
Le siège de l'Académie française à Paris. Photo d'archives AFP/Lionel Bonaventure
C'est une très belle récompense qui vient d'être attribuée à L'Orient-Le Jour : l'Académie française a décerné jeudi sa Grande médaille de la francophonie pour la première fois à un média, en l’occurrence L'Orient-Le Jour.
"L’Académie française tenait à dire à quel point elle admirait le courage manifesté chaque jour, et depuis tant d’années, par l’équipe de L’Orient-Le Jour, qui maintient une haute exigence professionnelle et éthique dans des circonstances si difficiles. Une démarche exemplaire, que l’Académie a voulu saluer en décernant à votre journal, à l’unanimité, la Grande Médaille de la Francophonie", a indiqué Amin Maalouf, membre de l'Académie depuis 2011, dans un message envoyé à L'Orient-Le Jour.
Seul quotidien francophone du Proche et du Moyen-Orient, L'Orient-Le Jour défend, depuis sa création, "les mêmes valeurs démocratiques, le pluralisme, l'ouverture vers l'autre et le dialogue des cultures et des religions", et l'indépendance vis-à-vis des partis politiques.
"La décision (d'attribuer cette médaille, ndlr) était collective et chacun a ses raisons, ce qui fait un joli bouquet de compliments à l'égard d'une institution, L'Orient-Le Jour, qui veille de jour comme de nuit au chevet de cette partie du monde alitée depuis un bon moment. Ce journal ne se contente pas de nous informer sur ce qui se passe dans sa région, il ouvre des fenêtres lumineuses sur le reste du monde afin que sa jeunesse puisse respirer le grand air. De plus, il le fait dans une langue élégante et précise", nous a écrit, de son côté, Dany Laferrière, autre membre de la prestigieuse Académie.
La Grande médaille de la francophonie récompense depuis 1986 ceux qui participent au rayonnement de la langue française dans le monde. Elle a été remise par le passé au chanteur belge Stromae ou au journaliste algérien Kamel Daoud. La récompense est l'une des 23 décernées jeudi par l'Académie française, pour certaines à plusieurs récipiendaires.
Parmi les plus prestigieuses, le Grand Prix de la francophonie est allé à Trinh Xuan Thuan, écrivain américain d'origine vietnamienne et astrophysicien. Le Grand Prix de Littérature Paul-Morand a été remis au journaliste français Éric Neuhoff, le Grand Prix de poésie au dramaturge français Jean-Pierre Siméon et le Grand Prix de philosophie à Anca Vasiliu - née à Bucarest et qui enseigne la philosophie grecque à l'Université Paris I Panthéon-Sorbonne - , pour l'ensemble de leur œuvre. Jacques Dutronc a reçu la Grande Médaille de la chanson française, et Arnaud Desplechin le Prix du cinéma René-Clair. La récompense la plus convoitée, le Grand Prix du roman de l'Académie française, est traditionnellement remise fin octobre, à la même époque que d'autres grands prix littéraires d'automne.
En janvier 2021, l'écrivain et directeur de L'Orient Littéraire, Alexandre Najjar, avait été récompensé par le Grand Prix de la Francophonie décerné par l'Académie. Une reconnaissance qu’avaient également reçue Georges Schéhadé en 1986 et Salah Stétié en 1995. Vénus Khoury-Ghata avait, quant à elle, obtenu le grand prix de poésie de l'Académie en 2009.
En novembre dernier, c'est un autre prix prestigieux, le prix Albert Londres du reportage, qui avait été remis à notre journaliste, Caroline Hayek.
Grâce au bagage de la langue arabe, que les journalistes véhiculent en filigrane de leurs écrits, l'OLJ nous offre une langue française chantante, différente et des tournures de phrases qui éloignent le lecteur de la monotonie d’une lecture plate d'un journal ordinaire. Exemple tiré d’un article : "Et le ressac de la mer arrive presque jusqu’à nous en traversant l’atelier de l’artiste qui l’a installé face au bleu de la Méditerranée". Waoh
19 h 37, le 01 décembre 2022