
L'ex-Premier ministre libanais et chef du Courant du Futur Saad Hariri. Photo d'archives Anwar Amro/AFP
Deux femmes ont porté plainte contre l'ex-Premier ministre libanais Saad Hariri devant un tribunal fédéral de New York pour "viol, agression et coups", selon le texte de la plainte déposée le 20 mars. Les frères de Saad Hariri, Baha' Hariri, Ayman Hariri et Mohammad Hariri, sont également mis en cause dans cette affaire et accusés d'être des "auteurs de détresse émotionnelle par négligence", de "représailles" et de "discrimination".
C'est la troisième fois que ces femmes portent plainte pour les mêmes faits devant des tribunaux américains. Les deux précédentes fois elles avaient été déboutées par la justice. En ce qui concerne cette troisième plainte, aucun poursuite n'a été, pour le moment, engagée.
Les femmes qui ont porté plainte sont d'anciennes hôtesses de l'air du jet personnel de M. Hariri. Elles ne sont pas nommées dans les documents judiciaires, consultés par L'Orient-Le Jour, et sont appelées "Jane Doe 1" et "Jane Doe 2". Les plaignantes résident en Australie et au Pays de Galles.
"Viol brutal"
"Cette affaire concerne le viol brutal de la plaignante Jane Doe 2 sur son lieu de travail par l'accusé S. Hariri, ainsi que de multiples cas de séquestration, d'agression sexuelle et de harcèlement sexuel à l'encontre des deux plaignantes", indique la plainte. Quant à la première, elle affirme avoir été embauchée par Saudi Oger en 2006 et affectée au personnel de l'avion privé de Saad Hariri. Elle affirme que, "presque immédiatement" après avoir commencé à travailler dans le jet privé, M. Hariri l'a "agressée sexuellement". Elle affirme également que d'autres collègues femmes lui ont dit que M. Hariri les avait agressées sexuellement, et indique avoir tenté de le signaler à son supérieur hiérarchique et à la direction, mais s'être heurtée à une fin de non-recevoir. Elle ajoute que les abus sexuels présumés se sont poursuivis jusqu'à sa démission en 2009 de Saudi Oger, une entreprise de construction appartenant à la famille Hariri et qui a cessé ses activités en 2017.
L'inconnue Jane Doe 2, également hôtesse de l'air, déclare avoir commencé à travailler chez Saudi Oger vers novembre 2006. Elle affirme que Saad Hariri l'a "violée violemment et de force" à bord de son avion, précisant qu'il l'a violée "au moins" quatre fois, et clame également que Baha' Hariri lui a fait des "avances sexuelles indécentes". Elle indique avoir été licenciée de Saudi Oger vers 2010.
Négation en bloc
C'est la troisième fois que des femmes tentent de poursuivre judiciairement M. Hariri à New York, selon un rapport du quotidien New York Post. "Deux poursuites antérieures devant un tribunal d'État ont été abandonnées ou rejetées par un juge", a écrit le média.
Dans un communiqué daté du 25 mars, le bureau de presse de Saad Hariri a réagi à ces accusations. "Pour la troisième fois, ces deux plaignantes anonymes, qui ne résident pas aux États-Unis et n'ont aucune relation avec ce pays, déposent une plainte contenant des accusations totalement fausses et inacceptables visant à provoquer et à calomnier Saad Hariri qui, lui, n'a aucun lien avec les États-Unis", peut-on lire dans le texte.
"Et après qu'un autre tribunal de New York a précédemment approuvé notre demande de rejet de l'affaire initiale et a automatiquement refusé d'accepter l'affaire lors de la deuxième tentative, les deux plaignantes vaguement identifiées renvoient la balle une troisième fois. Il faut noter que ces affaires sont déposées par un cabinet d'avocats contre lequel les tribunaux ont pris des sanctions à de nombreuses reprises en raison de sa mauvaise conduite", ajoute le communiqué, avant de conclure que "M. Hariri se défendra devant le tribunal".
Les plaignantes ont demandé un procès avec jury. Contacté par L'Orient Today, un porte-parole du Courant du Futur a déclaré qu'il n'avait pas d'autres commentaires à faire par rapport au communiqué du bureau de presse. Également contacté, un conseiller de M. Hariri n'était pas immédiatement disponible pour un commentaire.
En 2019, il avait été révélé que M. Hariri aurait envoyé à sa maîtresse, Candice van der Merwe, 16 millions de dollars de paiements. Candice van der Merwe a ensuite fait l'objet d'une enquête dans sa ville natale en Afrique du Sud pour avoir omis de déclarer cet argent. Quelques jours après la publication par le New York Times d'un article sur cette affaire, M. Hariri, alors premier ministre, avait réagi en déclarant : "Quelles que soient les campagnes lancées contre moi, malgré tout ce qu'ils peuvent dire, écrire ou faire, je continuerai à travailler et je ne m'arrêterai pas".
M. Hariri a annoncé son retrait de la vie politique après avoir échoué à former un gouvernement en juillet 2021, et son parti n'a pas participé aux élections législatives en 2022. Il a depuis quitté le Liban pour s'installer aux Émirats arabes unis, où il se concentre sur ses intérêts commerciaux.
Deux femmes ont porté plainte contre l'ex-Premier ministre libanais Saad Hariri devant un tribunal fédéral de New York pour "viol, agression et coups", selon le texte de la plainte déposée le 20 mars. Les frères de Saad Hariri, Baha' Hariri, Ayman Hariri et Mohammad Hariri, sont également mis en cause dans cette affaire et accusés d'être des "auteurs de détresse émotionnelle par...
commentaires (24)
Ils sont tous pareils nos hommes politiques : de gros bébés insatiables toujours en quête d'aventures sexuelles extra conjugales. Au lieu de s'occuper de leur nation en dérive !
Paul le Phénicien
01 h 29, le 04 avril 2023