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Société - Liban

Rapatriement d'un deuxième groupe d'environ 350 réfugiés syriens

Présent sur les lieux, le ministre sortant des Affaires sociales Hector Hajjar "conseille à la communauté internationale de rester neutre".

Rapatriement d'un deuxième groupe d'environ 350 réfugiés syriens

Des camions transportant des bagages de réfugiés syriens retournant en Syrie, le 5 novembre 2022. Photo fournie par notre correspondante dans la Békaa Sarah Abdallah

Un deuxième groupe d'environ 350 réfugiés syriens a été rapatrié à travers la frontière libano-syrienne tôt samedi dans le cadre d'un plan du gouvernement sortant de Nagib Mikati visant à assurer le retour "volontaire" de 15.000 Syriens par mois, un plan critiqué par l'ONU qui craint pour la sécurité des réfugiés en Syrie, bien que les autorités libanaises aient insisté à plusieurs reprises sur le fait que cette initiative est "volontaire" et "sûre".

Rester neutre

Selon notre correspondante dans la Békaa Sarah Abdallah, plus de 300 Syriens ont quitté samedi matin le village de Ersal, en passant par le poste frontalier de Zamarani avant d'arriver en Syrie.

Le ministre sortant des Affaires sociales, Hector Hajjar, qui a supervisé l'opération à Ersal, a "conseillé à la communauté internationale de rester neutre". "Quel serait le préjudice pour la communauté internationale si nous lancions des opérations de retour volontaires ?", s'est-il interrogé, notant que cette communauté ne devrait intervenir "qu'en cas de problèmes" lors des rapatriements. Selon lui, il y aura "un troisième, un quatrième et un cinquième convoi de rapatriement".

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Lors de la première opération de rapatriement la semaine dernière, plusieurs bus transportant des familles de réfugiés syriens ont quitté le Liban depuis différentes régions, dont Nabatiyeh (Sud), Tripoli (Nord) et Ersal, dans la Békaa.

Détention de réfugiés non inscrits

Interrogé au sujet d'informations faisant état de la détention en Syrie de trois réfugiés qui faisaient partie du convoi précédent, M. Hajjar a confirmé leur arrestation, notant qu'ils n'étaient pas inscrits sur une liste pour être rapatriés. "Il est évident que les autorités syriennes les détiendront puisqu'ils n'étaient pas inscrits (...) Nous souhaitons que les Syriens qui veulent rentrer respectent les règles", a-t-il souligné.

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Le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) au Liban a confirmé à notre publication anglophone L'Orient Today qu'il était présent à Ersal et à Tripoli au moment du départ des convois.

"Le HCR respecte le droit humain fondamental des réfugiés à retourner librement et volontairement dans leur pays d'origine au moment de leur choix, conformément aux principes internationaux de retour volontaire, digne et sûr et de non-refoulement", explique Paula Barrachina, porte-parole du HCR. "Des milliers de réfugiés choisissent d'exercer leur droit au retour chaque année et le HCR respecte les décisions qu'ils prennent", a-t-elle ajouté.

"Le Bureau de la Sûreté générale facilite, au nom du gouvernement libanais, le retour des Syriens qui, selon la SG, avaient exprimé leur souhait de rentrer et s'étaient enregistrés auprès d'elle. Bien que les mouvements de retour facilités par la SG ne soient pas un processus organisé par le HCR, ce dernier est impliqué dans (...) la communication et le conseil aux réfugiés, lorsque cela est possible, et la présence aux points de départ, avant leur retour", a conclu Mme Barrachina.

Plusieurs groupes de défense des droits humains ont critiqué les retours de ces réfugiés, les jugeant potentiellement dangereux. "En facilitant ces retours, les autorités libanaises font sciemment encourir aux réfugiés syriens le risque de subir des abus odieux ", a regretté Amnesty International au début d'octobre dernier, condamnant ce plan malgré l'accent mis en apparence sur l'aspect volontaire des opérations. Le directeur de la Sûreté générale, Abbas Ibrahim, a répondu aux préoccupations internationales, affirmant que ces rapatriements sont dans "l'intérêt du peuple libanais".

