Une branche de la Banque Audi. Photo M.A.
Une déposante de 87 ans qui a tenu pendant de longues heures mardi un sit-in dans une branche de la Banque Audi à Beyrouth, dans le quartier Sélim Salam, pour réclamer son argent bloqué illégalement par la banque, est repartie vers 19h30 après avoir encaissé 5.500 dollars en liquide a rapporté à L'Orient-Le Jour son gendre, Achraf el-Abbadi.
La dame, Edro Khodr, était accompagnée de son fils, Hussein Saado, et réclamait son épargne qui s'élève à 20.000 dollars, afin de pouvoir couvrir des frais médicaux. Une partie de la banque avait été évacuée alors que les négociations étaient en cours avec l'administration. Selon un membre de la famille de la dame présent sur les lieux, la banque avait au départ proposé de donner 3.200 dollars en espèces, ainsi que 3.200 autres dollars au taux de la plateforme Sayrafa, soit 30.300 livres libanaises pour un dollar, ce que le fils de la déposante avait initialement refusé.
Finalement, le gendre de la déposante a indiqué à L'Orient-Le Jour qu'à 19h30, elle et son fils ont quitté la banque après avoir accepté d'encaisser 5.500 dollars en liquide.
"Mendier son propre argent"
La cliente, qui avait été transportée à un autre étage de la branche, loin des journalistes, était arrivée à 11h à la banque, en ayant pris soin d'amener ses médicaments contre la tension artérielle, le diabète et des anti-coagulants. Devant la banque, sa belle-fille a confié à notre journaliste sur place, Claude Assaf, qu'elle regrettait que sa belle-mère ne parvienne pas à retirer ses 20.000 dollars. "Quand on voit une personne malade, on s'attendrit, on ne l'oblige pas à mendier son propre argent", se plaint-elle. "Si on était armé, la banque nous aurait tout de suite donné l'argent", précise-t-elle.
Un membre de l'Association Cri des déposants, Rami Ghandour, était présent sur les lieux en signe de solidarité.
Les braquages de banques ou les sit-in dans des agences par des clients réclamant leurs propres fonds sont devenus monnaie courante dans un Liban en pleine crise économique. Mercredi dernier, trois tentatives de déposants voulant récupérer leurs économies bloquées se sont produites. Seul un des trois déposants avait pu récupérer un montant de 15.000 dollars.
commentaires (10)
Voilà la principale réalisation du régime fort et du président fort. Qu’on le veuille ou non, c’est bien durant le mandat de l’ex président Aoun que l’Etat libanais a failli à ses engagements financiers du jour au lendemain sans aucune préparation et sans aucun plan bien entendu avec l’aide de l’autre génie de Hassane Diab qui est bien planqué aux USA depuis
Liberté de penser et d’écrire
10 h 30, le 30 novembre 2022