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Politique - Liban

Pour Raï, la querelle CPL-Mikati vise à occulter le gouvernement et contourner la présidentielle

"La population, tout comme nous, ne fait pas confiance à un gouvernement d'expédition des affaires courantes", affirme le patriarche maronite. 

Pour Raï, la querelle CPL-Mikati vise à occulter le gouvernement et contourner la présidentielle

Le patriarche maronite Béchara el-Raï, le 24 juillet 2022 lors d'une messe au siège patriarcal d'été à Dimane. Photo Fathi al-Masri/AFP

Le patriarche maronite Béchara el-Raï a critiqué dimanche, mais sans les nommer, le Premier ministre désigné Nagib Mikati et le chef du Courant patriotique libre, le député Gebran Bassil, estimant que leur querelle politique qui dure depuis plusieurs jours vise à éviter la formation d'un nouveau gouvernement et à contourner la présidentielle, qui doit se tenir avant la fin du mandat du chef de l'Etat Michel Aoun, fondateur du CPL.

"Nous sommes meurtris en voyant des campagnes médiatiques hideuses entre différentes forces politiques, alors que le pays a besoin de calme et de coopération", a lancé le patriarche lors de son homélie dominicale, en allusion aux tiraillements publics entre la formation aouniste et le Premier ministre désigné.

Pour le cardinal, cette campagne affecte (...) deux échéances : "la formation du gouvernement et l'élection d'un nouveau président de la République dans les délais constitutionnels". "Si les intentions étaient bonnes, tout différend politique aurait pu être résolu par le dialogue (...). Mais nous sentons que ces campagnes ont pour but de tourner la page de la formation du gouvernement et contourner l'élection présidentielle à travers des  interprétations constitutionnelles et légales insupportables", a prévenu Mgr Raï. "Nous sommes conscients des difficultés dans la formation du gouvernement, mais cela doit inciter le Premier ministre désigné à renouveler ses efforts et mettre tout le monde devant ses responsabilités, à condition que la nouvelle équipe soit équilibrée et qu'elle rassemble les forces nationales", a-t-il ajouté.

Aucune confiance dans un gouvernement d'expédition des affaires courantes

"Nous avons connu par le passé des crises gouvernementales qui se caractérisaient par de longues périodes de gestation, mais nous n'en avons jamais connu une en raison d'une absence de volonté de former un cabinet avant la fin d'un mandat présidentiel", a souligné Mgr Raï, dans une critique claire adressée à Nagib Mikati. "Cela est dangereux. Nous le refusons, à la veille de la présidentielle", a martelé le prélat.

"La population, tout comme nous, ne fait pas confiance à un gouvernement d'expédition des affaires courantes. (...) Formez un cabinet et élisez un président de la République dans les délais constitutionnels", a enfin lancé Mgr Raï en s'adressant aux responsables sans en nommer aucun.

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Depuis mercredi, le CPL et Nagib Mikati s'échangent des accusations, notamment de corruption, en des termes peu amènes, dans ce qui marque de fortes tensions politiques entre les deux camps, alors que le pays est sans gouvernement actif depuis le 22 mai et qu'une élection présidentielle doit se tenir entre le 1er septembre et le 30 octobre, pour élire un successeur à Michel Aoun. M. Mikati, qui dirige le gouvernement sortant, a été à nouveau nommé pour former un cabinet. Mais les tractations sont au point mort après un imbroglio sur les prérogatives constitutionnelles entre ce dernier et le chef de l'Etat.

Le chef du courant aouniste Gebran Bassil est considéré comme un candidat potentiel à l'élection présidentielle, mais il maintient le flou sur ses intentions et reconnaît à demi-mot qu'il pourrait avoir des difficultés à être élu, notamment en raison des sanctions américaines. Il affirme cependant avoir son mot à dire concernant d'autres candidats.

Dans ce contexte, le chef des Forces libanaises Samir Geagea, l'un des candidats officieux à la présidentielle, a été reçu à Dimane par le patriarche avec son épouse, la députée Sethrida Geagea, rapporte la chaîne LBCI. Le leader chrétien a affirmé que "le seul salut pour le Liban réside dans l'élection d'un nouveau président de la République le plus tôt possible et dans les délais constitutionnels".

Quant au métropolite grec-orthodoxe de Beyrouth, Mgr Élias Audi, il a estimé qu'"après l'échec de la formation du gouvernement, les responsables doivent sérieusement s'atteler à l'élection d'un président de la République qui soit rassembleur et qui puisse mener des réformes".

Gaza

Sur le plan régional, le patriarche Raï a enfin condamné "les actes de violences destructeurs" en évoquant les attaques israéliennes contre Gaza qui ont fait 31 morts, dont six enfants, depuis vendredi, provoquant une riposte du Jihad islamique. "Nous appelons à l'arrêt de ces épisodes à répétitions qui n'ont jamais poussé les Palestiniens à renoncer à leurs droits les plus basiques (...)", a plaidé Mgr Raï.

Le patriarche maronite Béchara el-Raï a critiqué dimanche, mais sans les nommer, le Premier ministre désigné Nagib Mikati et le chef du Courant patriotique libre, le député Gebran Bassil, estimant que leur querelle politique qui dure depuis plusieurs jours vise à éviter la formation d'un nouveau gouvernement et à contourner la présidentielle, qui doit se tenir avant la fin du mandat du...

commentaires (2)

Monseigneur, arrêtez de rentrer dans leur jeu qui consiste à noyer le poisson et concentrez-vous sur l’essentiel qui est de trouver une solution au lieu de tourner et de ressasser les problèmes. Il vous faut du courage pour réunir toutes les oppositions et de réclamer une réunion urgente des Nations Unies afin d’adopter une loi qui exige à désarmer les mercenaires sur notre sol et que cela soit immédiat et sans conditions sous peine de le faire par la force s’il le faut. Un pays qui ne se bat pas ne peut pas prétendre à une indépendance ni à aucune dignité tant qu’il est sous la botte des occupants traîtres. Une guerre aura de toute façon lieu dans notre pays alors pourquoi la subir pour de mauvaises raisons au lieu de la déclencher pour une cause noble qui est de libérer notre pays de tous ces parasites et rongeurs néfastes qui grignotent notre nation? Cette agonie lente finira par nous tuer alors soulevons-nous et choisissons la mort qui nous honore.

Sissi zayyat

11 h 04, le 08 août 2022

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Commentaires (2)

  • Monseigneur, arrêtez de rentrer dans leur jeu qui consiste à noyer le poisson et concentrez-vous sur l’essentiel qui est de trouver une solution au lieu de tourner et de ressasser les problèmes. Il vous faut du courage pour réunir toutes les oppositions et de réclamer une réunion urgente des Nations Unies afin d’adopter une loi qui exige à désarmer les mercenaires sur notre sol et que cela soit immédiat et sans conditions sous peine de le faire par la force s’il le faut. Un pays qui ne se bat pas ne peut pas prétendre à une indépendance ni à aucune dignité tant qu’il est sous la botte des occupants traîtres. Une guerre aura de toute façon lieu dans notre pays alors pourquoi la subir pour de mauvaises raisons au lieu de la déclencher pour une cause noble qui est de libérer notre pays de tous ces parasites et rongeurs néfastes qui grignotent notre nation? Cette agonie lente finira par nous tuer alors soulevons-nous et choisissons la mort qui nous honore.

    Sissi zayyat

    11 h 04, le 08 août 2022

  • Il faut demander l’avis de Hassouna!!!

    Eleni Caridopoulou

    19 h 42, le 07 août 2022

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