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Politique - Décryptage

Frontière maritime : Hochstein à la recherche d’une situation « gagnant-gagnant »

Le Liban pourrait être à la veille de la signature d’un accord sur la délimitation de sa frontière maritime avec Israël. C’est en tout cas l’impression que distillent les milieux politiques et officiels impliqués dans ce dossier. Après la longue conversation téléphonique entre l’émissaire américain Amos Hochstein et le vice-président de la Chambre Élias Bou Saab il y a quelques jours, la tendance positive prise par les négociations indirectes semble se confirmer. Ce qui est sûr, c’est que, selon une source libanaise qui suit le dossier, même pendant ses vacances en Grèce, M. Hochstein est resté en contact avec les deux parties. De retour à Washington, il compte tenir des rencontres à ce sujet avec des parties européennes et israéliennes dans le courant de la semaine. Et, à la lumière de ces discussions, il devrait prendre contact avec les Libanais.

Comme le disent des sources diplomatiques occidentales, la caractéristique d’une médiation est justement de permettre aux parties en conflit de trouver un terrain d’entente pour que chacune d’elles en sorte gagnante, même après avoir fait des concessions. Selon ces mêmes sources, ce serait donc dans cet esprit que l’émissaire américain a, depuis le début, entrepris sa médiation entre les Libanais et les Israéliens, soucieux d’aboutir à ce qu’on appelle une « win-win situation » (une situation gagnant-gagnant). Des sources libanaises qui suivent de près le dossier affirment, dans ce contexte, que Hochstein devrait se rendre à Beyrouth une fois ses réunions à Washington terminées pour transmettre la réponse israélienne aux propositions libanaises. Cette visite, attendue par la partie libanaise sur des charbons ardents, devrait être décisive et fixer les grandes lignes de l’accord dont les détails techniques seraient laissés aux délégations qui devraient se réunir à Naqoura, au siège de la Finul.

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Du côté libanais, les milieux officiels résument ainsi les principales demandes : d’abord, le Liban réclame toute la superficie jusqu’à la ligne 23. Ce qui signifie que les 860 km2 – qui ont longtemps fait l’objet de discussions et dont l’ancien émissaire américain Frederic Hof avait accordé 60 % au Liban et 40 % à Israël – reviendraient entièrement au Liban. Ensuite, le Liban veut la totalité du champ de Cana, qui dépasse en certains endroits la ligne 23. À un moment donné, les Israéliens avaient réclamé en guise de compensation une partie du bloc 8. Mais aux dernières nouvelles, cette demande israélienne aurait été abandonnée. Troisièmement, le Liban a refusé toute entente sur un partage des ressources dans les zones controversées, ou même une exploitation commune à travers une compagnie étrangère acceptée par les deux camps (on avait même parlé d’une compagnie qatarie), ou encore la création d’un fonds souverain dont les recettes seraient partagées entre les deux camps. Pour le Liban, toutes ces formules ne sont pas acceptables car elles pourraient constituer le début d’une coopération indirecte entre les Libanais et les Israéliens. Quatrièmement, le Liban a refusé de donner une superficie supplémentaire à Israël au niveau du bloc 8 pour faire passer le gazoduc israélien vers Chypre, bien que les Israéliens aient proposé de lui donner une partie des recettes du gaz qui serait acheminé par cette voie. Enfin, le Liban a demandé à pouvoir entamer les travaux de prospection et de forage dans tous ses blocs, sachant que, pour des raisons assez floues, les compagnies ayant obtenu les licences n’ont presque rien fait jusqu’à présent.

