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Société - Liban

"Déception" lors d'un rassemblement timide pour le 3e anniversaire de la "thaoura"

"Je pense qu’il y a très peu de monde à cause de la crise économique qui ne le permet pas", affirme la député Najat Saliba, présente sur place.

Quelques dizaines de personnes se sont rassemblées lundi sur la place des Martyrs, dans le centre-ville de Beyrouth, pour le troisième anniversaire du mouvement de révolte du 17 octobre 2019 au Liban. Photo Joao Sousa

La "déception" était palpable lundi pour le 3e anniversaire du mouvement de révolte populaire du 17 octobre 2019. Seules quelques dizaines de personnes se sont rassemblées sur la place des Martyrs, dans le centre-ville de Beyrouth, pour commémorer cet événement connu sous le nom de "thaoura", ou révolution en arabe, à l'appel de plusieurs collectifs.

"Très peu de monde à cause de la crise économique"

Contrairement aux années précédentes, le dispositif sécuritaire mis en place était plutôt léger. Quelques policiers et soldats étaient déployés au moment de ce rassemblement dans le cœur de la capitale qui a été dévasté le 4 août 2020 par la double explosion au port de Beyrouth. L'année dernière également, le rassemblement était déjà timide.

Les manifestants ont installé l'emblème du soulèvement, le poing de la "thaoura", en tissu, sur un échafaudage en métal. Des chants révolutionnaires rythmaient le rassemblement. Des slogans contre l’accord sur la frontière maritime avec Israël ont été brandis sur certaines banderoles.

Photo Joao Sousa

Jeudi, le président libanais Michel Aoun a annoncé l'approbation par le Liban de la version finale de l'accord sur la délimitation de sa frontière maritime avec Israël, fruit d'un long processus de négociation sous l'égide des États-Unis.

Analyse

Révolution, révolte ou soulèvement : le 17 octobre trois ans après

La députée issue de la contestation populaire Najat Aoun Saliba, ainsi que plusieurs autres élus issus de son groupe parlementaire, était présente parmi les manifestants. "Je pense qu’il y a très peu de monde à cause de la crise économique qui ne le permet pas. La politique ne se joue pas que dans la rue, mais aussi au sein des institutions et au Parlement", indique Mme Saliba. "Ce serait génial si la rue pouvait faire pression pour la tenue de l'élection présidentielle parce que nous ne voulons pas de vacance au pouvoir", a-t-elle également dit.

Pour Marc Daou, député également issu de la contestation, "le soulèvement ne peut pas mourir"." C’est un système de valeurs que l’on a pu voir les Libanais exprimer durant les élections législatives par exemple", explique-t-il. Au sujet de l'élection présidentielle, il affirme que "la population devrait se sentir concernée" et qu'il "est important de se mobiliser", alors que le mandat du chef de l'Etat actuel, Michel Aoun, expire le 31 octobre.

Photo Joao Sousa

Les parlementaires libanais n'ont donc plus que deux semaines pour lui élire un successeur. Lors de la première session électorale du Parlement le 29 septembre, les députés n'ont pas réussi à élire un nouveau président en raison de l'absence de consensus entre les différents partis politiques. Une deuxième session, tenue la semaine dernière, a été ajournée à ce jeudi, faute de quorum.

Les collectifs ont également annoncé une seconde mobilisation pour ce jeudi, parallèlement à la troisième séance du Parlement consacrée à l'élection présidentielle, dénonçant un "spectacle donné par la classe au pouvoir lors de ces séances stériles".

 "Déception"

Mohamad, 17 ans, résident de Beyrouth, semble déçu du peu d'ampleur de la participation. "Il y a trois ans, le premier jour, nous étions tous ensemble dans la rue. Depuis, les gens se sont tournés vers leurs zaïms (chefs), vers le communautarisme", regrette ce manifestant. "C'est vraiment triste quand on se souvient des premiers jours", ajoute-t-il. Le 17 octobre 2019, des manifestations sans précédent ont éclaté au Liban, dénonçant la classe politique au pouvoir. Les rassemblements à travers le pays se sont poursuivies pendant plusieurs mois, avant de s'essouffler.

Maggie Nenedjian, 39 ans, journaliste et humanitaire à l'ONG Dafa, dirigée par la députée Paula Yacoubian, qui fait partie des 13 députés issues de la contestation populaire, a déclaré : "Nous avons treize députés qui nous représentent, j'espère que nous en aurons plus aux prochaines élections. La thaoura n'est pas morte. Nous n'avons pas besoin d'être dans la rue pour être rebelles, nous pouvons nous rebeller au sein même de la société". Concernant l'élection d'un nouveau président, Maggie Nenedjian a espéré que le nouveau président "sera à l'image de son peuple".

