Istiz Nabeuh a fini par avaler sa table de dialogue branlante puis s’en est allé bouder dans son cagibi de Aïn el-Tiné, crachant à la face de ceux qui continuent de se crêper la touffe : « Bernique, allez bavasser ailleurs ! » Une vraie manie pour ce Déshérité antédiluvien que de vouloir absolument imposer son mobilier à quatre pattes par-dessus lequel il entend arbitrer, à chaque couac institutionnel, le gros gloubiboulga informe du moment.
Pareil pour Mikou-les-Miquettes, qui a foiré son unique réunion ministérielle. Et pour cause : les quatre bipèdes de son équipe ne s’entendaient sur rien. Le pays du Koullouna est dans une telle capilotade en cette fin d’année que le plus petit dossier, même enfoui depuis des lustres dans un bas de laine au creux d’une caisse au fond du couloir, deuxième porte à gauche en sortant de l’ascenseur, nécessite de tirer les couteaux… Sans compter le pendentif orange à la Justice qui distribuait comme d’hab ses ruades à la volée. Mais faut le comprendre, le pauvre. Tenaillé par la trouille que lui inspire le Basileus, il fantasme de poser sa griffe personnelle sur un ministère qu’il ne reverra plus jamais de sa vie.
Résumé du schmilblick : une présidentielle sabotée et un gouvernement caviardé. Même pour les plus éclairés, c’est à n’y rien comprendre. En revanche, le Libanais de base, doté d’une intelligence de base, a tout compris, lui, et rabaissé depuis lurette ses prétentions : plus personne ne demande aux neuneus d’en haut de construire le Liban de demain, mais juste d’essayer qu’il ne ressemble plus au Liban d’aujourd’hui.
Il n’empêche que malgré cette déconfiture générale, certains insistent à vouloir piloter ce pays-cloaque jeté dans la Méditerranée. Ambitieux, rabattez votre caquet ! Non, il n’y aura pas d’avions gros porteurs estampillés FMI, larguant des confettis de billets verts dans la tirelire cabossée de l’État, cet objet politique non identifié. Non, l’aide qui sera accordée un jour lointain et les petits fours qui suivront n’auront pas pour objet de gaver les margoulins des ministères, ni de s’acheter encore des 4 x 4 couleur corbillard et encore moins de graisser les mitraillettes pour des opérettes militaires au Liban-Sud. Et surtout, qu’on nous lâche un peu avec le slogan bidon du Phénix qui va renaître de ses cendres. Le pauvre volatile en est tellement surchargé qu’il a de quoi remplir une cinquantaine d’urnes funéraires et deux douzaines de barbecues.
Donc, on se calme. Les dents des poules qui verront le jour heureux du redressement n’ont pas encore percé.
gabynasr@lorientlejour.com
commentaires (10)
Voici une petite explication : ''gloubiboulga'' trouvé sur Internet noté avec un trait d'union ''gloubi-boulga'' = Mélange infâme. Miquet les miquettes surnom donné par l'auteur à M. Mikati, en raison de l'euphonie (ressemblance des sons) miquette a plusieurs sens, je vous laisse le soin de les rechercher
Jad Roukoz
07 h 04, le 05 janvier 2023