Le chef du Courant patriotique libre, Gebran Bassil, qui a été reçu samedi à Dimane par le patriarche maronite Béchara Raï, a affirmé qu'il refusait qu'on lui "impose" un président de la République, qu'il s'agisse de pressions internes ou internationales, alors qu'il est l'un des candidats officieux à ce poste, à l'approche de la fin du mandat de son beau-père, le président Michel Aoun. Dans ce contexte, Gebran Bassil a affirmé qu'il était contre une vacance à la magistrature suprême, plaidant pour un suffrage direct, non par le Parlement comme prévu par la Constitution.
"Nous sommes contre la vacance (à la présidence) et nous ne pensons pas que le Liban puisse la supporter. Nous allons œuvrer afin que cela n'ait pas lieu", a assuré Gebran Bassil. "L'élection présidentielle n'apportera malheureusement pas le grand changement attendu, mais elle doit avoir lieu", a-t-il estimé. "Nous soutenons une élection présidentielle au suffrage direct, car cela empêche le risque de vacance", a ajouté le député de Batroun.
Le "poids sur le terrain"
"Il est inacceptable que le président n'aie pas de poids sur le terrain", a encore prévenu le chef du CPL. "Nous refusons que l'on nous impose un président, que ce soit de l'étranger ou de l'intérieur", a-t-il affirmé sur ce plan.
Gebran Bassil est considéré comme un candidat potentiel à l'élection présidentielle, mais il maintient le flou sur ses intentions et reconnaît à demi-mot qu'il pourrait avoir des difficultés à être élu, notamment en raison des sanctions américaines qui le frappent. Il affirme cependant avoir son mot à dire concernant d'autres candidats. Avant lui, ses rivaux chrétien Samir Geagea, qui dirige les Forces libanaises, et Sleiman Frangié, chef des Marada et considéré comme le candidat le plus sérieux à la présidence, ont eux aussi été reçus dernièrement à Dimane par le patriarche.
Pour le moment, le Hezbollah, allié à la fois de Gebran Bassil et Sleiman Frangié, n’a toujours pas dit son dernier mot. Il ne s'est prononcé en faveur d'aucun des deux, bien au contraire. Dans une interview accordée fin juillet à la chaîne télévisée al-Mayadeen, le chef du parti chiite Hassan Nasrallah a laissé la porte ouverte à un compromis. "Le Hezbollah n’aura pas de candidat à l’élection présidentielle, mais pourrait en soutenir un", avait-il déclaré. Quant au leader druze Walid Joumblatt, qui pourrait se retrouver faiseur de roi sur le plan de la présidentielle, il semble être en faveur d'un candidat de compromis, ce qui consisterait à ne soutenir ni Sleiman Frangié ni Gebran Bassil, et encore moins Samir Geagea.
Nouvelles critiques contre Mikati
Sur un autre plan, Gebran Bassil a abordé la question de la formation d'un gouvernement qui se fait attendre depuis mai, date à laquelle le cabinet sortant de Nagib Mikati est depuis chargé d'expédier les affaires courantes suite aux dernières élections législatives.
"Le pays a besoin d'un gouvernement. D'abord, parce que cela est naturel. Ensuite, parce nous traversons une crise anormale, et enfin, car cela constitue une garantie contre une vacance totale", a affirmé Gebran Bassil. "Selon nous, le problème réside dans le fait qu'il y a un Premier ministre désigné qui ne veut pas former de gouvernement, sous divers prétextes (...)", a estimé le chef du courant aouniste, dans une nouvelle critique à l'encontre de M. Mikati. "Certains misent sur la vacance au pouvoir et cela est inacceptable et anticonstitutionnel. Mais malheureusement, certains qui ont nommé ce Premier ministre soutiennent ce pari", a dénoncé le chef du CPL, sans cependant nommer ceux qu'il visent par ses critiques.
Depuis la semaine dernière, le CPL et le Premier ministre désigné Nagib Mikati s'échangent des accusations, notamment de corruption, en des termes peu amènes, dans ce qui marque de fortes tensions politiques entre les deux camps, alors que le pays est sans gouvernement actif depuis le 22 mai et qu'une élection présidentielle doit se tenir entre le 1er septembre et le 30 octobre, pour élire un successeur à Michel Aoun. M. Mikati, qui dirige le gouvernement sortant, a été à nouveau nommé pour former un cabinet. Mais les tractations sont au point mort en raison d'une dispute sur les prérogatives constitutionnelles entre ce dernier et le chef de l'Etat.
Réagissant à cette polémique, le patriarche Raï avait estimé que la querelle entre le CPL et Nagib Mikati visait à occulter la formation du gouvernement et à contourner la présidentielle.
"...affirmé qu'il refusait qu'on lui "impose" un président de la République, qu'il s'agisse de pressions internes ou ..." hahahaha.... as-tu donc pris la permission de ton copain god-whisperer pour parler de cette façon ? Fais gaffe son doigt pourra se lever...
21 h 40, le 15 août 2022