Photo Joao Sousa

Egalement présent sur la place des Martyrs , le manifestant Tarek Charaf, 48 ans, affirme que "le mouvement du 17 octobre n'est pas arrivé à sa fin". "C’est une lutte qui s’inscrit sur le long terme, ajoute-t-il. Le peuple libanais doit changer son état d’esprit. Il faut comprendre ce qu’est une bonne politique de gouvernance, la transparence… et se rappeler que les politiciens sont des fonctionnaires au service du peuple".

Sali Hafez, qui a braqué le mois dernier sa propre banque à Achrafieh, armée d'un pistolet factice, a également pris part au rassemblement. Elle avait déclaré que son action contre la Blom Bank visait à obtenir des fonds pour sa sœur, Nancy, atteinte d'un cancer. Les banques libanaises avaient été prises pour cible lors des manifestations du 17 octobre 2019 après avoir imposé un contrôle illégal des capitaux sur les dépôts de la plupart des Libanais tout en permettant le transfert de milliards de dollars à l'étranger pour très peu de comptes, y compris ceux de politiciens de haut rang.

Photo Joao Sousa

Vers 17h30, les manifestants ont observé une minute de silence en mémoire des "martyrs du 17 octobre". Vers 18h, ils se sont dirigés vers le Parlement, situé un peu plus loin sur la place de l'Etoile, où un porte-parole a lu un communiqué au nom des groupes organisant la manifestation. Les protestataires se sont ensuite dispersés, sans que des heurts ne soient signalés.

La "déception" était palpable lundi pour le 3e anniversaire du mouvement de révolte populaire du 17 octobre 2019. Seules quelques dizaines de personnes se sont rassemblées sur la place des Martyrs, dans le centre-ville de Beyrouth, pour commémorer cet événement connu sous le nom de "thaoura", ou révolution en arabe, à l'appel de plusieurs collectifs."Très peu de monde à cause de la...
commentaires (13)

En 2019 on pleurait, à larmes abondantes et chaudes, de joie, aujourd'hui une seule larme timide hésite mais s'aventure quand même à couler sur nos joues pour rafraichir cet espoir éternel, que le libanais garde, de construire une Patrie libre et indépendante, dédiée à un avenir de créativité de succès et de joie reflétant l'Esprit du Liban et du Libanais...

Wlek Sanferlou

18 h 03, le 18 octobre 2022

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Commentaires (13)

  • En 2019 on pleurait, à larmes abondantes et chaudes, de joie, aujourd'hui une seule larme timide hésite mais s'aventure quand même à couler sur nos joues pour rafraichir cet espoir éternel, que le libanais garde, de construire une Patrie libre et indépendante, dédiée à un avenir de créativité de succès et de joie reflétant l'Esprit du Liban et du Libanais...

    Wlek Sanferlou

    18 h 03, le 18 octobre 2022

  • DRAAT... 3AL... BLAAT !

    LA LIBRE EXPRESSION

    15 h 10, le 18 octobre 2022

  • LES MAINTS QUADRUPEDES ONT REGAGNE LEURS ETABLES RESPECTIVES POUR BROUTER L,HERBE SECHE ET L,AVOINE QU,ON LEUR SERT TOUJOURS, MES EXCUSES AUX VRAIS LIBANAIS THAWRISTES QUI ONT ETE DECUS. MAIS PAS CEUX ELUS ET QUI FONT DEJA PAR LEURS COMPORTEMENTS PARTIE DES CLIQUES.

    LA LIBRE EXPRESSION

    15 h 01, le 18 octobre 2022

  • TANT QUE CERTAIN CONTINUENT À METTRE LA FAUTE SUR UNE PARTIE DES KOULONS 1 )( HEZB, GIBRAN, AOUN, IRAN ) « EN OUBLIANT » 2 ) (FORCES LIBANAISES, KATAEB, P.S. AMÉRICAIN ET Cie. )CETTE THAWRA VA RESTER STAGNANTE.UNE BONNE MAJORITÉ EST D’ACCORD ET ACCEPTE L’IDÉE QUE TOUS LES KOULONS SONT RESPONSABLES , ET, SURPRISE : NUMÉRO ( 2 ) EXISTE BIEN - AVANT - NUMÉRO ( 1 )… MALHEUREUSEMENT LES MENTALITÉS SONT PLUS DIFFICILES À CHANGER QUE L'ORDRE POLITIQUE .

    aliosha

    10 h 40, le 18 octobre 2022

  • Le 17 oct a le mérite d'avoir existé, tout simplement.

