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Politique - Présidentielle au Liban

Nasrallah appelle au dialogue et à "ne pas attendre" une intervention de "l'extérieur"

"Aucune raison de s'inquiéter" : le chef du Hezbollah rassure ses partisans sur son état de santé. 

Nasrallah appelle au dialogue et à

Le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, lors d'une allocution télévisée le 3 janvier 2023. Capture d'écran al-Manar

Le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a appelé mardi les politiciens libanais à ne pas "attendre l'extérieur", c'est-à-dire l'intervention d'un pays étranger ou des développements dans les relations diplomatiques étrangères, pour l'élection d'un président au Liban, alors que le pays se trouve sans chef de l'Etat ni gouvernement actif depuis le 1er novembre. 

"Si quelqu'un attend les négociations entre l'Iran et les États-Unis (sur l'accord nucléaire), il risque d'attendre dix ans (avant que nous ayons un président), a déclaré le leader chiite. Ceux qui attendent une entente entre l'Arabie saoudite et l'Iran : vous allez attendre longtemps et il n'y aura pas de président au Liban". 

Le chef du Hezbollah a toutefois salué les initiatives de dialogue entre les parties. "Certaines réunions bilatérales qui ont eu lieu la semaine dernière au Liban ont été bonnes en l'absence d'un dialogue inclusif comme demandé par (le président du Parlement libanais) Nabih Berry", a-t-il déclaré. L'appel au dialogue à la mi-décembre de M. Berry est tombé à l'eau face à la réticence des principales formations chrétiennes. Samedi, le président de la Chambre a déclaré qu'il pourrait ne plus appeler les députés à un dialogue pour débloquer l'élection d'un nouveau chef de l'Etat. "La situation du pays est différente aujourd'hui, elle met la pression sur toutes les parties, a encore dit Hassan Nasrallah. La responsabilité des forces politiques libanaises et des blocs parlementaires est plus grande que jamais".

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L'appel de Hassan Nasrallah a été lancé alors que doit avoir lieu, dans quelques jours à Paris, une réunion entre des représentants de la France, des États-Unis, du Qatar et de l’Arabie saoudite pour évoquer le dossier libanais.
Lors des dix réunions électorales convoquées depuis fin septembre, les députés libanais ont échoué à élire un nouveau président, faute de consensus sur un candidat, comme cela est de coutume au Liban. Jusque-là, Michel Moawad, député de Zghorta et candidat d’une large frange de l’opposition, dont les Forces libanaises, les Kataëb, le Parti socialiste progressiste et des députés indépendants, a récolté le plus de voix. Le chef du Courant patriotique libre, Gebran Bassil, a de son côté annoncé qu'il lancera en début d’année une initiative axée sur l’élection d’une figure de consensus dont le nom n’a pas encore été mis sur le tapis. Selon des informations obtenues par notre journal, il s'agirait de Jihad Azour, directeur Moyen-Orient et Asie centrale au Fonds monétaire international (FMI). M. Bassil s’active dans tous les sens dans le but de s’imposer comme un élément décisif dans le choix du président de la République, en dépit de ses rapports désastreux avec la majorité des protagonistes, y compris son allié, le Hezbollah.

Réunions "prochaines" avec le CPL
Dans son discours de mardi, Hassan Nasrallah a  abordé "le désaccord entre le CPL et le Hezbollah" et assuré que son parti "veille à le traiter". "Nous tenons à la relation (avec le CPL), a-t-il assuré. Nous tenons à communiquer avec le CPL et il y aura des réunions prochainement. Nous ne retirerons pas notre main des mains de nos alliés". "Si certains de nos alliés nous critiquent publiquement, nous ne le faisons pas et préférons le faire en interne", a-t-il ajouté. 

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Reprenant les propos qu'il avait déjà tenus en novembre, le chef du Hezbollah a aussi rappelé ne pas vouloir d'"un président qui protège la résistance" mais d'un président "qui ne poignarde pas la résistance dans le dos". "La résistance au Liban n'a pas besoin de protection", a-t-il martelé. 

Le chef du parti chiite s'en est également pris au nouveau gouvernement du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu qui est selon lui un "mélange de corrompus, de criminels et d'extrémistes". "Ce gouvernement ne nous fait pas peur", a-t-il assuré. Après les élections du 1er novembre et des semaines de négociations avec des partis ultra-orthodoxes et des formations d'extrême-droite, Benjamin Netanyahu a prêté serment le 29 décembre en composant le gouvernement le plus à droite de l'histoire d'Israël. "Nous sommes présents et prêts, et nous ne permettrons en aucune modification des règles de dissuasion et d'engagement avec le Liban", a souligné Hassan Nasrallah. "S'en prendre aux lieux saints des musulmans et des chrétiens ne fera pas exploser la situation en Palestine seulement, mais dans toute la région", a-t-il également mis en garde, en allusion à l'incursion mardi matin, sur l'esplanade des Mosquées à Jérusalem-Est, du nouveau ministre israélien de la Sécurité nationale et figure de l'extrême droite, Itamar Ben Gvir. 

