Le directeur de la Sûreté générale (SG), Abbas Ibrahim, a mis en garde vendredi contre des "dangers extraordinaires" auxquels le Liban est exposé sur le plan intérieur en raison de l'effondrement socio-économique qui paralyse l'État depuis trois ans, tout en soulignant la nécessité que le pays "recouvre ses droits maritimes" dans le conflit frontalier qui l'oppose à Israël.
"Sur le plan interne, nous faisons face à des dangers extraordinaires en raison de l'effondrement économique et social qui a frappé toutes les institutions et déstabilisé les structures de l'État. Cela nous pousse à être vigilants et prudents afin de protéger le Liban et son peuple", a souligné le général Ibrahim dans son ordre du jour aux forces de la SG. "S'il n'y a plus de sécurité, il ne restera plus rien de l'État ni du peuple", a-t-il prévenu. Selon lui, "continuer à déployer des efforts et faire des sacrifices pour appliquer la loi constituent des pas sûrs et solides pour affronter cette situation dure et difficile".
Ces propos d'un des responsables sécuritaires les plus influents de l'État interviennent alors que les dirigeants peinent à mettre sur pied un nouveau gouvernement à même de gérer la crise, le cabinet du Premier ministre sortant Nagib Mikati étant chargé de gérer les affaires courantes depuis le 22 mai. Le risque d'une vacance présidentielle plane également, à l'approche de la fin du mandat de Michel Aoun le 31 octobre.
Recouvrer les droits maritimes
Le directeur de la SG a estimé, par ailleurs, que "sur le plan extérieur, le Liban mène une bataille sainte pour recouvrer ses droits maritimes de l'ennemi israélien et contrôler les points de passage terrestres, conformément à la loi".
L'émissaire américain Amos Hochstein a repris les pourparlers indirects entre le Liban est Israël après l'arrivée, début juin, d'une plateforme gazière dans le champ gazier de Karish au large de l'État hébreu, ce qui avait ravivé les tensions avec le Hezbollah pro-iranien. M. Hochstein serait de nouveau attendu à Beyrouth fin août ou début septembre pour remettre aux autorités libanaises une nouvelle proposition.
L’Orient-Le Jour a appris auprès de sources diplomatiques occidentales qui suivent le dossier que ette proposition prévoit d’octroyer au Liban ce qu’il a demandé, notamment en ce qui concerne la ligne 23, et qu’en contrepartie, Israël pourra continuer ses travaux d’exploitation du champ de Karish dès le mois prochain, sans faire l’objet de menaces et sans que cela ne provoque de tensions. L’État hébreu aurait également renoncé à réclamer une partie du bloc 8 de la zone économique exclusive libanaise. La reconnaissance de la souveraineté du Liban sur le champ présumé d’hydrocarbures de Cana (à cheval sur le bloc 8 libanais et le bloc 72 israélien) est également incluse dans la proposition du médiateur. Toutefois, ce champ s’étendant vers le sud au-delà de la ligne 23 accordée au Liban, l’État hébreu aurait demandé que la zone au-dessus du champ soit sous souveraineté israélienne au niveau de la surface de la mer. Le Liban pourra, lui, en exploiter les profondeurs et obtiendra pour cela des garanties américaines écrites.
commentaires (17)
Le seul vrai et grand danger pour le Liban est le Hezbollah. Ce parti qui a travers ses activités nocives et les services de gens comme Mr. Ibrahim justement, on réussit a détruire toutes ses institutions, a les phagocyter et les rendre délétère. En faire une constatation et verser des larmes de crocodiles sur le résultat de ses propres méfaits ne changera pas la nature de la condamnation du peuple a ses bourreaux, dont ce monsieur fait malheureusement partie. Le jour arrive ou justice vaincra! Alors on verra!
Pierre Christo Hadjigeorgiou
09 h 19, le 29 août 2022