    IRANI Joseph

    09 h 58, le 18 octobre 2022

  • Comment voulez vous que les gens continuent a suivre des personnes qui n'ont pas été a la hauteur des circonstances. Et comment peuvent ils être a la hauteur des circonstances lorsqu'ils ne savent pas établir les priorités sur lesquels ils auraient du s'accorder des le départ. Ils ont eu tout faux sur le vers ou leur combat initial auraient du se porter. L’écologie, le social, la corruption, tout le monde s'accorde la dessus, mais comment s'en occuper lorsque le pays est sous le contrôle d'une milice armée qui se prétend défendre le pays alors qu'elle vient de nous démontrer le contraire en soutenant un accord qui a bradé les droits du pays. Lorsque cette même milice a lâché ses voyous contre justement leurs propres supporter. Il y a aujourd'hui une seule cause et un seul but: La souveraineté, la liberté, l’indépendance du pays et sa sortie de la main mise Iranienne, en d'autre terme se débarrasser des armes du Hezbollah au plutôt. Cela fait, tout le reste devient beaucoup plus facile et alors ces gens la auront un rôle. Avant cela nous avons besoin de personnes avec des tnuts pour contrer les criminels du Hezb et leurs amis. Les thawriotes ne les ont pas.

    Pierre Christo Hadjigeorgiou

    08 h 39, le 18 octobre 2022

  • Il y a toujours de l'espoir. La force est issue du peuple, qui doit se soulever, uni, pour faire face aux corrompus, sans lacher prise.......

    Sabri

    05 h 53, le 18 octobre 2022

  • Beaucoup des jeunes qui étaient dans les rues ont quitté le Liran…

    Gros Gnon

    04 h 21, le 18 octobre 2022

  • Du moment où personne n'est d'accord avec personne sur le nom à donner à ce mouvement, qui fut héroïque & spontanée, il serait difficile de l'utiliser comme un rampe de lancement pour quelque chose de grand. Au moins convenait d'un nom à lui donner. Moi je l'appelle intifada, d'autant plus que ce mot est désormais dans le dictionnaire, et colle au mieux à ce qui s'est passé. Thaora (révolution) est une chose et soulèvement c'en est autre chose.

    Céleste

    23 h 59, le 17 octobre 2022

  • Bien sur que c’est décevant. Le pays nous glisse entre les doigts et le peuple est toujours agglutine a ses valeurs confessionnelles et tribales! Nous méritons ces criminels qui nous gouvernent malheureusement.

    CW

    20 h 37, le 17 octobre 2022

  • bah non.. Mme Najat : La crise économique n'est pour rien. C'est vous , les nouveaux députés. Parce qu'ils sont déçus de vous. Spécialement Monsieur l'avocat à la voix forte mais qui utilise la langue de bois aussi. Seuls 1 ou 2 de votre groupe utilise un "franc parler" sans langue de bois. ( avec tout le respect qu'on vous doit à tous les 2 voire à tous ). . Vous-même qui avez dit à M.Berri que c'est votre exemple et votre maître dans le domaine de la députation. Sans oublier tous les autres députés TAGHYERYYNE (excuses de l'orthographe) . Députés qui sont là pour diviser au lieu de rejoindre la majorité de l'opposition qui a déjà opté pour un candidat. Si vous les rejoignez et si vous convainquez d'autres courants, vous atteindrez le nombre de voix pour M Mouawad. Vous avez opté pour un inconnu de la politique et d'autant plus qu'il ne VOULAIT PAS DU TOUT se présenter en candidat... Bref, vous ne servez à rien (vous tous, les nouveaux députés). si vous utilisez des langues de bois sans parler du vrai mal , du vrai problème du liban. Vous tournez autour de sujets "non conflictuels" et sans aller au fond du sujet. Le protecteur des corrompus, vous laissez tomber. Vous-mêmes ne parlez que de fleurs, des plantes, de la nature, pollution. C'est bien mais ce n'est pas pour l'écologie que la pseudrévolution a débuté et ce n'est pas comme cela que vous arreterez les corrompus qui défigurent la nature. Faut citer le ou les protecteurs de la corruption. Bonne soirée journée

    LE FRANCOPHONE

    19 h 57, le 17 octobre 2022

  • LES ABRUTIS MAFIEUS S,EN FOUTENT... ET ... MALHEUREUSEMENT LASSE ET NE POUVANT PLUS ENDURER, AU LIEU DE SE REVOLTER, LE PEUPLE S,EN FOUTE !

    LA LIBRE EXPRESSION

    19 h 55, le 17 octobre 2022

  • The October 17 revolution is not dead. Hundreds of thousands of people who have demonstrated are organizing politically and voting in large numbers. Those demonstrators did not change their mind about the elites of traditional political parties that have ruined us. The revolution lives on in each and everyone of us. We won’t back down until we can change the regime.

    Mireille Kang

    19 h 52, le 17 octobre 2022

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