Des collectifs issus de la contestation populaire ont annoncé plusieurs mobilisations au Liban, aussi bien pour demain lundi à l'occasion du troisième anniversaire du mouvement de révolte du 17 octobre 2019 ("thaoura", en arabe pour désigner le terme révolution), que pour jeudi prochain, parallèlement à la troisième séance du Parlement consacrée à l'élection présidentielle.
Dans des images partagées sur les réseaux sociaux, plusieurs collectifs ont annoncé une mobilisation pour lundi à 16h30, place des Martyrs dans le centre-ville de Beyrouth. Ils prévoient l'observation d'une minute de silence en mémoire "des martyrs du 17 octobre" puis de se diriger vers le Parlement.
Dans un communiqué commun publié dimanche et rapporté par l'Agence nationale d'information (Ani, officielle), plusieurs collectifs issus de la contestation appellent aussi à une mobilisation jeudi prochain. "Nous demandons au peuple libanais de nous retrouver le jeudi 20 octobre 2022, jour de la troisième séance consacrée à l'élection d'un président", indique le texte. "D'abord pour mettre fin au spectacle donné par la classe au pouvoir lors de ces séances stériles qui ne mènent qu'à l'anarchie et l'effondrement, et pour forcer l'élection d'un président qui rende au Liban son éclat et son rang", poursuit le communiqué, alors que les députés ont échoué à deux reprises à élire un successeur à Michel Aoun faute de consensus entre les forces politiques.
"Une troisième année est passée et le pouvoir tente de se revitaliser sans aucune volonté de redynamiser la nation", rappelle également le texte, en allusion aux trois ans depuis le 17 octobre 2019. À cette date, un mouvement de révolte sans précédent avait vu le jour au Liban, dénonçant la classe politique au pouvoir. La mobilisation dans tout le territoire avait duré pendant plusieurs mois et de nombreux heurts avaient éclaté entre manifestants et forces de sécurité. Entre-temps, le pays poursuit son effondrement économique et 80% de la population vit dans la pauvreté, selon des chiffres de l'ONU.
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