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Économie - Électricité

Le secteur de l’énergie au Liban est au bord de l’effondrement, met en garde Washington

Aucun contrat n’a encore été signé avec la Syrie pour la mise en œuvre des volets de l’initiative américaine visant à pallier en partie les carences d’Électricité du Liban.

Le secteur de l’énergie au Liban est au bord de l’effondrement, met en garde Washington

L’immeuble d’Électricité du Liban à Beyrouth a subi d’importants dégâts après l’explosion au port de Beyrouth en août 2020. Photo M.A.

Un secret de polichinelle. C’est ce que la nouvelle sous-secrétaire d’État américaine pour les Affaires du Proche-Orient, Barbara Leaf, a annoncé mercredi soir lors d’une audition devant la commission des Affaires étrangères du Sénat américain, en déclarant que « le secteur de l’énergie au Liban est au bord de l’effondrement ».

Au cours de cette audition, Barbara Leaf est revenue sur les projets d’acheminement de gaz égyptien et d’électricité jordanienne au Liban via la Syrie. Ces initiatives parrainées par Washington et dévoilées pour la première fois en août dernier doivent permettre d’augmenter les capacités de production de l’électricité publique au Liban. Malgré plusieurs annonces concernant des progrès réalisés, dont la signature d’un contrat entre le Liban et la Jordanie en janvier, ces projets n’ont pas encore été concrétisés.

Barbara Leaf a souligné à ce propos qu’aucune mesure n’avait encore été prise par les États-Unis concernant d’éventuels aménagements des sanctions américaines prises contre le régime syrien pour la mise en œuvre de ces projets, étant donné qu’aucun contrat n’avait encore été officiellement signé entre les différents partenaires et la Syrie, bien qu’« une procédure soit en cours » pour la signature d’un tel acte.

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Lorsque cela sera effectué, Washington « se penchera sur les détails du contrat et prendra une décision concernant les sanctions », a précisé la sous-secrétaire d’État, qui a été confirmée dans ses fonctions il y a moins d’un mois. « Le secteur de l’électricité au Liban est au bord de l’effondrement », a-t-elle encore déclaré, soulignant que l’objectif principal des projets énergétiques soutenus par l’administration américaine était « d’aider le peuple libanais », qui ne dispose « que de deux heures d’électricité par jour pour le moment », une moyenne qui évolue en fonction des jours et des régions. Le fournisseur public Électricité du Liban (EDL) fait tourner 400 mégawatts sur les 1 500 qui composent son parc, lequel ne suffit pas, même en temps normal, à satisfaire une demande qui en nécessiterait environ 3 000.

« Le Liban souffre depuis des années et son État et sa société sont aujourd’hui au bord de l’effondrement. Nous essayons donc par de nombreux moyens d’éviter cette éventualité, parce qu’elle aurait non seulement des répercussions sur les Libanais, mais également dans la région, de manière plus large, notamment sur Israël, la Jordanie et d’autres pays », a ajouté la responsable américaine. « Le roi de Jordanie est, parmi nos partenaires, le plus inquiet sur un éventuel effondrement du Liban et il veut faire tout son possible pour contrer cette éventualité », a-t-elle indiqué.

Fayad et Mikati en Jordanie

Quelques heures avant l’intervention de Barbara Leaf, le ministre sortant de l’Énergie et de l’Eau Walid Fayad avait affirmé à l’agence Reuters que l’adoption du plan pour l’approvisionnement du Liban en électricité parrainé par les États-Unis est retardé « pour des raisons politiques ».

Il avait indiqué que la Banque mondiale lie le financement du projet « à une sorte d’engagement politique », sans plus de précisions. Cela semble toutefois faire référence à un engagement des autorités à effectuer des réformes sérieuses dans les administrations publiques, une condition souvent mise en avant par la communauté internationale en préalable à l’octroi d’aides au Liban. Le ministre avait également mis en garde contre une hausse supplémentaire du rationnement quotidien si l’adoption du plan était davantage retardée.

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Walid Fayad s’exprimait en marge d’un déplacement en Jordanie pour participer à une conférence sur l’énergie du futur pour la zone MENA et Europe. Le directeur général du fournisseur public EDL, Kamal Hayek, était notamment du voyage. Le Premier ministre Nagib Mikati s’est lui rendu hier en Jordanie, où son homologue Bicher Khasawné lui a assuré le soutien de Amman à Beyrouth « dans tous les domaines » pour aider le Liban à « faire face aux défis et à renforcer sa stabilité ».