"Aucune raison de s'inquiéter"
Le secrétaire général du Hezbollah a également tenu à rassurer ses partisans en leur affirmant qu'il n'y avait "aucune raison de s'inquiéter" concernant son état de santé, après des rumeurs ayant circulé au cours du week-end, dans la foulée de l'annulation d'un discours prévu vendredi. "Je m'étais préparé comme d'habitude (à prononcer mon discours vendredi, ndlr). Je m'excuse de vous avoir inquiétés et je vous remercie de vous être enquis de mon état", a affirmé le chef du parti chiite au début d'un discours. "Je voudrais vous rassurer, après avoir vu certains articles dans les médias israéliens et du Golfe, il n'y a absolument aucune raison de s'inquiéter", a-t-il rassuré, précisant qu'il souffre depuis plus de trente ans de trachéites.

Vendredi, le chef du parti chiite avait annulé un discours prévu en soirée pour évoquer les développements politiques sur la scène libanaise, parce qu'il souffrait d'une "grippe", avait annoncé le bureau de presse du Hezbollah. Les jours suivants avaient été marqués par de nombreuses rumeurs dans la presse sur la gravité de son état, notamment dans la presse israélienne. Certains médias rapportaient qu'il avait souffert d'un accident vasculaire cérébral et était hospitalisé, tandis que d'autres soulignaient qu'il se trouvait dans un état grave et affirmaient qu'il était sous respirateur artificiel. Des informations auxquelles le parti avait rétorqué, dans une déclaration à L'Orient Today, soulignant qu'elles étaient liées à une campagne de "propagande israélienne". 

Dans son discours, Hassan Nasrallah a rendu hommage à Kassem Soleimani, affirmant que ce dernier "a pu, grâce à son esprit, sa présence constante et sa persévérance, lier les forces de l’axe entre elles, créer une forte coordination entre elles et augmenter la force de chacune". Le leader chiite a également pris pour cible les Etats-Unis. "Le projet américain dans la région est un projet d'hégémonie, de contrôle, de domination et de contrôle sur tout, et au cœur de ce projet se trouve Israël", a-t-il accusé.  "Si la guerre sioniste contre le Liban avait réussi, elle se serait poursuivie contre la Syrie, mais cela ne s'est pas produit. C'est là que Kassem Soleimani est entré en première ligne", a-t-il également dit.

Hassan Nasrallah s'exprimait à l'occasion de la troisième commémoration de la mort de Kassem Soleimani, commandant des gardiens de la révolution, armée idéologique de la République islamique. Celui-ci avait été tué le 3 janvier 2020 avec son lieutenant irakien Abu Mahdi al-Muhandis lors d'une frappe de drones américains près de l'aéroport de Bagdad. Cinq jours plus tard, l'Iran avait riposté en tirant des missiles sur une base aérienne américaine à Aïn al-Assad qui abritait des troupes américaines en Irak, et une autre près d'Erbil dans le nord du pays. Aucun soldat américain n'avait été tué dans ces frappes, mais Washington avait déclaré que des dizaines de personnes avaient souffert de lésions cérébrales traumatiques à la suite des explosions. Mardi, le président iranien Ebrahim Raïssi a déclaré que le "meurtre" de Kassem Soleimani sera "vengé".


Le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a appelé mardi les politiciens libanais à ne pas "attendre l'extérieur", c'est-à-dire l'intervention d'un pays étranger ou des développements dans les relations diplomatiques étrangères, pour l'élection d'un président au Liban, alors que le pays se trouve sans chef de l'Etat ni gouvernement actif depuis le 1er novembre. "Si...

commentaires (3)

Ces diatribes "élonguées" sont pleines de perles d'idées et de joyaux de conseils... c'est probablement le secret du financement du hezb... ?

Wlek Sanferlou

07 h 09, le 04 janvier 2023

Tous les commentaires

Commentaires (3)

  • Ces diatribes "élonguées" sont pleines de perles d'idées et de joyaux de conseils... c'est probablement le secret du financement du hezb... ?

    Wlek Sanferlou

    07 h 09, le 04 janvier 2023

  • Je reprends mon commentaire C’est tout ce que vous avez conclu du discours de Sayed Nasrallah? Vraiment la haine aveugle . Les libanais n’ont pas besoin de plus de haine ils ont besoin de rapprochement .On comte sur vous pour rapproche les libanais au lieu de disséminer la haine et le mépris ,ça n’est pas ça la liberté d’expression Merci de publier mon commentaire

    Chantal Falha

    20 h 59, le 03 janvier 2023

  • C’est tout ce que vous avez conclu du discours de Sayed nasrallah? Vraiment la haine aveugle Le liban n’a pas besoin de plus de haine Participez plutôt au rapprochement des libanais .c’est de ça qu’on a besoin Merci de publier mon commentaire

    Chantal Falha

    20 h 52, le 03 janvier 2023

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