Le président libanais, Michel Aoun, et le Premier ministre sortant, Nagib Mikati, ont reçu samedi la proposition écrite de l'envoyé américain Amos Hochstein concernant la résolution du litige maritime frontalier entre Israël et le Liban, qui leur a été remise par l'ambassadrice américaine au Liban Dorothy Shea, lors de réunions successives à Baabda et au Grand Sérail, selon des communiqués de ces deux institutions. Le président du Parlement, Nabih Berry, devrait également recevoir en main propre ce texte.
Après sa rencontre avec Mme Shea, M. Aoun a téléphoné à MM. Berry et Mikati, afin de discuter avec eux du suivi à donner à cette proposition et de fournir au médiateur américain la réponse officielle du Liban "dès que possible".
Selon notre correspondante à Baabda, Hoda Chédid, la lettre reçue par les responsables libanais reprend un compte-rendu des négociations menées entre Israël et le Liban par M. Hochstein, ainsi qu'en conclusion, les propositions faites par le médiateur.
Le Liban est "sur le point" d'obtenir le droit d'extraire du pétrole et du gaz de ses eaux territoriales, "sans avoir de relations directes avec Israël mais plutôt par le biais de la médiation américaine", avait déclaré M. Aoun au quotidien libanais Annasher dans une interview vendredi. le chef de l'Etat avait ajouté que les négociations en vue d'un accord étaient entrées dans leur "phase finale".
Un accord maritime entre les deux États permettrait de déterminer quelles ressources pétrolières et gazières appartiennent à quel pays, ouvrant ainsi la voie à davantage d'exploration, et pourrait contribuer à éviter un conflit entre le Hezbollah, seule milice encore armée au Liban, et Israël.
Lors de sa dernière visite au Liban, le 9 septembre, Amos Hochstein avait fait parvenir aux autorités de nouvelles conditions israéliennes, que le Hezbollah avait alors qualifiées de "piège". En échange de la revendication libanaise de la ligne 23 et de l’intégralité du champ gazier de Cana, Israël avait demandé que le tracé de la frontière prenne en compte la "ligne des bouées". Cette dernière, qui s’étend sur 6 kilomètres à partir de Ras Naqoura, a été mise en place par Israël après son retrait du Liban-Sud en 2000. Si la ligne 23 est adoptée comme frontière maritime entre les deux pays, la "ligne des bouées" sera alors du côté libanais.
Pour éviter ce scénario, Israël a demandé que le tracé soit dévié pour prendre en compte la "ligne des bouées" avant de rejoindre la ligne 23. Sauf que la principale condition du Liban, c’est que cette ligne n’ait aucun impact sur le tracé de la frontière terrestre, et il exige un texte écrit dans ce sens. Et pour cause, le point de départ de la frontière maritime doit être le même que celui de la frontière terrestre. Or la ligne 23 débute au point B1 tandis que la "ligne des bouées" commence au point 31, plus au nord. Dans la réponse transmise la semaine dernière à Amos Hochstein par le vice-président du Parlement libanais, Élias Bou Saab, Beyrouth accepte que cette zone qui se situe entre la "ligne des bouées" et la ligne 23 soit déclarée zone sûre, mais sous souveraineté libanaise, étant donné qu’elle appartient à la ZEE du Liban. Beyrouth ne s’oppose pas non plus à ce que cette zone soit supervisée par la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul), dont le mandat devrait alors être amendé.
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Espérons le meilleur. Vont ils nous annoncer la réponse et les détails? Je l'espère en tout cas.
LE FRANCOPHONE
14 h 03, le 01 octobre 2022