar el-Assad, qui approuvait ou refusait les listes de noms de candidats au retour. 

Le chef du parti Kataëb, Samy Gemayel, a appelé mardi les organisations internationales à ne plus verser d'aides aux réfugiés syriens au Liban, mais à les soutenir à leur retour en Syrie, estimant que les pays occidentaux, notamment l'Union Européenne (UE), "assument la plus grande responsabilité dans ce dossier".Lors d'une conférence de presse sur la question des réfugiés, qui fait...