Port Lockroy, un grand attrait touristique. Photo tirée de la page officielle UKAHT
Quatre jeunes Britanniques s’apprêtent à entreprendre un séjour fort insolite puisqu’il se déroulera à 14 500 km de chez elles, sur l’île de Goudier, en pleine péninsule de l’Antarctique. Les postes qu’elles vont occuper étaient convoités par 6 000 candidates qui avaient répondu à une offre lancée par le U.K. Antarctic Heritage Trust (UKAHT). Ce bout du monde presque entièrement recouvert de glace, surnommé le continent blanc, n’a rien perdu de son pouvoir de fascination. Sur place, elles vont s’affairer à des tâches peu communes puisqu’elles vont gérer le bureau de poste des pingouins et son musée situé à Port Lockroy sur l’île de Goudier.
Vicky Inglis va coacher l’équipe britannique. Photo tirée de la page officielle UKAHT
Pour cela, les quatre jeunes femmes vont devoir renoncer à leur confort habituel, comme par exemple une douche quotidienne ou des lits moelleux, et se satisfaire de lits de camp, dans une température continuellement négative. Avant d’affronter cette nouvelle expérience à laquelle elles aspirent plus que tout, elles ont été initiées par une experte nommée Vicky Inglis, conseillère en régions (toujours) à l’état naturel et ayant déjà cette même expérience à son actif. « D’abord, Port Lockroy occupe une place très spéciale dans mon cœur. Ayant passé cinq mois là-bas avant la pandémie de Covid-19, je suis ravie de partir avec la nouvelle équipe pour leur faire découvrir la magie de l’Antarctique, indique Vicky Inglis. J’ai été prise par nos préparatifs en vue de ce départ vers le grand sud, rassemblant tout l’équipement voulu, les provisions et cinq mois de Kleenex, et autres nécessités du menu quotidien à consommer dans une température glaciale ! »Alors qui sont ces quatre nouvelles exploratrices qui vont se lancer dans une aventure au fin fond du monde ?
Clare Ballantyne chargée de rédiger 80 000 cartes postales. Photo tirée de la page officielle UKAHT
Clare Ballantyne : 80 000 cartes postales
Clare, 23 ans, va rédiger un courrier à partir de ce point du globe. Il sera envoyé à plus de cent pays, et adressé aussi bien aux scientifiques qu’aux fans de ces oiseaux en smoking. Sa tâche impliquera l’écriture et l’expédition d’environ 80 000 cartes postales. Détentrice d’une maîtrise en sciences de la Terre, aventurière dans l’âme, elle a déjà à son actif un marathon aux Açores et une expédition de deux semaines dans les Alpes suisses. « J’ai hâte d’arriver sur l’île de Goudier et de profiter de la cacophonie des pingouins, de leur odeur piquante, ainsi que de la toile de fond des glaciers ! » dit-elle en commentant cette nouvelle mission.
Mairi Hilton chargée de recenser les pingouins. Photo tirée de la page officielle UKAHT
Mairi Hilton : les pingouins
Cette native de l’Écosse sera chargée de recenser la population de pingouins et de surveiller les nouveau-nés et les nids. Après avoir passé les quatre dernières années à achever un doctorat en biologie de la conservation en Australie, elle confie : « Ce sera ma première fois en Antarctique… Je suis très heureuse de poser mon regard sur le continent blanc. J’ai aussi hâte de voir les pingouins et les autres animaux de ce lieu, les oiseaux et les baleines ! »
Natalie Corbett responsable du Gift Shop du musée. Photo tirée de la page officielle UKAHT
Natalie Corbett : le Gift Shop du musée
Chef d’une entreprise artisanale spécialisée dans la création d’accessoires faits main pour animaux de compagnie, elle recevra 18 000 visiteurs qui transiteront, en groupe, dans ce site historique où ils seront acheminés par bateau. À peine mariée, Natalie va donc devoir quitter son époux durant cinq mois. « Ce sera ma lune de miel en solo », souligne-t-elle, affirmant que cette expédition était l’expérience d’une vie que l’on ne peut pas rater.
Lucy Bruzzone, responsable de la base. Photo tirée de la page officielle UKAHT
Lucy Bruzzone : responsable de la base
Lucy sera responsable de la gestion de l’équipe, de la coordination de toutes les visites des navires sur l’île et de la liaison avec les chefs d’expédition. Cette scientifique, détachée de l’Institut de leadership en développement durable de l’Université de Cambridge, en a déjà mené une dans l’Antarctique. Pour elle aussi, « c’est le rêve de toute une vie de rejoindre l’équipe de Port Lockroy ! J’attends avec impatience de vivre et de travailler dans ce merveilleux environnement éloigné de tout ».
Port Lockroy est une destination incontournable pour les voyageurs du monde entier qui souhaitent découvrir les merveilles de l’Antarctique et en savoir plus sur l’histoire du continent, notamment à travers son musée et la vie encore au naturel. Initialement une base militaire britannique pour les opérations top secrètes durant la Seconde Guerre mondiale, Port Lockroy est aujourd’hui pris en charge par le UK Antarctic Heritage Trust (UKAHT), un organisme à but non lucratif dont le quartier général est au Royaume-Uni, qui se consacre à la préservation et à la promotion de l’histoire et de l’héritage fascinants de ce petit territoire dans l’Antarctique. Cette fondation a établi des collaborations avec d’autres groupes afin de garantir la durabilité de la science et du tourisme dans la péninsule antarctique.
« La vie polaire, et de surcroît en groupe, ne permet aucun maquillage, aucun subterfuge, aucune tricherie. On se montre tel qu’on est : l’homme que l’on est au fond de soi et qu’on ignore soi-même… », avait écrit l’explorateur et écrivain français Paul-Émile Victor. C’est ce que découvriront à leur tour les quatre nouvelles venues dans cette terre encore inconnue pour elles.
