
Le commandant en chef de l'armée libanaise, le général Joseph Aoun. Photo Twitter/@Lebarmy
L'ancien secrétaire d'État adjoint américain, David Schenker, a affirmé qu'il s'attend à ce que le commandant en chef de l'armée, le général Joseph Aoun, soit élu président "dans les trois ou quatre prochains mois", en basant sa prévision sur "le cours des événements au Liban et dans la région".
Dans un entretien publié par Asas media mardi, M. Schenker a déclaré que le général Aoun "est capable de trouver un équilibre entre ses bonnes relations avec les responsables à Washington" et le Hezbollah pro-iranien. "Il tient à ne pas être gênant ou à ne pas provoquer de tensions avec le Hezbollah, ce qui explique le fait que l'armée libanaise n'a pas pris de mesures contre les actions" du parti chiite, a estimé l'ex-diplomate. Il a par ailleurs minimisé le fait que le chef du Courant patriotique libre (CPL) Gebran Bassil, gendre de l'ex-président Michel Aoun, puisse faire obstacle à l'élection du chef de l'armée, ajoutant que l'élection aura lieu "lorsque le Hezbollah décidera que c'est le bon moment". "Bassil essaie d'être élu président, mais il est impopulaire au Liban comme à l'étranger", a relevé M. Schenker.
M. Bassil, candidat non déclaré à la présidentielle, sous le coup de sanctions américaines depuis novembre 2020 pour des raisons de corruption présumées, a indiqué, à plusieurs reprises, qu'il était opposé à l'élection du général. Pour sa part, un haut responsable politique du Hezbollah, Ibrahim Amine al-Sayed, a annoncé lundi que son parti n'oppose son veto sur aucun candidat potentiel. Le Liban est sans président ni cabinet actif depuis le 1er novembre. S'il était élu, le général Joseph Aoun ne serait pas le premier commandant de l'armée à devenir président après une période d'impasse politique, Michel Sleiman ayant été élu chef de l'État de manière similaire en 2008. Toutefois, une telle décision nécessiterait un amendement de la Constitution, car les militaires ne peuvent pas se présenter à la présidentielle à moins qu'ils ne soient à la retraite ou que leur démission n'ait été acceptée deux ans avant le scrutin.
L’incident de Aaqibiyé
M. Schenker a également commenté l’incident visant la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul) dans le village de Aaqibiyé, au Liban-Sud. Le 14 décembre, un jeune soldat irlandais a été tué et trois autres ont été blessés lorsque leur véhicule a été attaqué par des habitants de ce village. Très vite, le Hezbollah, qui domine la région et dont la relation avec la force onusienne évolue en dents de scie, a démenti toute implication et a essayé de faire profil bas. L’Orient-Le Jour avait toutefois obtenu des informations selon lesquelles deux responsables du parti chiite étaient impliqués dans l’attaque. Quelques jours plus tard, le Hezbollah remettait aux autorités un principal suspect. "Le parti coopère à l’enquête menée par les services de renseignements militaires libanais", avait alors déclaré un responsable sécuritaire à l’AFP, ajoutant que "les enquêtes préliminaires étaient presque terminées". L’ex-diplomate a estimé que cette attaque faisait partie du projet iranien d’escalade dans la région. "C’est la politique de l’Iran lorsque la pression interne s’intensifie", a fait valoir M. Schenker, en référence au soulèvement populaire en Iran. Le Hezbollah est financé par l’Iran et est accusé de recevoir ses ordres de ce pays.
Le diplomate a également soutenu que la formation pro-iranienne "pourrait avoir recours à des assassinats politiques". "Ils le font à chaque fois qu'ils se sentent libres de leurs mouvements, notamment alors que l'administration Biden cherche à conclure un accord nucléaire avec l'Iran", a-t-il estimé. "Nous avons vu comment ils ont tué Lokman Slim trois semaines après le départ de l'administration Trump ; ils ont senti, pendant cette période, qu'ils avaient la liberté de tuer", a-t-il poursuivi. En février 2021, le journaliste, réalisateur et opposant au Hezbollah, Lokman Slim, avait été assassiné au Liban-Sud, bastion du Hezbollah. De nombreux observateurs ont accusé le parti dirigé par Hassan Nasrallah d'être responsable de son meurtre.
L'ancien secrétaire d'État adjoint américain, David Schenker, a affirmé qu'il s'attend à ce que le commandant en chef de l'armée, le général Joseph Aoun, soit élu président "dans les trois ou quatre prochains mois", en basant sa prévision sur "le cours des événements au Liban et dans la région".Dans un entretien publié par Asas media mardi, M. Schenker a déclaré que le...
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Hakim wou bass
Aboumatta
21 h 11, le 10 janvier 2023