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Économie - Sécurité alimentaire

Crise de pain : le ministre de l’Économie ajoute la contrebande sur le banc des accusés

Crise de pain : le ministre de l’Économie ajoute la contrebande sur le banc des accusés

Un grafiti dans les rues de Beyrouth sur lequel est inscrit « Donnez-nous notre pain du jour ». Photo P.H.B.

Après qu’il eut affirmé à L’Orient-Le Jour il y a deux semaines qu’il n’existait pas de contrebande de pain à la frontière syrienne, selon ce que lui avaient alors rapporté des responsables de l’armée libanaise, le ministre sortant de l’Économie et du Commerce, Amine Salam, a effectué un virage à 180 degrés vendredi dans une allocution prononcée au sortir d’une réunion avec l’archevêque catholique Ibrahim Mikhael Ibrahim et le député Georges Okaïs à Zahlé (Békaa). Le ministre a en effet déclaré avoir récemment découvert, via des rapports de sécurité, l’existence d’un trafic de paquets de pain dans les régions de la Békaa et du Liban-Nord vers la Syrie. Contacté hier par notre journal, le ministre a confirmé ses propos, précisant que cette contrebande se faisait, selon ces rapports, à l’aide de « petites voitures » et que le pain était alors vendu en Syrie « à dix fois son prix » originel au Liban. Un problème qu’il a jugé relever de « la responsabilité du commandement de l’armée, de l’État et de l’ensemble de ses services de sécurité ».

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Amine Salam a réaffirmé que de nombreuses boulangeries qui se plaignent de pénurie de farine sont en réalité « délibérément en train d’en stocker de grandes quantités ». Des propos que le ministre avait déjà tenus dans nos colonnes, accusant le secteur privé d’être à l’origine de cette pénurie en « stockant la farine subventionnée, puis en la revendant au marché noir à un prix mirobolant, profitant de la grève des fonctionnaires pour échapper aux contrôles ». Quelques jours plus tard, le ministre avait toutefois tempéré ses propos, s’excusant auprès du secteur privé, alors que nombre de syndicats lui reprochaient de ne pas être coopératif. Il avait néanmoins à cette occasion chiffré à « 50 % » le pourcentage de « voyous » au sein de ce secteur.

Le dossier du pain est revenu sur la table du ministère de l’Économie, alors que le pays attend une réunion du Parlement censé ratifier un prêt de la Banque mondiale à hauteur de 150 millions de dollars, afin de financer les importations de blé et de sécuriser l’alimentation des populations les plus démunies face à la crise. En attendant ce vote de la Chambre, il reste suffisamment de blé pour « un peu plus d’un mois », avait affirmé le ministre il y a deux semaines, et « nous avons sécurisé le montant nécessaire à la Banque du Liban pour fournir un mois supplémentaire », avait-il aussi assuré. Les importations de blé sont de fait subventionnées par la BDL depuis le début de la crise au Liban. Une des raisons à cette nouvelle crise du pain serait la crainte du secteur d’une levée de ces subventions une fois le prêt de la BM mis à exécution, ce qu’ont jusqu’à présent démenti en chœur Amine Salam et la BDL.

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commentaires (4)

LE PAIN COMME L,ESSENCE ET LE FUEL VA ETETNOURRIR LES ASSADITES AU DETRIMENTS DES AFFAMES LIBANAIS. ETAT OU BORDEL ?

LA LIBRE EXPRESSION

14 h 09, le 04 juillet 2022

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Commentaires (4)

  • LE PAIN COMME L,ESSENCE ET LE FUEL VA ETETNOURRIR LES ASSADITES AU DETRIMENTS DES AFFAMES LIBANAIS. ETAT OU BORDEL ?

    LA LIBRE EXPRESSION

    14 h 09, le 04 juillet 2022

  • La plus grande partie des causes de la crise économique au Liban est la Syrie et les syriens qui sont ici ou chez eux. Ils ont volé notre électricité, notre eau, notre pain, notre mazout, notre essence et nos dollars. Et tout ça avec l’aide du Hezbollah et la complicité du CPL.

    Lecteur excédé par la censure

    08 h 56, le 04 juillet 2022

  • Mais de quoi s'inquiète-t-on? La contrebande de produits subvebtionnés au Liban vers la Syrie n'est-elle pas, comme nous l'avait ère naguère précisé un cadre du Hezbollah, "un devoir national"?

    Yves Prevost

    07 h 06, le 04 juillet 2022

  • Et qu’attend l'état pour arrêter la contrebande? Pourquoi avons-nous un president de la republique, un general de l'armée, un chef de la sécurité, des ministres et des deputes s’ils ne font rien?!!! Aucun pays respectable ne resterait passif, mais c’est le statut du Liban maintenant, un pays hors la loi, ingouvernable vu les hordes de bandits qui nous gouvernent, un pays que le monde entier ne respecte plus!

    CW

    04 h 53, le 04 juillet 2022

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