Depuis près de deux ans, l’établissement public ne fournit plus qu’une poignée d’heures de courant par jour, poussant alors les Libanais à compter – parfois presque exclusivement – sur les générateurs privés. Une alternative coûteuse en raison du prix du mazout en hausse avec la levée des subventions, la dépréciation de la livre et l’explosion des cours mondiaux en marge du conflit russo-ukrainien.

Cette situation se répercute sur les tarifs en livres fixés par le ministère de l’Énergie et de l’Eau pour les factures, que certains exploitants ne respectent pas (certains imposent à leurs abonnés de payer en dollars tandis que d’autres refusent d’installer des compteurs et facturent des forfaits mensuels). En parallèle, nombreux sont ceux qui rationnent la production de courant pour laisser reposer leurs unités de production et économiser le mazout.

La précarité des moyens de production d’EDL, dont le siège et le centre de commande nationaux ont été soufflés par l’explosion du 4 août 2020 à Beyrouth, sans être pour l’instant réhabilités ou remplacés, s’explique aussi bien par la crise économique et financière que par les problèmes structurels du fournisseur qui perdurent depuis des décennies. Ses tarifs sont par exemple figés depuis le début des années 1990 et ses factures libellées en livres... lorsqu’elles sont réglées. Pour l’heure, le pays ne compte que sur les importations de carburant fourni via un accord de troc avec l’Irak qui arrive à échéance en juillet.

Siemens, General Electric

L’initiative américaine prévoit d’importer entre 150 et 250 mégawatts de courant produit en Jordanie, transporté via les lignes à haute tension syriennes, ainsi que du gaz égyptien via le gazoduc traversant aussi le territoire syrien pour alimenter la centrale de Deir Ammar. Le contrat pour ce second volet est annoncé comme presque finalisé depuis le printemps. C’est la Banque mondiale qui doit financer les deux projets qui devront être maintenus pendant deux ans.

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Ces projets s’inscrivent dans la phase à court terme du plan de réforme de l’électricité préparé par Walid Fayad et approuvé au printemps par le Conseil des ministres. Les autres phases prévoient la construction de centrales. À l’issue de la dernière séance de son cabinet, avant qu’il ne devienne chargé d’expédier les affaires courantes, consécutivement aux élections législatives du 15 mai, le Premier ministre Nagib Mikati avait annoncé que Siemens et General Electric avaient fait une offre au Liban visant à fournir au pays 24 heures d’électricité par jour. Il avait alors accusé le ministre de l’Énergie, proche du courant aouniste, d’avoir retiré la veille les termes de l’accord qui avaient été préparés pour l’offre – après les avoir soumis au gouvernement – sous prétexte de vouloir « l’étudier davantage ».

Un secret de polichinelle. C’est ce que la nouvelle sous-secrétaire d’État américaine pour les Affaires du Proche-Orient, Barbara Leaf, a annoncé mercredi soir lors d’une audition devant la commission des Affaires étrangères du Sénat américain, en déclarant que « le secteur de l’énergie au Liban est au bord de l’effondrement ».Au cours de cette audition, Barbara...

commentaires (3)

GRACE AU GENDRE ET SES MINISTRES DURANR 15 ANS ET GRACE AU SCANDALE DU SIECLE DES BARGES TURQUES QUE LA JUGE GHADA AOUN ENTEND DE SA SOURDE OREILLE,

MON CLAIR MOT A GEAGEA CENSURE

10 h 08, le 10 juin 2022

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Commentaires (3)

  • GRACE AU GENDRE ET SES MINISTRES DURANR 15 ANS ET GRACE AU SCANDALE DU SIECLE DES BARGES TURQUES QUE LA JUGE GHADA AOUN ENTEND DE SA SOURDE OREILLE,

    MON CLAIR MOT A GEAGEA CENSURE

    10 h 08, le 10 juin 2022

  • et vous les amerloques, foutez nous la paix, assez nous mentir a nous les citoyens innocents , poursuivez vos magouilles et vos mensonges vomis par dame shea votre representante chez nous. on se demande si sa promesse fulgurante autant que vite OUBLIEE relative au courant jordanien et au gaz egyptien etait de sa propre initiative car sinon: les amerloques? pire que Kellon.

    Gaby SIOUFI

    08 h 53, le 10 juin 2022

  • Le ministre de l;Energie nous avait promis 12h/24 à partir du printemps. "Aucun contrat n’a encore été signé avec la Syrie pour la mise en œuvre des volets de l’initiative américaine". Sur ordre de dernière minute de son patron, ledit ministre a fsit retiter ce point de l'ordre du jour du dernier conseil des ministre. Cela signifie une volonté très claire de voir la situation continuer à se dégrader.

    Yves Prevost

    06 h 45, le 10 juin 2022

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