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Économie - Restrictions bancaires

Plus de 170 000 déposants ont « profité » de la circulaire n° 158

La Banque du Liban et les établissements bancaires ont déboursé plus de 580 millions de dollars pour alimenter ce dispositif entre juillet 2021 et août 2022.

Plus de 170 000 déposants ont « profité » de la circulaire n° 158

La circulaire n° 158 n’est pas le seul aménagement aux restrictions mises en place par la Banque du Liban. Photo F.G.

Pas moins de 172 128 clients ont activé le dispositif mis en place par la circulaire n° 158 de la Banque du Liban entre le moment de son entrée en vigueur effective, le 30 juin 2021, et fin août 2022. C’est en tout cas ce qu’a indiqué l’institution hier, dans un communiqué publié un peu plus d’un an après sa dernière mise à jour sur ce sujet.

Publiée le 8 juin 2021 et valable pour un an renouvelable au minimum, donc jusqu’à fin juin prochain, la circulaire n° 158 autorise les retraits mensuels sur les comptes restreints de 400 dollars en espèces et la somme équivalente en livres convertie au taux de 12 000 livres pour un dollar, le tout selon des conditions très spécifiques. Il s’agit là d’un des dispositifs imaginés par la BDL pour aménager les restrictions bancaires illégales.Par ailleurs, selon les chiffres publiés en septembre dernier par l’Association des banques du Liban et relayés par le Lebanon Weekly Monitor de Bank Audi, les dépôts du secteur privé avaient atteint à fin 2021 188 606 milliards de livres – la partie en devise a été convertie au taux officiel de 1 507,5 livres pour un dollar – réparties entre 2 354 456 déposants.

Décote amplifiée

Présentés comme des moyens de préserver une portion du pouvoir d’achat des Libanais, ces aménagements ont malgré tout pour effet de contraindre les déposants à subir une dépréciation de leurs dépôts par rapport à leur valeur initiale calculée en fonction de la désormais ancienne parité officielle de 1 507,5 livres pour un dollar.

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En octobre 2021, alors que la circulaire était en place depuis un peu plus de trois mois, la BDL avait révélé que son dispositif avait été activé par les détenteurs de 120 000 comptes, sans préciser le nombre de clients que cela représentait – un même déposant pouvant demander à en bénéficier pour plusieurs comptes dans une certaine limite fixée par le texte.

Cette fois, la BDL a été moins avare de détails. Il ressort ainsi de sa mise à jour que :

• Les clients concernés ont pu retirer l’équivalent de près de 1,2 milliard de dollars (1 168 412 757 dollars très exactement) entre le moment où le texte a commencé à être mis en œuvre et fin août 2022.

• Sur le total de 1,2 milliard de dollars, seule la moitié (584 379 021 dollars) a été décaissée par la BDL et les banques en « dollars frais », expression qui désigne les vrais dollars par opposition aux dollars bancaires ou « lollars », soit ceux qui sont bloqués dans le système bancaire.

• La moitié des dollars frais a été décaissée par la BDL, l’autre par les banques concernées.

• L’autre moitié des 1,2 milliard annoncés par la BDL a été retirée en livres, à un taux de change de 12 000 livres pour un dollar, ce qui représente un peu plus de 7 000 milliards de livres.

• Quelque 74 362 sous-comptes spéciaux, qui ont été spécifiquement ouverts dans le cadre du mécanisme de la circulaire, ont pu être clôturés. Ces comptes spéciaux sont à chaque fois liés à un seul client, même si les fonds qui les alimentent proviennent de plusieurs comptes normaux répartis dans plusieurs banques différentes.

• Il restait 97 766 clients/comptes spéciaux inscrits, pour bénéficier du dispositif en septembre 2022.

• Pas moins de 93,3 % des comptes répertoriés étaient détenus par des résidents, dont 55,4 % sont des hommes.

Les détracteurs de la BDL, accusée d’avoir contribué à empirer les effets de la crise, assimilent ces dispositifs à des leviers permettant aux banques de liquider leurs engagements en devise vis-à-vis des déposants à moindre coût. À noter enfin que les clients qui ont dû retirer une partie de leurs dépôts au taux de 12 000 livres pour un dollar ont subi une décote qui s’est amplifiée avec le temps, vu que le taux du marché est passé de 14 000 livres pour un dollar le jour de la publication de la circulaire à plus de 32 000 livres le 31 août dernier. Il dépassait 40 000 livres pour un dollar hier soir, contre 30 300 livres pour celui de la plateforme Sayrafa de la BDL.


Riad Salamé sort de son silence pour parler du taux de change

Riad Salamé sort de son silence pour parler du taux de change

La circulaire n° 158 n’est pas le seul aménagement aux restrictions mises en place par la BDL. Elle coexiste notamment avec la circulaire n° 151 (retrait de dollars bancaires à un taux de 8 000 livres pour un dollar) et la n° 161 qui autorise les clients à retirer chaque mois de petits montant en dollars à partir de leurs comptes en livres en les convertissant au taux de Sayrafa.

