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Nos Lecteurs ont la Parole

Un livre pas comme les autres

Samir Atallah est un écrivain libanais de langue arabe. Il est aussi l’éditorialiste, chaque mercredi de la semaine, du journal an-Nahar, que les lecteurs attendent avec intérêt. Il a écrit plusieurs ouvrages politiques et littéraires qui se sont distingués grâce à la vaste culture de l’auteur et à sa forme d’expression très personnelle.

Tous les éléments de son dernier ouvrage se déroulent au Portugal durant le siècle dernier. On sait que le Portugal était une petite puissance colonialiste sur le tard qui a passé en un court laps de temp de l’autocratie à une république populiste qui a fait partie des États les moins évolués d’Europe.

Son dernier ouvrage en arabe, La nuit du premier de l’an dans l’île de Dos Passos (éd. Arab Scientific Publisher), se déroule donc au Portugal et dans ses colonies. Son style fait penser à la grande littérature surréaliste, mais aussi à la littérature russe et aux Fleurs du mal de Charles Baudelaire. Il y a aussi chez lui un côté du sublime de Tchekhov et de Stéphane Zweig. Sa vaste culture lui permet d’intégrer tout cela dans ce petit ouvrage qui apparaît comme un tour de force qui n’appartient qu’à lui. En attendant la traduction de cet ouvrage en portugais ou en français, le lecteur doit se contenter de le lire en arabe. Il ne faut pas chercher à suivre le déroulement d’un roman classique, mais plutôt à lire une suite de tableaux qui ressemblent à une œuvre de peintre surréaliste. Il y a dans ce livre de l’irréparable et de l’unique où la notion du sacré et celle du sacrilège s’entremêlent.

Tout cela nous fait penser à un Salman Rushdie, dans une autre culture et dans une autre région. Les prêtres ne sont pas des prêtres et les gardiens de prison ne sont pas des gardiens de prison. Le prêtre vend des messes noires et le capitaine de la prison est un proxénète. On est presque en plein désarroi. Tout le monde est à sa place sans y être véritablement : le prêtre, la fille de joie sont à la fois eux-mêmes et quelque chose d’autre…

Il faut donc lire cet ouvrage pour se rendre compte que le monde n’est pas ce qu’il est et que nous assistons à un conte des mille et une nuits cauchemardesque où les rôles sont des succédanés de ce qui se passe dans la vie réelle, et qui vont de l’irréparable à l’unique, du subtil à l’équivoque et du sacré au blasphème.

Les textes publiés dans le cadre de la rubrique Courrier n’engagent que leurs auteurs. Dans cet espace, L’Orient-Le Jour offre à ses lecteurs l’opportunité d’exprimer leurs idées, leurs commentaires et leurs réflexions sur divers sujets, à condition que les propos ne soient ni diffamatoires ni injurieux ni racistes.

Samir Atallah est un écrivain libanais de langue arabe. Il est aussi l’éditorialiste, chaque mercredi de la semaine, du journal an-Nahar, que les lecteurs attendent avec intérêt. Il a écrit plusieurs ouvrages politiques et littéraires qui se sont distingués grâce à la vaste culture de l’auteur et à sa forme d’expression très personnelle. Tous les éléments de son...

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