L'émissaire américain Amos Hochstein sera bien présent au Liban lundi et mardi afin de discuter avec les autorités de "solutions durables à la crise de l'énergie" et de la délimitation de la frontière maritime avec Israël, a confirmé samedi le département d'Etat. La visite du diplomate US avait déjà été annoncée par les autorités libanaises en courant de semaine, alors que la question des projets énergétiques parrainés par Washington et celle des négociations avec Israël sur le litige frontalier ont refait les gros titres ces derniers jours.
L'arrivée dimanche dernier d'une plateforme gazière au large d'Israël, visant à entamer l'exploitation du gaz du champ de Karish, avait en effet relancé les tensions entre le Liban et l'État hébreu sur le tracé de la frontière.
En ce qui concerne les pénuries d'électricité, M. Hochstein avait annoncé jeudi que les États-Unis ont donné à Beyrouth un "accord préliminaire" pour acheminer du gaz égyptien et de l'électricité jordanienne au Liban via la Syrie en contournant les sanctions US contre Damas. Il avait toutefois précisé que l'accord final interviendrait une fois les contrats signés. Une assurance qui intervenait alors que mercredi, la nouvelle sous-secrétaire d’État américaine pour les Affaires du Proche-Orient, Barbara Leaf, avait affirmé qu’aucune mesure n’avait encore été prise par les États-Unis concernant d’éventuels aménagements des sanctions américaines prises contre le régime syrien pour la mise en œuvre de ces projets.
"Le conseiller Amos Hochstein voyagera au Liban les 13 et 14 juin, afin de discuter de solutions durables à la crise de l'énergie au Liban", a annoncé la diplomatie américaine dans un communiqué publié tard dans la soirée de vendredi. "Pendant sa visite, M. Hochstein soulignera l'espoir de l'administration (du président US Joe) Biden que le Liban et Israël parviennent à une décision sur la délimitation de la frontière maritime, ajoute le communiqué. L'administration américaine appelle les parties à faire preuve d'un esprit consultatif et ouvert afin d'atteindre un décision finale, qui a le potentiel d'assurer une meilleure stabilité, sécurité et prospérité pour le Liban et Israël ainsi que pour la région".
La position libanaise
Peu après cette annonce, le président libanais Michel Aoun et le Premier ministre Nagib Mikati se sont réunis pour discuter de la position officielle que doit présenter Beyrouth avant l'arrivée de M. Hochstein. "Le président Aoun a discuté avec M. Mikati de la position libanaise sur le sujet du tracé de la frontière maritime sud, avant la visite du médiateur américain dans les négociations indirectes, prévue lundi prochain à Beyrouth et qui durera deux jours", a écrit la présidence sur Twitter.
C'est en effet une revendication maximaliste des négociateurs libanais, jamais officialisée par les dirigeants, qui avait suspendu les pourparlers en cours. Les négociations entre le Liban et Israël avaient été entamées sur la base des revendications libanaises officielles enregistrées en 2011 auprès des Nations unies, en référence au décret 6433/2011 portant sur une zone de 860 km2 délimitée par ce qui a été appelé Ligne 23. Elles avaient ensuite été interrompues lorsque la délégation libanaise de négociateurs avait annoncé sa volonté de réclamer un droit supplémentaire sur 1.430 km2 limités par la Ligne 29, qui coupe en deux le champ de Karish. Mais pour être officialisée, cette revendication nécessitait l’amendement du décret 6433, ce qui n’a jamais été fait par le Liban. En lieu et place, Beyrouth s'est contenté d’adresser une lettre officielle à l'ONU rappelant que le champ gazier de Karish se trouve dans une zone contestée, tout en soulignant son "attachement au respect de ses droits sur ses ressources offshore". La position unifiée du Liban sur ce dossier consisterait à revendiquer la ligne 23, ainsi que la totalité du champ gazier de Cana. Selon des sources présidentielles, les responsables libanais ne compteraient pas transmettre à Amos Hochstein une position écrite à ce sujet, mais plutôt orale.
Pour afficher leur soutien aux revendications maximalistes sur le litige frontalier, un sit-in a été organisé à Nakoura, dans le sud du Liban, au cours duquel des députés de la contestation ont une nouvelle fois exhorté les dirigeants à signer l'amendement du décret 6433.
L'arrivée de l'unité d'Energean Power au large d'Israël avait relancé les tensions entre les deux pays. Si le Liban officiel préconisait la diplomatie, le Hezbollah a pour sa part menacé Tel Aviv en estimant que "l'objectif immédiat devrait être d'empêcher l'ennemi d'extraire du pétrole et du gaz sur le champ gazier de Karish". "La résistance n'a pas peur de la guerre. Nous ne voulons pas la guerre, mais nous ne la craignons pas", avait également affirmé le chef du parti chiite. En réponse à ce discours, le ministre israélien des Finances Avigdor Liberman avait lancé jeudi soir : "Personne n'a à nous dicter d'extraire le gaz ou non". Il avait aussitôt ajouté qu'"Israël continuera à prendre des décisions, uniquement selon ses intérêts et sans égard à toute menace".
commentaires (8)
Hehehe bande d’incultes des fois je vous assure … puisque depuis 2002 le Liban avait envoyer déjà sa revendication de sa ZEE et ratifier quelque années plus tard donc c’est sur la 23 que légitimement et légalement il peuvent négocier PAS sur la ligne 29 NI a cause des américains qui soutiennent mordicus Israël !!! C’est à cause de nous et seulement de nous l’un veut amadouer les USA l’autre n’est pas maître de décider de la guerre ou de la paix car son parrain régional n’est pas en bonne position à vienne !!!
Bery tus
05 h 57, le 12 juin 2022