Election de quatre membres du conseil de l'Ordre des avocats au Palais de justice de Beyrouth, le 20 novembre 2022. Photo Claude Assaf
Les avocats de Beyrouth ont élu dimanche, au Palais de Justice de la capitale, quatre membres du conseil de l’Ordre pour un mandat de trois ans : Saadeddine Khatib (1.759 voix) et Maya Zaghrini (1.335 voix) pour un nouveau mandat, ainsi que Georges Yazbeck (1.316 voix) et Mayssam Younès (1.184 voix). Une suppléante a également été élue: Maya Chéhab (1.141 voix). Ce scrutin a été marqué par un recul de la contestation populaire issue du mouvement du 17 octobre 2019.
Le conseil de l'Ordre des avocats, formé de douze membres, se renouvelle annuellement par tiers. Cette année, seize candidats se disputaient les quatre sièges, qui étaient occupés par Melhem Khalaf, Pierre Hanna, Saadeddine Khatib et Maya Zaghrini.
Le vote, qui a débuté à 9h, a été prolongé de 15 minutes en raison du grand afflux d'avocats, avant de prendre fin à 13h15. Comparé aux précédents scrutins, un nombre supplémentaires d'urnes électroniques ont été placées cette année dans les deux étages du palais de Justice ainsi que sur la place extérieure de l'immeuble. Environ 3.700 avocats ont participé au scrutin de dimanche, un chiffre inférieur à celui de l'année dernière durant lequel l'élection d'un nouveau bâtonnier avait également eu lieu.
Scrutin "bien organisé"
Présent sur les lieux, le bâtonnier de Beyrouth, Nader Gaspard, a confié à L'Orient-Le Jour que le "scrutin s'est déroulé d'une manière très organisée", notant que le matériel logistique nécessaire a été utilisé pour cette fin. Plusieurs sources concordantes affirment que M. Gaspard soutenait trois des vainqueurs, Saadeddine Khatib, Maya Zaghrini et Mayssam Younès.
Des participants aux élections de quatre membres du conseil de l'Ordre des avocats devant le palais de Justice de Beyrouth, le 20 novembre 2022. Photo Claude Assaf
Des candidats indépendants qui comptent sur le soutien officiel ou non formel de partis politiques étaient en lice. Aujourd'hui, Georges Yazbeck, soutenu par le Bloc national qui revendique sa proximité de la contestation populaire, serait donc le seul candidat proche de ce milieu à être élu.
La contestation en recul
En 2019, Melhem Khalaf, alors candidat indépendant soutenu par la société civile, avait été élu bâtonnier de Beyrouth. Aujourd'hui député, Melhem Khalaf a affirmé à notre publication que le fait qu'une personne se porte candidate "nécessite une préparation". "Qu'on soit candidat indépendant, soutenu par un parti politique ou la contestation, on devient avocat au service de tout le peuple lorsqu'on intègre le conseil de l'Ordre", a estimé M. Khalaf. "Ce n'est pas en tant que parti que nous nous portons candidat. Chaque personne qui aspire au changement est considérée comme faisant partie des forces du changement", a-t-il ajouté.
Selon des sources concordantes, Saadeddine Khatib était appuyé par le courant du Futur, les Forces libanaises (FL), les Kataëb et le Parti socialiste progressiste (PSP). Il aurait bénéficié aussi de l’appui du bâtonnier Gaspard, ainsi que d’un éventail de relations parmi les indépendants, et a compté même sur nombre de confrères du mouvement Amal.
Maya Zaghrini, proche des FL, est soutenue par ce parti, ainsi que par le PSP et le courant du Futur. Elle aurait également été appuyée par M. Gaspard, sur lequel aurait compté aussi Mayssam Younès, indépendante, épouse de Ghassan Skaff, député indépendant élu sur la liste du PSP aux élections législatives (Békaa-Ouest-Rachaya). Mme Younès aurait ainsi été appuyée par le PSP, mais aussi par les Kataëb et le Futur.
Georges Yazbeck était soutenu par le Bloc national (BN) et nombre de ses pairs indépendants, ainsi que par plusieurs membres du conseil de l’Ordre.
Pour sa part, Maya Chéhab était appuyée par le CPL. Selon une source bien informée, ce soutien est le produit de contacts entre ce parti et deux anciens bâtonniers, Nohad Jabre et André Chidiac. Deux autres anciens bâtonniers, Boutros Doumit et Sélim Osta, ont également soutenu Mme Chéhab.
Barreau de Tripoli
Les élections partielles du conseil de l'ordre des avocats de Tripoli (Liban-Nord) se sont également déroulées dimanche. Pascale Ayoub (469 voix) et Jamal Ichrakiyé (382 voix) ont remporté le scrutin, après que Tarek Khabbazi (416 voix) a cédé son siège à M. Ichrakiyé, respectant ainsi une coutume qui prévoit la parité islamo-chrétienne. Selon l'Agence nationale d'information, 1.010 avocats sur un total de 1.339 ont voté.
Pascale Ayoub était soutenue par le CPL, Tarek Khabbazi par plusieurs partis, notamment les FL, et Jamal Ichrakiyé par l'ex-député Fayçal Karamé.
Le conseil de l'ordre de Tripoli est composé de six membres, renouvelé par tiers tous les ans.
commentaires (3)
Il faut donner une bonne leçon à tous ces pseudos opposants qui, comme les autres vendus s’opposent à sauver leur pays sous prétexte de résistance. Ils n’ont rien compris à la politique et ça n’est pas demain la veille qu’ils comprendrons qu’ils ont tort sur toute la ligne dans tout ce qu’ils entreprennent. Alors pour rectifier le tir, hier avant demain, ils devraient impérativement se rassembler et agir pour le devoir que les citoyens leur ont confié qui est de voter un président non affilié aux fossoyeurs avant qu’ils ne soit trop tard.
Sissi zayyat
10 h 27, le 21 novembre 2022