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Nos Lecteurs ont la Parole

Vingt-quatre sur sept

Polémique suivie d’une autre autour de la « constitutionnalité » du gouvernement Mikati et de cette réunion existentielle du gouvernement démissionnaire du milliardaire de Tripoli (la ville la plus démunie de toute la Méditerranée), convocation ministérielle qui déclenche tant de polémiques, à en devenir boulimique.

Évidemment qu’un gouvernement démissionnaire ne peut durer à l’infini.

Ce qui aurait dû être fait avant le départ du président Aoun et en fait juste après l’effondrement économique de 2019, c’était de déclarer l’état d’urgence, en lettres capitales. Chose qui n’a été guère envisagée, même après la double explosion du port de Beyrouth en 2020. De quoi s’en faut-il de plus, quand un chawarma de rue a atteint 180 000 livres ?

Encore plus aberrant est le fait qu’un Premier ministre démissionnaire se réveille soudainement à la fin de convoquer une réunion gouvernementale qui ne s’est pas tenue depuis le mois d’octobre 2022. Une mise en scène digne du grand Molière, mieux encore, du sarcasme politique du fameux comédien aux longues moustaches des années 70, le fameux « Chouchou », pour ceux et celles qui s’en souviennent.

Si la décision du président Aoun « d’accepter » la démission d’un gouvernement déjà démissionnaire est ridicule peut-on dire, ce réveil précipité du pied gauche de M. Mikati l’est encore plus, bien que piteusement nécessaire.

Selon les règles non codifiées les plus élémentaires d’un système politique non totalitaire, et vu l’effondrement catastrophique du Liban depuis 2019, le pouvoir exécutif aurait dû être mobilisé en urgence, mode « soins intensifs », 24 sur 7, comme les tempêtes les plus dévastatrices l’exigent. Quelle mouche a donc piqué en pleine nuit M. Mikati? Il faudrait une théorie freudienne pour le comprendre.

Le débat actuel autour de la récente réunion ministérielle est encore plus futile et aigre à avaler, venant tellement tardive, après que l’hémorragie économique a vidé le pays de tout son sang. Heureusement, il en reste quelques gouttes.

Bien sûr, la démarcation des frontières maritimes est une réussite, mais ces accords ne devraient en aucun cas déculpabiliser le pouvoir exécutif d’un échec historique, massif, et qui aurait dû (il n’est jamais tard) être soumis à un examen pénal de nature nationale, voire internationale. N’est-ce pas la recommandation du Monseigneur Raï, qui martèle jour et nuit « la solution internationale » de la crise, et qui en même temps crie au « sauf ni touche » à M. Salamé ? Que de belles contradictions, à se regarder au miroir, elles se prendraient au sérieux.

Il est un temps, quand bien même le temps ne compte plus. On y est. Impérativement, par ces heures désastreuses, un homme doué d’un leadership exceptionnel devrait tenir les rênes du pouvoir. On en est très loin.

Les clans de la Cosa Nostra continuent leur lutte à mort. Et bien sûr, comme partout où c’est le cas, c’est la populace qui est mise à mort. Une nation pourtant farouchement attachée à la vie. La belle vie. On la mérite, vingt-quatre sur sept.

Les textes publiés dans le cadre de la rubrique Courrier n’engagent que leurs auteurs. Dans cet espace, L’Orient-Le Jour offre à ses lecteurs l’opportunité d’exprimer leurs idées, leurs commentaires et leurs réflexions sur divers sujets, à condition que les propos ne soient ni diffamatoires ni injurieux ni racistes.

Polémique suivie d’une autre autour de la « constitutionnalité » du gouvernement Mikati et de cette réunion existentielle du gouvernement démissionnaire du milliardaire de Tripoli (la ville la plus démunie de toute la Méditerranée), convocation ministérielle qui déclenche tant de polémiques, à en devenir boulimique. Évidemment qu’un gouvernement...

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