Lors d’une récente interview sur la chaîne al-Hurra, le gouverneur de la BDL Riad Salamé a annoncé que le taux de retrait applicable pour les circulaires n° 151 et n° 158 passerait à 15 000 livres pour un dollar. Il s’agit également du taux pris en compte pour le calcul des recettes dans le budget de 2022 entré en vigueur le 15 novembre mais ciblé par un recours en annulation devant le Conseil constitutionnel déposé lundi par une dizaine de députés.

La BDL prolonge jusqu’à fin décembre la circulaire 161

La Banque du Liban a une nouvelle fois prolongé hier, pour un mois, les effets de la circulaire principale

n° 161. Il s’agit de l’un des principaux dispositifs aménageant les restrictions bancaires en vigueur dans le pays. Le texte autorise jusqu’au 31 décembre 2022 les banques à fournir des dollars en espèces à leurs clients en les convertissant depuis leurs comptes en livres au taux de sa plateforme de change Sayrafa. Ce taux est pour le moment assez stable et fixé à 30 300 livres pour un dollar, alors que celui du marché parallèle a atteint hier un nouveau record, autour de 40 800 livres en début de soirée.

Les dollars échangés dans le cadre de l’application de la circulaire n° 161 sont directement fournis aux banques par la BDL au taux de Sayrafa et sont puisés dans les réserves de devises du pays dont le niveau exact n’est pas connu, mais qui baisse inexorablement. Cette 11e prolongation d’affilée survient alors que le ministre sortant des Finances Youssef Khalil avait révélé mercredi dernier avoir envoyé une note à la banque centrale lui demandant de calculer, dès le 1er décembre prochain, soit demain, les droits de douane en livres libanaises à partir des prix hors taxes en dollars en utilisant un taux de change à 15 000LL pour un dollar, en lieu et place de la parité officielle de 1 507,5 livres toujours en vigueur.

Pas moins de 172 128 clients ont activé le dispositif mis en place par la circulaire n° 158 de la Banque du Liban entre le moment de son entrée en vigueur effective, le 30 juin 2021, et fin août 2022. C’est en tout cas ce qu’a indiqué l’institution hier, dans un communiqué publié un peu plus d’un an après sa dernière mise à jour sur ce sujet. Publiée le 8 juin 2021 et...

commentaires (5)

ILS N,ONT PAS PROFITE. ILS ONT ETE MAFIEUSEMENT VOLES. LE DOLLAR A 3900 LL AVANT PUIS A 8000 L.L. . RYAD SALAME ET LES PREDATEURS BANQUIERS TOUS DES MAFIEUX QUI ONT VOLE LES ECONOMIES D,UNE VIE DES DEPOSANTS SANS OUBLIER LES RESPONSABLES/IRRESPONSABLES VOLEURS ET MAFIEUX QUI ONT GOUVERNE LE PAYS SURTOUT CES DERNIERES SIX ANNEES AVEC LEURS ALLIES MERCENAIRES DU MEME CALIBRE.

LA LIBRE EXPRESSION

12 h 27, le 30 novembre 2022

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Commentaires (5)

  • ILS N,ONT PAS PROFITE. ILS ONT ETE MAFIEUSEMENT VOLES. LE DOLLAR A 3900 LL AVANT PUIS A 8000 L.L. . RYAD SALAME ET LES PREDATEURS BANQUIERS TOUS DES MAFIEUX QUI ONT VOLE LES ECONOMIES D,UNE VIE DES DEPOSANTS SANS OUBLIER LES RESPONSABLES/IRRESPONSABLES VOLEURS ET MAFIEUX QUI ONT GOUVERNE LE PAYS SURTOUT CES DERNIERES SIX ANNEES AVEC LEURS ALLIES MERCENAIRES DU MEME CALIBRE.

    LA LIBRE EXPRESSION

    12 h 27, le 30 novembre 2022

  • Du vol organisé, rien d’autre. Merci aux gouvernants d’avoir permis cela après s’être enrichis eux mêmes.

    TrucMuche

    11 h 39, le 30 novembre 2022

  • "Il s’agit là d’un des dispositifs imaginés par la BDL pour aménager les restrictions bancaires illégales"? Aménager n'est pas le bon mot. On "n'aménage pas" un dispositif illégal en ajoutant des conditions de retrait, on le conforte. Le bon choix de mots aurait été "renforcé les restrictions bancaires illégales" même si ce dispositif de la BDL permet de retirer une certaine somme d'argent. Dans cet article, la BDL apparaît un peu (beaucoup) comme étant gentille.....

    Nadim Mallat

    11 h 19, le 30 novembre 2022

  • Ce n'est plus un "haircut", c'est un rasage complet! Au taux actuel de 40000 livres pour un dollars, les 800 dollars que la banque m'a "gracieusement" donnés hier valent exactement 520 dollars, soit un haircut de 35%...Bande de voleurs!

    Georges MELKI

    10 h 42, le 30 novembre 2022

  • 151, 158, 161, les circulaires BDL du haircut et du vol de l'epargne fonctionnent a plein. Les crapules bancaires sont satisfaites et la canaille de la BDL peut plastronner comme un paon devant son tas d'or pendant que les retraites supplient que les crapules bancaires leur lachent des miettes pour se soigner. Tfeeeeeeh. Le jour ou un banquier sera condamne a la prison a vie ET arrete, j'offre le champagne.

    Michel Trad

    09 h 57, le 30 novembre 2022

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