Le président américain Joe Biden a prolongé d'un an, jeudi, l'état d'urgence nationale concernant le Liban, créé sous la présidence de George W. Bush en 2007, et qui doit être renouvelé 90 jours avant sa date d'expiration, cette mesure devant donc rester en vigueur au-delà du 1er août 2022. Dans ce contexte, le locataire de la Maison Blanche a dénoncé le transfert d'armes iraniennes au Hezbollah, le parti chiite étant classé groupe terroriste par Washington depuis 1997.
La décision américaine intervient alors que l'effondrement économique du Liban se poursuit depuis 2019, doublé actuellement d'une crise politique, les différents partis ne parvenant pas à mettre sur pied un gouvernement à l'approche de l'expiration du mandat du chef de l'État Michel Aoun en octobre.
Dans une note adressée au Congrès américain datée du 28 juillet, le président Biden renouvelle l'ordre exécutif 13441 du 1er août 2007, pour que celui-ci reste en vigueur. Avant de justifier ainsi sa décision : "Certaines activités en cours, telles que les transferts continus d'armes de l'Iran au Hezbollah - qui comprennent des systèmes d'armes de plus en plus sophistiqués - sapent la souveraineté libanaise", écrit-il. Il ajoute que ces activités "contribuent à l'instabilité politique et économique de la région, et continuent de constituer une menace inhabituelle et extraordinaire pour la sécurité nationale et la politique étrangère des États-Unis".
M. Biden avait déjà renouvelé l'état d'urgence nationale pour le Liban en juillet 2021.
Le président américain a récemment effectué une tournée au Moyen-Orient et l'a débutée en Israël, pays avec lequel le Liban connaît une recrudescence des tensions à la suite de l'arrivée d'une plateforme gazière dans le champ maritime gazier de Karich, au large de l'État hébreu. Depuis, le Hezbollah a envoyé trois drones dans la zone de Karich, qui ont été interceptés par l'armée israélienne, et le chef du parti chiite a menacé l'Etat hébreu de guerre.
Lors d'un sommet à Djeddah à la mi-juillet, Joe Biden et le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammad ben Salmane (MBS) ont réaffirmé leur soutien à la "souveraineté, sécurité et stabilité du Liban". Pour Riyad, cette sécurité passe par le désarmement du Hezbollah, protégé de Téhéran et bête noire du royaume wahhabite. Les deux dirigeants avaient ainsi appelé au monopole des armes par l’État libanais, dans une allusion à l'arsenal illégal du parti chiite.
MBS s'est rendu à Paris jeudi et a diné avec le président Emmanuel Macron. Dîner pendant lequel les deux dirigeants ont "décidé d’intensifier leurs échanges afin de permettre au Liban de surmonter les défis économiques et politiques par la mise en œuvre rapide des réformes attendues de la part des autorités libanaises". Ils ont également évoqué le mécanisme humanitaire franco-saoudien décidé fin 2021 pour aider le Liban dans sa grave crise, mais le sujet de l'Iran ou du Hezbollah ne semble pas avoir été évoqué.
Le Liban agonise à cause du Hezbollah et l’Iran jusqu’au jour qu’Israël va le démolir …
17 h 16, le 30 juillet 2022