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Politique - Liban

Le Parlement échoue pour la 5e fois à élire un nouveau président de la République

Le vice-président du Parlement, citant Nabih Berry, a annoncé une nouvelle séance électorale au 17 novembre.

Le Parlement échoue pour la 5e fois à élire un nouveau président de la République

Le président du Parlement, Nabih Berry, le 10 novembre 2022 lors de la cinquième séance pour élire un nouveau président de la République. Photo Mohammad Yassine

Les députés libanais ont échoué jeudi, à l'issue d'une cinquième réunion au Parlement, à élire un successeur au président Michel Aoun dont le mandat a expiré le 31 octobre. Ce nouvel échec est intervenu après que plusieurs parlementaires, notamment du Courant patriotique libre (CPL, aouniste) et du Hezbollah, se sont retirés de la séance à l'issue d'un premier tour de vote, ce qui a abouti à la perte du quorum. Un scénario qui se répète quasiment à chaque séance, traduisant l'impasse politique dans laquelle se trouve le pays, alors qu'aucun accord n'a encore été trouvé entre les partis sur le nom du prochain chef de l'Etat.

Le Liban est officiellement entré depuis le 1er novembre, dans une vacance totale de l'Exécutif, sans président et avec un gouvernement chargé d'expédier les affaires courantes depuis le 22 mai, à la suite des dernières législatives.

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Selon le président du Parlement, Nabih Berry, le quorum de 86 députés sur 128 nécessaire a été assuré à l'ouverture de la séance mais a été perdu dès la fin du premier tour de vote.

Après l'ouverture de la séance à 11 h, un total de 108 députés ont voté au premier tour. 44 ont voté pour le parlementaire de Zghorta Michel Moawad qui avait obtenu 39 suffrages lors de la quatrième séance électorale ; 47 ont voté blanc ; 6 ont voté pour le professeur et universitaire respecté Issam Khalifé, un vote est allé à l'ex-ministre Ziad Baroud, un autre à Ziad Hayek, ancien secrétaire général du Haut Conseil pour la privatisation et les partenariats (HCPP), sept on voté "Le nouveau Liban", un "Pour le Liban", et un vote "Plan B" a été annulé.

Après la perte du quorum nécessaire, le vice-président du Parlement, Elias Bou Saab, citant Nabih Berry, a annoncé la tenue d'une nouvelle séance le 17 novembre.

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"Défendre les droits des Libanais"

Le député Sami Gemayel (Parti Kataeb/Metn) a déclaré à l'issue de la séance que les articles 49 et 74 de la Constitution libanaise "ne précisent pas que le quorum doit être de deux tiers à l'issue du premier tour de scrutin." Il a ajouté que les députés ont le devoir de respecter et d'appliquer la loi et de rester au sein du Parlement pour élire un nouveau président. M. Gemayel a également exprimé son objection au cours de la session d'aujourd'hui, confrontant Nabih Berry sur la constitutionnalité de sa décision de reprendre les règles d'un vote au premier tour à chaque session électorale présidentielle après la session initiale.

Le député issu de la contestation populaire Melhem Khalaf a affirmé de son côté avoir appelé M. Berry à "garder la séance ouverte jusqu'à ce qu'un nouveau président soit élu". Il a également rappelé qu'un quorum de 86 députés est requis au premier tour et la majorité simple de 65 députés au deuxième pour élire un président.

Le député issu de la contestation populaire Ibrahim Mneimné a pour sa part déclaré qu'il y a eu "une obstruction qui nécessite une initiative", ajoutant que le processus a également "besoin d'un signal, en particulier de l'extérieur, pour que les choses avancent" - une référence apparente à la nécessité d'une intervention étrangère pour faire progresser l'élection présidentielle.

L'édito de Issa GORAIEB

Le méchoui du dialogue

Les députés des Forces du changement se sont partagés entre le vote pour Michel Moawad et celui pour Issam Khalifé. 

Prenant la parole après la séance, Issam Khalifé a affirmé avoir accepté de se porter candidat après que des députés issus de la contestation l'aient nommé, assurant qu'il œuvrera "pour défendre les droits des Libanais, l'indépendance et la souveraineté du pays et pour renforcer sa sécurité".

"Candidat sérieux"

Le député des Forces libanaises Georges Adwan a exprimé un sentiment d'espoir après que Michel Moawad ait reçu 44 voix lors de la session de jeudi, disant que le député de Zghorta aurait pu avoir cinq voix supplémentaires de la part des députés qui étaient absents pour des raisons personnelles. M. Adwan a souligné que Michel Moawad a le soutien total du bloc parlementaire des FL, assurant que jeudi prochain il recevra plus de voix "car certains députés nous ont assuré qu'ils voteront pour lui à la suite de certains appels que nous avons eus avec eux". Georges Adwan a ajouté que M. Moawad est "un candidat sérieux".

