Les Forces libanaises et le Parti socialiste progressiste (PSP), du leader druze Walid Joumblatt, tentent d'"unifier leurs positions", dans le cadre d'efforts menés pour fédérer l'opposition, a annoncé lundi Samir Geagea, qui a évoqué une "approche commune" entre les deux partis concernant la formation du futur gouvernement.

Par opposition, Samir Geagea fait référence aux partis qui se disent "souverainistes", c'est-à-dire opposés à l'alliance du Courant patriotique libre (CPL, aouniste) avec le Hezbollah et son allié chiite le mouvement Amal. 

M. Geagea a tenu ces propos à l'issue d'une réunion entre M. Geagea et les députés joumblattistes Waël Bou Faour et Akram Chehayeb, délégués par le chef du PSP. Cette réunion était "bonne" et entre dans le cadre des "efforts menés par les deux partis depuis la fin des élections législatives pour tenter de trouver une position unie qui fédère l'opposition", a indiqué le leader maronite, selon des propos rapportés par le site des FL. "Il est important que l'opposition assume ses responsabilités vis-à-vis des gens qui l'ont élue et elle doit s'unifier, sans quoi elle ne pourra pas atteindre son objectif", a-t-il ajouté. 

Concernant la formation du nouveau gouvernement, qui nécessite dans un premier temps que le président Michel Aoun, rival de M. Geagea sur la scène chrétienne, convoque les groupes parlementaires aux consultations contraignantes devant permettre la nomination d'un Premier ministre, Samir Geagea a dénoncé un "retard". Un retard qui n'est, selon lui, "pas dû à la visite (du médiateur américain Amos) Hochstein ni à l'élection des commissions parlementaires, mais au fait que certains essaient de mettre la main sur le gouvernement et de renforcer leur position avant la fin du mandat présidentiel, afin de pouvoir s'assurer que les nominations (sur lesquelles devra se pencher la future équipe) se fassent comme ils le souhaitent, afin de perpétuer le clientélisme". Parmi les nombreux chantiers qui l'attendent, le nouveau gouvernement devra notamment se pencher sur des projets de nominations administratives, diplomatiques, judiciaires et sécuritaires.
Baabda avait indiqué la semaine dernière attendre la fin de l'élection des commissions parlementaires, ce qui a été fait vendredi, avant de lancer la convocation officielle. L'émissaire américain est, lui, arrivé à Beyrouth lundi après-midi pour une visite de deux jours, consacrée à faire avancer les dossiers des projets énergétiques parrainés par Washington et du différend frontalier avec Israël. 

"Celui dont le prénom commence par un G"
"Nous sommes devant une nouvelle impasse parce que certains tentent de former le gouvernement à leur guise", a-t-il insisté, accusant "une personne dont le prénom commence par un G de pouvoir bloquer la naissance du gouvernement pour tenter de former un cabinet qui lui permettra d'engranger des profits pendant les six prochaines années", en allusion au chef du Courant patriotique libre (aouniste) Gebran Bassil. M. Bassil est, avec Samir Geagea, considéré comme l'un des candidats potentiels à la présidence du pays. Le résident de Meerab a encore appelé le chef de l'Etat à convoquer les consultations contraignantes "le plus rapidement possible afin que chaque groupe et chaque député assume ses responsabilités". 

A l'approche de ces consultations, le chef des FL a évoqué une "approche commune" entre les Forces libanaises et le PSP pour aborder la formation du cabinet. "La seule bouée de sauvetage pour le Liban réside dans une coopération des parties de l'opposition, qu'il s'agisse des nouveaux députés, des indépendants ou des Kataëb, du PSP et des FL, concernant leurs points de vue", a-t-il souligné. Il a ajouté que son parti fait tout son possible pour y parvenir "malgré les divergences idéologiques entre les opposants", et que cela s'est notamment concrétisé par des "discussions" entre les Forces libanaises et les Kataëb, dirigés par Samy Gemayel, en amont des élections des commissions parlementaires. 

S'exprimant en outre sur la nomination du futur président du Conseil, Samir Geagea a indiqué que l'annonce de la personnalité sunnite appuyée par les FL sera faite "en dernière minute".