Les turlupins de la politique semblent savourer cette période ambiguë au cours de laquelle on veut se persuader que Mongénéral prépare vraiment ses cartons, pendant qu’une truellée de candidats plus maronites que nature bavent à gros bouillons en reluquant le Château. Logorrhée agressive poussée à fond le goitre, index relevé devant les caméras comme pour un toucher rectal, montée en puissance aussi des pelotages spectaculaires pour des tractations bidon… On vit une période formidable !
Les plus grosses éructations proviennent bien évidemment du Basileus, qui a sorti son glaive contre Mikou-les-biftons-verts, accusé de lèse-chrétiens. Depuis, le gendrillon menace tous les jours de… « renverser la table ». Décidément, c’est une manie dans la famille ! Il doit tenir ça de beau-papa, qui du temps de sa gloire avait une dent durable contre ce mobilier vénérable. À l’entendre, on croirait que sans lui, les chrétiens du Liban risquent la déportation immédiate.
À l’autre bout de l’échiquier, un autre énergumène : Istiz Nabeuh. Lui est persuadé que le Parlement est l’antichambre de sa buanderie, dans laquelle s’amoncelle le tombereau de linge sale de la République qu’il voudrait bien refiler à la laverie du Parti barbu. Peine perdue jusque-là, en attendant qu’il se trouve un cobaye présidentiel qui sache parler couramment persan.
Et puis au milieu de tout ça, les neuneus de la contestation qui, feignant d’oublier ce pourquoi ils ont été élus, se livrent à une tournée des grands trouducs, espérant sans doute débusquer le crâne d’œuf rare, propre sur lui, qui connaisse au moins une langue étrangère, sache torcher une lettre sans trop de fautes d’orthographe et se laver les mains avant de passer à table. Bref, un vrai programme politique !
D’ici à ce que tout ce beau linge se mette en place, il ne reste plus qu’à amuser la galerie en inventant des problèmes qui ne mangent pas de pain. Comme par exemple cette guignolade de la « conformité au pacte », laquelle viendra rejoindre la kyrielle des sujets passe-partout, comme naguère l’implantation, qui font les délices des débris officiels, toujours en mal de salivation devant les micros qui traînent.
« Il existe deux organes inutiles : la prostate et la présidence de la République », disait Clemenceau. La vérité est qu’au train où vont les choses, il n’y aura sans doute jamais plus de président au Liban. Mais chut, faut pas le dire à Gebran Bassil, Sleiman Frangié et Samir Geagea. Ils ne le savent pas encore…
gabynasr@lorientlejour.com
commentaires (9)
Une marguerite à la main, pétale par pétale : j'aime à la folie, j'adore, j'aime à la folie, j'adore...............
Wlek Sanferlou
04 h 37, le 17 septembre 2022