Au Liban, certains critiquent cette demande et disent que de toute façon, le Liban est très en retard par rapport à Israël, et si l’accord entre en vigueur au cours des prochains mois, il lui faudra un minimum de cinq ans avant de commencer à exploiter ses ressources gazières et maritimes. Toutefois, les spécialistes en matière de gaz et de pétrole affirment que la conclusion de l’accord devrait certainement donner une nouvelle dynamique à l’économie libanaise, sans parler de la création d’emplois. Et, plus important, le Liban retrouvera la confiance des investisseurs étrangers qui ne craindront plus le défaut de paiement comme c’est le cas actuellement. C’est d’ailleurs cette crainte qui, toujours selon les spécialistes, pousse la Banque mondiale et le Fonds monétaire international à multiplier les conditions avant d’accorder des crédits au Liban.Apparemment, ces demandes libanaises sont en train de faire leur chemin. Plusieurs médias israéliens considèrent qu’un accord avec le Liban est primordial pour pouvoir exploiter les ressources pétrolières et gazières en toute sérénité. De même, en se basant sur « la ligne 23 plus », comme on l’appelle désormais, le Liban renonce à réclamer une partie du champ de Karish. Mais pour connaître la véritable position israélienne, il faudra attendre l’arrivée de l’émissaire américain à Beyrouth. Pour l’instant, la tendance générale est à l’optimisme. On parle même de la possibilité d’un accord dans le courant du mois de septembre... sauf imprévu.

Le Liban pourrait être à la veille de la signature d’un accord sur la délimitation de sa frontière maritime avec Israël. C’est en tout cas l’impression que distillent les milieux politiques et officiels impliqués dans ce dossier. Après la longue conversation téléphonique entre l’émissaire américain Amos Hochstein et le vice-président de la Chambre Élias Bou Saab il y a...

commentaires (5)

Mr. Hochstein passe ses vacances en Grèce qui les payent ?

Eleni Caridopoulou

20 h 16, le 26 août 2022

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Commentaires (5)

  • Mr. Hochstein passe ses vacances en Grèce qui les payent ?

    Eleni Caridopoulou

    20 h 16, le 26 août 2022

  • MADAME REVE ! L,AMERICANO/ISRAELIEN CHERCHE UN ACCORD GAGNANT POUR ISRAEL ET PERDANT POUR LE LIBAN. NOS INCOMPETENTS, ABRUTIS ET VOLEURS TRAINENT DEPUIS DIX ANS PAR ORDRE DU BARBU SUR L,AFFAIRE DES HYDROCARBURES. LE PAYS ET SON SYSTEME FINANCIER ET BANCAIRE N,AURAIENT PAS FAIT FAILLITE SI ON S,ETAIT ENTENDU AVEC LES VOISINS DEPUIS DIX ANS QUITTE A RECONNAITRE LEUR EXISTENCE. ON DISCUTE AVEC EUX AUJOURD,HUI. ON NE DISCUTE PAS AVEC DES NON EXISTANTS. DONC ON LES RECONNAIT. ET SI UN JOUR LE LIBAN EXTRAIT DU GAZ OU DU PETROLE IL NE PEUT QUE SE JOINDRE AU POOL CREE PAR L,EGYPTE, LA PALESTINE, CHYPRE ET LA GRECE POUR SES EXPORTATIONS. - DEGAGEZ DU PAYS TOUS LES INCOMPETENTS, LES VOLEURS ET LES MAFIEUX.

    LA LIBRE EXPRESSION

    14 h 12, le 26 août 2022

  • Ganant-gagnant, vraiment? Qui peut y croire? Une fois de plus le Liban sera le dindon de la farce. Hochstein a bien réfléchi sous son parasol des plages grecques!

    Politiquement incorrect(e)

    11 h 07, le 26 août 2022

  • Ah bon maintenant l’émissaire US cherche un accord gagnant - gagnant? Il n’est plus partial, il n’a plus fait son service militaire en Israël?! Pq ça m’étonne pas?

    Bery tus

    06 h 07, le 26 août 2022

  • Gagnant-gagnant? Il est mal tombé. Le Liran est le pays du ni gagnant ni perdant, quitte à tout bloquer ad vitam aeternam…

    Gros Gnon

    02 h 36, le 26 août 2022

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