Il a également affirmé que le candidat a reçu des votes de députés de la contestation populaire et de certains députés sunnites.

Le député de Zghorta et candidat Michel Moawad a estimé que "d'une séance à l'autre, il est clair que le nombre de personnes qui votent pour (lui) augmente alors que toutes les autres propositions tombent", notant que "près de 50" députés le soutiennent. Il a aussi assuré qu'il tentera de "regrouper l'opposition dispersée".

Le député du Courant patriotique libre Alain Aoun a estimé pour sa part que "tant que certains partis ne vont pas changer de candidat", les séances parlementaires ne permettront pas d'élire un président. "Notre choix de voter blanc vise à paver la voie au dialogue et parvenir à un candidat" autour duquel il y a une entente, a-t-il rappelé, alors que le camp aouniste et son allié le Hezbollah, tout comme le mouvement Amal, continuent de voter blanc depuis la première séance.

Le Liban est entré en période d'élection présidentielle le 1er septembre dernier, mais le président du Parlement a attendu jusqu'au 29 septembre pour convoquer une première séance. Face à un camp soudé derrière le Hezbollah et qui vote jusqu'à présent blanc faute d'entente sur un candidat, l’opposition demeure noyée dans ses divergences, accentuées par le schisme au sein du bloc des députés issus de la contestation populaire.

Lors des tours suivants, le président peut être élu avec une majorité absolue de 65 voix. Mais jusque-là, la Chambre n'est toujours pas parvenue à effectuer un deuxième tour de vote, faute de quorum, les députés du camp du Hezbollah et ses alliés se retirant de la séance à l'issue des premiers tours. A chaque nouvelle séance, M. Berry considère qu'il s'agit à nouveau d'un premier tour, et que le nombre de voix requis est de 86 pour élire un président. Ce qui est toutefois contraire à la Constitution.

La communauté internationale appelle sans cesse le pays à mettre un terme au plus vite à cette vacance totale à l'Exécutif et à élire un nouveau chef de l'Etat, alors que le Liban, en grave crise depuis 2019, doit mener des réformes pour obtenir une assistance financière internationale cruciale.

Les députés libanais ont échoué jeudi, à l'issue d'une cinquième réunion au Parlement, à élire un successeur au président Michel Aoun dont le mandat a expiré le 31 octobre. Ce nouvel échec est intervenu après que plusieurs parlementaires, notamment du Courant patriotique libre (CPL, aouniste) et du Hezbollah, se sont retirés de la séance à l'issue d'un premier tour de vote, ce qui...

commentaires (25)

On se demande à quel moment les libanais concernés par cette mascarade vont avoir un sursaut de conscience et de dignité en votant tous ensemble pour un président compétent et patriote pour sauver notre pays. Est ce un vœu pieux que de s’imaginer un groupement politique sans zaim ni intérêt autre que celui de leur pays prendre le dessus et enfin agir pour sauver ce qui reste? Ne sont ils pas tous avec leurs familles enfants et vieux dans le même bateau naufragé? Qu’attendent ils pour le sauver?

Sissi zayyat

12 h 13, le 11 novembre 2022

Tous les commentaires

Commentaires (25)

  • On se demande à quel moment les libanais concernés par cette mascarade vont avoir un sursaut de conscience et de dignité en votant tous ensemble pour un président compétent et patriote pour sauver notre pays. Est ce un vœu pieux que de s’imaginer un groupement politique sans zaim ni intérêt autre que celui de leur pays prendre le dessus et enfin agir pour sauver ce qui reste? Ne sont ils pas tous avec leurs familles enfants et vieux dans le même bateau naufragé? Qu’attendent ils pour le sauver?

    Sissi zayyat

    12 h 13, le 11 novembre 2022

  • Le 17 novembre 2022 devrait marquer une révolution à l'intérieur du Parlement. Face à Berri qui invente des articles hors de la Constitution, une majorité de 65 députés doivent élire Moawad au suffrage universel, soit 44 députés, chiffre amplement suffisant pour le déclarer Président. P

    Esber

    19 h 50, le 10 novembre 2022

  • La dernière chose que nous avons besoin, c'est un conseil de la famille Aoun! M. Alain Aoun, vous avez déjà fait assez pour détruire le Liban avec l'approbation de Nasrallah! Nous voulons un vrai pays, laïc et démocratique dans le vrai sens du terme. Un concept qui dépasse l'intelligence des Aounistes!

    Marwan Takchi

    19 h 23, le 10 novembre 2022

  • Enfermez les au parlements sans boire et manger jusqu’a ce qu’ils elisent un president. Apres tout le peuple a aussi faim. Ça leur ferait du bien de faire la même expérience.

