Prostitution politique

Comment définir la notion de prostitution politique ? Eh bien, c’est lorsqu’un soi-disant responsable est prêt à sacrifier les droits élémentaires sacrés des citoyens dans le but d’avoir l’agrément d’une puissance étrangère et d’être dans ses bonnes grâces pour de méprisables considérations politiques, électorales, personnelles, familiales ou autres.

C’est pour dire que la prostitution n’est pas uniquement le fait de livrer son corps aux plaisirs sexuels d’autrui pour de l’argent et d’en faire un métier. Ce n’est pas seulement les femmes (ou les hommes d’ailleurs) qui font le trottoir. Ce n’est pas exclusivement la dépravation des mœurs. Il existe une autre forme de conduite immorale beaucoup plus grave et beaucoup plus pernicieuse.

Il va sans dire que lorsque cette prostitution politique a de sérieuses conséquences sur la situation de tout un peuple et l’avenir de la patrie, cela devient ipso facto de la haute trahison, rien de plus grave comme offense contre la nation.

Et ici, une petite question s’impose : qui est à votre avis plus digne d’être respecté que l’autre, la personne qui livre son corps à cause de la misère et de l’indigence ou bien celui qui est prêt à dilapider les droits de tout un peuple pour ses petits intérêts purement égoïstes ? Avec une précision de taille qu’il ne faut guère négliger. Une précision qui se résume dans le fait que la première vit souvent sous le seuil de pauvreté et que l’autre, par contre, est généralement outrageusement fortunée. Fortunée, dans de nombreux cas au prix de combines suspectes et de malversations occultes.

Michel Antoine AZAR

Avocat à la cour

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