Les réfugiés syriens au Liban ont fait état de pratiques discriminatoires, notamment "des arrestations aux points de contrôle, ou encore des raids dans les camps, l'adoption de règles de circulation plus strictes et des tensions entre les communautés d'accueil et de réfugiés", avait déclaré en août un groupe de surveillance des réfugiés au Liban, l'Access Center for Human Rights.

Quelque 839 000 réfugiés syriens sont actuellement enregistrés auprès de Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) au Liban. Le nombre exact de Syriens présents au Liban n’est toutefois pas connu, car le gouvernement libanais a demandé au HCR de cesser d’enregistrer les nouveaux réfugiés qui ont déferlé à partir de 2015, quatre ans après le début de la guerre civile dans ce pays. Ceux-ci peuvent être inscrits auprès de l’agence et recevoir dans certains cas une aide, mais ils ne sont pas officiellement enregistrés.

Un deuxième groupe d'environ 350 réfugiés syriens a été rapatrié à travers la frontière libano-syrienne tôt samedi dans le cadre d'un plan du gouvernement sortant de Nagib Mikati visant à assurer le retour "volontaire" de 15.000 Syriens par mois, un plan critiqué par l'ONU qui craint pour la sécurité des réfugiés en Syrie, bien que les autorités libanaises aient insisté à...
commentaires (3)

350…. Qui rentrent chez eux… Pendant ce temps quelques milliers sont rentrés au liban pour s’y installer…sans compter le nombre de naissances… et encore… le soi-disant retour n’a répertorié QUE ceux qui sont officiellement reconnus . Quelle mascarade… un retour devrait être organisé, tous les jours à raison de milliers voire dizaines de milliers par jour. Pq le libanais n’a pas le droit de s’incruster dans un pays étranger ? Alors que les étrangers s’incrustent sans vergogne au liban et vivent aux dépens de ce pays . A l’époque, l’occupation était militaire. Aujourd’hui, elle est civile. Ces dits réfugiés passent leurs week-ends en Syrie , emportant avec eux devises et carburants . Puis reviennent au liban et bénéficient des aides internationales. Ils savent bien qu’une fois chez eux, ils n’auront plus accès â ces aides. C’est comme les syriens dits réfugiés en Europe : outre mendier, ils reçoivent des aides alimentaires et financières en continu. En syrie et même dans les autres pays arabes ( qui les ont refusés d’ailleurs) , cette manne financière, sera perdue par eux.

LE FRANCOPHONE

01 h 11, le 07 novembre 2022

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Commentaires (3)

  • 350…. Qui rentrent chez eux… Pendant ce temps quelques milliers sont rentrés au liban pour s’y installer…sans compter le nombre de naissances… et encore… le soi-disant retour n’a répertorié QUE ceux qui sont officiellement reconnus . Quelle mascarade… un retour devrait être organisé, tous les jours à raison de milliers voire dizaines de milliers par jour. Pq le libanais n’a pas le droit de s’incruster dans un pays étranger ? Alors que les étrangers s’incrustent sans vergogne au liban et vivent aux dépens de ce pays . A l’époque, l’occupation était militaire. Aujourd’hui, elle est civile. Ces dits réfugiés passent leurs week-ends en Syrie , emportant avec eux devises et carburants . Puis reviennent au liban et bénéficient des aides internationales. Ils savent bien qu’une fois chez eux, ils n’auront plus accès â ces aides. C’est comme les syriens dits réfugiés en Europe : outre mendier, ils reçoivent des aides alimentaires et financières en continu. En syrie et même dans les autres pays arabes ( qui les ont refusés d’ailleurs) , cette manne financière, sera perdue par eux.

    LE FRANCOPHONE

    01 h 11, le 07 novembre 2022

  • 350 = les naissances pendant 4 jours. (40'000 naissances chez les syriens réfugiés par million p.a. au Liban)

    Céleste

    14 h 37, le 06 novembre 2022

  • Nov., 3122, le dernier bus transportant les derniers descendants de la population libanaise du pays qui était connu comme Liban....

    Wlek Sanferlou

    21 h 28, le 05 novembre 2022

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