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Nos Lecteurs ont la Parole

Le hibou

Un être vit seul dans un lieu désert où seules la lune et l’ombre du soleil lui tiennent compagnie jour et nuit. Le vent et la pluie sont ses meilleurs amis.

L’un lui siffle de sa vitre et l’autre tapote sur sa porte pour montrer leur solidarité dans les moments de mélancolie.

Ces derniers avec complaisance sont accueillis et avec aisance son intimité est partagée, ainsi que ses soucis.

Une existence solitaire il a choisi de vivre pour fuir le bruit contraint, le quotidien et ses ennuis.

Au sein d’une nature lugubre son foyer se situe pour prendre sa lumière de la lune et du soleil par-delà la brume.

L’air n’est point doux dans ce lieu obscur mais plutôt d’une froideur aiguë.

Son fantôme chasse sans cesse les espèces de bonnes races et ne laisse derrière lui que les traces des bêtes atroces dépourvues de toute tendresse.

Parmi elles un rapace nocturne avec une tête ridicule qui le guette d’un air malhonnête.

Elle s’appelle hibou, cette créature grotesque qui erre dans les nuits avec ses grandes ailes.

Ses yeux guettent l’homme frêle et ses activités discrètes d’un zèle extraordinaire.

Son enthousiasme la mène jusqu’à sa demeure secrète et sur sa fenêtre s’installe toute fière.

Là, les deux regards se croisent soudain et s’effarent de la laideur frappante qui les remarque.

Comme elles étaient semblables, ces espèces abominables, que leurs natures se communiquent vite et sans grande peine s’adaptent.

Un contact amical se fait de ce regard cordial qui manifeste les sentiments purs cachés derrière un reflet austère et misérable.

Les esprits satisfaits, ils se promettent une relation fidèle qui dépasse les frontières de la misère et de la fatalité épouvantable.

L’un voit dans l’autre une complaisance infinie qui rejette bien l’agonie interminable de l’existence.

Ensemble ils découvrent une jouissance indéfinie dans cette amitié solide et une éternelle confiance.

L’homme invite l’oiseau nocturne sans réticence et dans son nid morose l’accueille en tout assurance.

Les deux âmes sœurs se réjouissent de leur relation unique et des longs moments magiques qui les unissent de plus en plus.

Leurs balades le soir se multiplient et leur compagnie évoque les plus belles des histoires.

Là où un jour un chasseur jaloux les suit jusqu’au fond des prairies en clamant percevoir des actes de sorcellerie et des lois sacrées dont ils abusent.

Celui-là braque son arme sur le hibou et tire d’un seul coup pour blesser plutôt son ami qui s’est hâté pour l’arrêter et l’empêcher de tuer son bel espoir.

Son sort fut si drôle et trouve la mort sur ce sol qu’il aime le plus.

La nature devient d’un coup lugubre et l’air taciturne pour devoir pousser si fort l’oiseau nocturne vers sa proie vilaine et ôter son regard de tout pouvoir.

Afin qu’il ne puisse voir que le noir.

Hélas l’âme pure de la pauvre victime lâche son corps, le laissant froid et rigide au milieu des bois.

Le rapace en rage pleure son compagnon jour et nuit sans quitter sa place mais auprès de lui, il demeure souffrant et son esprit las.

Il lui creuse un fossé pour qu’il soit son dernier foyer et l’honorer ici-bas.

Dans ce pré qu’il a préféré loin des malins.

À ses côtés la pauvre buse reste bloquée, ce seul ami honnête qui ne connaît ni ruse ni malice et dont l’esprit se reconnaît plutôt comme humain.

Un indulgent qui refuse de quitter le lieu de sépulture et se dresse figé, affligé par le décès soudain

D’un camarade rare dont l’amitié fut remarquable aux qualités admirables.

Une fin dure et une fatalité rude pour ces deux âmes semblables.

Pourtant celle-là qui a dû pétrir leur union sur terre tâche de les unir dans l’éternité et sa lumière.

Heureux à jamais ces deux cœurs chers.


Les textes publiés dans le cadre de la rubrique Courrier n’engagent que leurs auteurs. Dans cet espace, L’Orient-Le Jour offre à ses lecteurs l’opportunité d’exprimer leurs idées, leurs commentaires et leurs réflexions sur divers sujets, à condition que les propos ne soient ni diffamatoires, ni injurieux, ni racistes.

Un être vit seul dans un lieu désert où seules la lune et l’ombre du soleil lui tiennent compagnie jour et nuit. Le vent et la pluie sont ses meilleurs amis.L’un lui siffle de sa vitre et l’autre tapote sur sa porte pour montrer leur solidarité dans les moments de mélancolie.Ces derniers avec complaisance sont accueillis et avec aisance son intimité est partagée, ainsi que ses...

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