Ziad Hayek, ancien secrétaire général du Haut Conseil pour la privatisation et les partenariats (HCPP), a présenté vendredi officiellement sa candidature à la présidentielle au Liban, à moins d'une semaine du début du délai constitutionnel pour l’élection d'un successeur à Michel Aoun. Il s'agit de la première candidature à être officialisée, à près de deux mois de la fin du sexennat, le 31 octobre.
"Le chef de l'État ne doit pas gérer la crise, mais la résoudre", a estimé M. Hayek lors d'une conférence de presse, rappelant qu'il avait contribué à la gestion de crises similaires lorsqu'il était conseiller du gouvernement mexicain. Il faut aussi "recouvrer la confiance de la communauté internationale à travers la transparence et gagner la confiance du peuple", a-t-il plaidé. L'économiste a également noté qu'"un accord avec le Fonds monétaire international (FMI) est important, mais pas nécessaire", faisant valoir que les responsables et la Banque du Liban peuvent "prendre des mesures pour sauver le Liban". Il s'est toutefois montré ouvert à la mise en place des réformes requises par l'institution monétaire, avec laquelle le pays a conclu un accord préliminaire portant sur une aide de trois milliards de dollars étalée sur quatre ans.
M. Hayek a aussi estimé nécessaire de "mettre un terme aux subventions qui sont toujours maintenues et de venir directement en aide aux personnes démunies", et assuré qu'il œuvrera pour trouver des solutions à la dette publique, aux pannes d'électricité via un recours aux énergies renouvelables et à l'état défaillant des infrastructures. Il s'est enfin montré favorable à l'application de la décentralisation administrative et en faveur d'une représentation féminine au sein de la classe au pouvoir.
Ziad Hayek a fait carrière dans la banque d’affaires, au sein de Citigroup, Salomon Brothers, Bear Sterns, à Londres et aux États-Unis. Après plus de 30 ans passés hors du Liban, il a été nommé en 2006 secrétaire général du HCPP, organe affilié à la présidence du Conseil des ministres. Il a également milité pour l’adoption de la loi sur les Partenariats public-privé (PPP) qui a finalement été votée au Parlement en août 2017.
Armes du Hezbollah
S'exprimant au sujet des armes du Hezbollah, M. Hayek a plaidé en faveur d'un "dialogue constructif qui aboutira à la mise en œuvre de mesures concrètes", rappelant que toutes les parties, y compris la formation chiite, reconnaissent la nécessité de restreindre la possession des armes à l'État. Il a souligné à cet égard la nécessité d'activer le rôle de l'armée et d'améliorer le travail des Forces de sécurité intérieure.
Les propos de Ziad Hayek interviennent alors que le directeur de la Sûreté générale Abbas Ibrahim a mis en garde, plus tôt dans la journée, contre des "dangers extraordinaires" auxquels le Liban est exposé sur le plan intérieur en raison de l'effondrement socio-économique qui paralyse l'État depuis trois ans.
Bravo pour votre parcours et votre programme. Ma question pour vous: avez-vous une équipe que vous pouviez faire confiance afin de vous seconder?
02 h 41, le 28 août 2022