    Staub Grace

    19 h 09, le 10 novembre 2022

  • Comme s'il ne nous suffit pas d'avoir eu un Aoun qui nous a affligé par ses agissements, le voilà son petit neveu nommé Alain qui étale sa logique héritée de son oncle. Il veut ignorer ce que la raison lui dicte. Ce n'est pas que Moawad représente un défi, mais, plutôt, il se cache derrière ce qu'on lui a demandé de dire.

    Esber

    18 h 04, le 10 novembre 2022

  • C’est bien fait pour vous peuple libanais. Vous êtes les vrais idiots car vous avez élu des clowns au parlement. Continuez à vivre dans le chaos total et surtout qu’on vous a volé vos économies. Pas grave car vous les avez distribué généreusement à vos zaims. Vous avez des grands cœurs.

    Achkar Carlos

    16 h 08, le 10 novembre 2022

  • "la séance que les articles 49 et 74 de la Constitution libanaise "ne précisent pas que le quorum doit être de deux tiers à l'issue du premier tour de scrutin."... ni pour le premier tour non plus! Pourquoi tous les députés se taisent-ils sur ce point?

    Yves Prevost

    15 h 57, le 10 novembre 2022

  • Berry continue d’agir comme si le Liban était sa propriété. Il n’est plus à quelques km près d’ailleurs. Mais le plus extraordinaire des scandales est que les députés se laissent faire et lui obéissent au doigt et à l’œil lorsqu’il leur demande sèchement et sans ménagement de se faire pour continuer sa cuisine. Pourquoi personne ne lui rappelle la constitution de notre pays? S’il a décidé de décréter d’âtres lois il va falloir peut être informer les polichinelles qui vont à la séance et rentre à chaque fois la queue entre les jambes et outres du comportement de ce pacte sans jamais lui dire en face ce qu’ils pensent de ses agissements. Quant aux opposants, y’a ayneh al hal représentation du peuple à la noix.

    Sissi zayyat

    15 h 46, le 10 novembre 2022

  • Avec des commentaires loufoques tel que le désir que les autres changent de candidat, certains méritent leur octroi par le prez-sorti de la médaille du ridiculisme forgée dans de l'acier lourd pour sceller hermétiquement le gramme de matière grise éparpillé entre eux et leurs confrères...

    Wlek Sanferlou

    15 h 23, le 10 novembre 2022

  • Suite à mon précédent commentaire: Ces gens de la Thawra...Franchement, de vrais clowns qui passent d'un candidat à un autre comme s'ils se croyaient au restaurant pour un menu à la carte. Ils optent pour des candidats qui, soit ne veulent pas être candidats, soit pour des personnalités qui se réveillent et découvrent qu'ils ont été sélectionnés pour la candidature et acceptent...après coup. Au lieu de se joindre à l'opposition majoritaire pour faire élire un souverainiste propre et Honnête. M Mouawad est honnête, sincère et patriote. Juste parce que des partis traditionnels de l'opposition l'appuient... qu'ils le refusent.

    LE FRANCOPHONE

    15 h 01, le 10 novembre 2022

  • Mais enfin, ces députés issus de la contestation et en lesquels nous avons place notre confiance sont inutiles! Unissez-vous au lieu de disperser vos opinions, et aussi, rebiffez-vous contre Berri, il est evident que son jeu est anticonstitutionnel!

    CW

    14 h 48, le 10 novembre 2022

  • Le Corbeau bafoue les députés, notamment les députées, comme un César intouchable. Il interprète à son gré la loi et la constitution. Kafka life. Il est temps de faire tombé ce spécimen et améliorer les textes de la loi. Le Liban a besoin des intellectuels et non pas des gansters.

    Georges S.

    14 h 20, le 10 novembre 2022

  • 6 ont voté pour (,,,) Issam Khalifé, un vote est allé à l'ex-ministre Ziad Baroud, un autre à Ziad Hayek, (...), sept on voté "Le nouveau Liban", un "Pour le Liban", et un vote "Plan B" a été annulé. Cela fait 17 voix émanant de l'opposition qui auraient pu aller à Michel Moawad, lui assurant 61 voix, soit une large majorité, puisque le nombre de voix requis était de 108/2 pus 1, soit 55. Rappelons que la Constitution mentionne la majorité absolue des SUFFRAGES et non des dépités.

