Arrêter de ressasser les échecs politiques

En panne d’idées, certains pays arabes font régénérer le baassisme avec un nouvel habit. Avant il était laïc, aujourd’hui il est devenu religieux. Hier il était communiste, aujourd’hui il est capitaliste dans son dogme économique ! Hier il était anti-impérialiste, aujourd’hui il incarne la « non-ingérence » ! Hier il défendait l’arabisme aujourd’hui l’anglicisme ? Hier, il n’y avait qu’un seul parti politique, aujourd’hui il y a un multipartisme politique d’une pensée unique ! Pas de continuité historique, pas d’évolution religieuse, pas d’émergence d’une culture citoyenne ? Comment ressassent-ils et reproduisent-ils l’échec politique ?

Nationaliser les esprits ? Faire croire à une guerre, et au nationalisme comme étant la seule issue pour sauver le pays des ennemis « imaginaires » ? Contrôler l’espace public, les débats, les manifestations culturelles, académiques, etc. L’espace public est souvent sous leur contrôle. Faire croire que les pays arabes se démocratisent, c’est un leurre, l’image est adressée uniquement aux institutions internationales. Également, c’est une manière de réduire l’effet des partis politiques d’opposition (le peu qui reste). Parfois, ces derniers sont réduits aux échéances électorales pour redorer l’image d’un pays démocratique ! L’absence d’une idéologie qui incarne l’évolution de l’individu rend les partis d’opposition inaudibles, parfois il joue le même jeu que les nationalistes ! Les mêmes réflexes qui musèlent les libertés transforment les dites révolutions en simple révolte éphémère et sporadique. À l’image d’un sachet troué en le pansant avec du sparadrap en attendant le nouvel achat ? Le statu quo !

Les pays dits « arabes » ou « arabophones », devenus au nom de la religion pays arabes, ont-ils le droit un jour d’espérer à un système politique démocratique ? Peuvent-ils un jour se dire qu’ils sont arabophones et non arabes ? Peuvent-ils défendre leur identité nationale à la place de l’idéologie nationaliste, qui veut faire croire que nous sommes arabes sans que nous le soyons ? Certains pays d’Amérique du Sud ont réussi à passer d’un État militaire à un État démocratique où la passation des pouvoir entre le militaire et le civil s’est faite après une longue lutte politique; qu’en est-il pour les pays arabes ? Nous avons espéré que la Tunisie accède à un vrai système de démocratie, mais malheureusement la mentalité de « zaamisme » l’emporte sur la culture de l’homme de l’État… Que faire ? Quelle est la place de la société civile dans l’émergence de la culture citoyenne ? La place des intellectuels est-elle d’investir dans le mouvement de la société civile (quel que soit l’endroit où il peut vivre) ou de rester dans une posture d’observateur ?

Tout est beau dans le discours, mais rien n’est fait dans la réalité… Comme écrivait Malek Haddad : « Ta bouche est belle, mais elle n’a pas raison ! »

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