    Yves Prevost

    14 h 03, le 10 novembre 2022

  • C'est quoi cette hérésie. Notamment ce qu'à dit le député Alain Aoun " tant qu'ils n'auront pas changé de candidat..." : C'est cela la démocratie?? Ou de la dictature?? Que chacun décide d'un candidat. Que tous y aillent pour voter et le majoritaire gagnera. Et basta. C'est quoi cette idiotie que "tout le monde doit se mettre d'accord en amont sur un candidat unique"??? Où ont ils appris leurs leçons en matière de liberté de vote? de liberté d'expression? et de démocratie? IMPOSER un candidat unique n'est pas de la démocratie. Démocratie consensuelle c'est une création du hezbollah et des bandes de la moumanaa pour imposer leur candidat sinon un candidat président qui soit "mou" et "béni oui oui" . Parce que pour eux, tout ce qui n'est pas à leur botte sera un candidat de confrontation.

    LE FRANCOPHONE

    14 h 01, le 10 novembre 2022

  • Prenez votre temps le ridicule ne tue pas , pas d’urgence avec ou sans , un président un gouvernement, le pays continu de couler . Quelle gâchis

    Haraoui Jean-Paul

    13 h 52, le 10 novembre 2022

  • TAEF A DONNE AU PRESIDENT DE LA CHAMBRE LE VRAI POUVOIR. PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE ET CHEF DE GOUVERNEMENT SONT SUJETS AUX BLOCAGES ET AUX BOYCOTTAGES. LUI, IL BOYCOTTE EN FERMANT A SA GUISE LA CHAMBRE. IL NE PEUT PAS ETRE BOYCOTTE OU BLOQUE. ET SES FESSES SONT COLLEES SUR SON PERCHOIR.

    LA LIBRE EXPRESSION

    13 h 43, le 10 novembre 2022

  • Je crois que le parlement a prouvé une fois de plus son inutilité. Merci Sami de dénoncer l’illégalité de l’interprétation berryiste de la constitution. Il devrait arrêter d’agir anticonstitutionnellement (yess, je l’ai enfin placé dans une phrase)…

    Gros Gnon

    13 h 14, le 10 novembre 2022

  • Le titre ne reflète pas la réalité correctement. J'aurais titré: "le Parlement ne veut pour la 5ème fois......." Car échouer veut dire qu'on s'habillant pour prendre le chemin du parlement, les députés avaient l'intention d'élire, or ils savaient que le défaut d'un consensus guidera la séance vers l'impasse en campant chacun sur sa position. Il faut beaucoup d'audace de se lever après le premier tour et de partir. Du moment où le quorum est atteint au premier tour par la présence physique des députés, si certains sortent cela équivaut qu'ils ne veulent pas voter, c'est tout.

    Céleste

    13 h 06, le 10 novembre 2022

  • LA MASCARADE DES PRETENDUS ELUS THAWRISTES ET LE BOYCOTTAGE CPL/HEZBOLLAH. DES CLOWNISTES DE PROFESSION.HEYDOL KHARABOU LEBNEN OU 3AM I KAMLOU YEKHERBOU.

    LA LIBRE EXPRESSION

    13 h 01, le 10 novembre 2022

  • POUR AVOIR UN VRAI ESPOIR POUR LES LIBANAIS, MIEUX QUE ISSAM KHALIFE LE VRAI PATRIOTE POUR TOUS LES LIBANAIS IMPOSSIBLE DE TROUVER MIEUX. ISSAM A TOUTES LES QUALITÉS POUR DIRIGER CE PAYS. MAIS HÉLAS, LES MERCENAIRES DE TOUT GENRE SONT TELLEMENT NOMBREUX QU’IL EN A AUCUNE CHANCE D’ÊTRE ACCEPTÉ. PAUVRE GENS . VIVE L’IGNORANCE DANS CE PAYS.

    Gebran Eid

    12 h 59, le 10 novembre 2022

  • Berry et ses potes bafouent constamment la constitution sans gênes et sans remords. Pourquoi le reste des députés acceptent cet état de fait et se refusent de rester et voter pour le Président malgré le retrait des députés soumis au Hezbollah? Il faut qu'ils se rebiffent et forcent les choses que le Hezbollah et Berry le veuillent ou non.

    Pierre Christo Hadjigeorgiou

    12 h 36, le 10 novembre 2022

  • Ils cherchent un mafieux à la hauteur de leurs ambitions

    Zeidan

    12 h 26, le 10 novembre 2022

  • UNE MASCARADE

    Elias

    12 h 23, le 10 novembre 2022

  • Bahdalé

    Bachir Karim

    12 h 18, le 10 novembre 2022

  • Ceux qui persistent à voter blanc sont en train d'assassiner le Liban sciemment et de sang froid pour le compte de qui on sait . . . Leur Karma les rattrappera plus tôt que tard. Ils n'y échapperont pas.

    Remy Martin

    11 h 48, le 10 novembre 2022

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