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Nos Lecteurs ont la Parole

L’habileté de convaincre

Il est difficile de ne pas se sentir frustré quand on ne parvient pas à convaincre son interlocuteur que l’on a raison ! Et si ses arguments à lui semblent plus solides que les nôtres, comment battre en retraite sans perdre la face ? Y a-t-il une stratégie pour triompher dans une discussion ? Toute discussion appelle une stratégie appropriée. Et, comme il n’en existe pas une qui soit universellement applicable, il faut choisir la meilleure en fonction de chaque situation. Il semble préférable de ne pas conclure la discussion à tout prix, mais plutôt se diriger vers l’adaptation et les concessions. Par exemple, inutile d’essayer de raisonner un enfant malade et fatigué sur le coup de onze heures du soir.

Le compromis est souhaitable lorsque les deux parties ont des positions et des arguments de force équivalente. L’effort mutuel est alors un des meilleurs moyens de résoudre un différend ; encore faut-il que le désir de coopération soit aussi vif des deux côtés. Si l’on bat en retraite, c’est généralement parce que l’on veut désamorcer un conflit trop chargé d’émotion, ou se reconcentrer, ou encore refaire le plein d’arguments. La rivalité éclate souvent dans les situations extrêmes ne pouvant être différées.

Après la stratégie, vient la tactique. Entamer les discussions par un compliment : si l’objet du débat nous semble important et que nous souhaitons réduire la tension et éviter la polémique, commençons par une stimulation positive. Cette pratique, consiste à féliciter autrui, lui témoigner de l’attention, du respect, de la compréhension. Dans la mesure du possible, faisons appel à au moins trois de ces éléments dès le début de la conversation avec de la culture, un niveau intellectuel et de l’éducation. Il est donc souhaitable de respecter une « marge de sécurité », sinon les gens se sentent assiégés. Surveillons nos mimiques et nos gestes, susceptibles non seulement de nous trahir, mais encore d’être interprétés différemment par la personne en face de nous.

Pour qu’une discussion soit constructive, il est essentiel de conserver son sang-froid. Observons le comportement de notre interlocuteur : s’il est calme et dans un état d’esprit « productif », nous pourrons alors apporter des solutions efficaces à des problèmes complexes. En revanche‚ ce ne sera pas le cas, s’il se montre excessif, anxieux ou surexcité. Ne pas essayer de résoudre un conflit lorsque tout le monde est fatigué. Sachons que les « manipulateurs » professionnels s’adressent de préférence aux gens quand leur esprit critique est affaibli, et qu’ils sont influençables. Déjouer les rapports des autres a des conséquences sur la tournure d’une discussion.

Il n’est pas facile de communiquer d’égal à égal. Seuls des adultes sûrs d’eux peuvent s’adresser ainsi à des enfants ; seuls des supérieurs hiérarchiques talentueux et pleins de tact peuvent montrer du respect à leurs subordonnés. Essayons donc, après cela, de prêter attention au rôle que nous adopterons lors de notre prochaine conversation...

Dans une discussion, soyons prêts non seulement à défendre notre point de vue, mais aussi à l’adapter. Se rendre à l’évidence n’est pas faire preuve de faiblesse. Ne durcissons pas inutilement notre position ; ne disons jamais : « impossible. » La vie quotidienne nous enseigne que rien dans le monde n’est absolu, qu’il n’y a pas de règles sans exceptions.

Ne confondons pas des faits établis avec de simples opinions ou suppositions. Afin de prévenir la contradiction, efforçons-nous de dire « souvent » ou « parfois », au lieu de « jamais ». Ne ponctuons pas une remarque importante d’une sorte de point d’exclamation; accompagnons-la plutôt de la formule « à mon avis ».

Avant de sonder les motifs et arguments de notre interlocuteur, examinons les nôtres. Si curieux que cela puisse paraître, nous découvrirons que notre position s’en trouvera renforcée. Comme l’a écrit Aristote autrefois : « Le doute est le commencement de la sagesse… » Que faut-il faire, en cas de conflit ? S’il s’agit d’une discussion d’affaires tendue, essayons de nous concentrer sur le problème au lieu de heurter notre interlocuteur de front. Et, si celui-ci adopte une tactique destructive, ne faisons pas nous-même preuve d’agressivité et essayons de marquer une pause dans la discussion. Dans ce genre de conflit, la meilleure des attitudes à adopter est la retraite. Quelle que soit la manière dont on envisage la question, il est impossible de convaincre une personne d’humeur agressive, enfant ou adulte. S’agissant d’une dispute à caractère personnel, essayons de substituer aux questions telles que : « Qui est le plus à blâmer ? » ou « Qu’allons-nous faire à ce sujet ? »

Avec notre interlocuteur, nous nous retrouverons ainsi alliés face à un problème commun. Ne sous-estimons pas l’impact émotionnel.

Dans le monde complexe et interdépendant où nous vivons, la stratégie de l’affrontement est complètement dépassée et c’est une stratégie de coopération qui prévaut. Nous devrions remplacer le modèle du combat par celui, plus progressiste, de la danse. D’après ce modèle sont bénéficiaires tous ceux qui participent à une action commune. « La victoire n’est finale que lorsque tout le monde gagne », proclame la sagesse « orientale ». Ce n’est pas un coupable qu’il faut chercher, c’est la « solution ».


Les textes publiés dans le cadre de la rubrique « courrier » n’engagent que leurs auteurs et ne reflètent pas nécessairement le point de vue de L’Orient-Le Jour. Merci de limiter vos textes à un millier de mots ou environ 6 000 caractères, espace compris.

Il est difficile de ne pas se sentir frustré quand on ne parvient pas à convaincre son interlocuteur que l’on a raison ! Et si ses arguments à lui semblent plus solides que les nôtres, comment battre en retraite sans perdre la face ? Y a-t-il une stratégie pour triompher dans une discussion ? Toute discussion appelle une stratégie appropriée. Et, comme il n’en existe pas une qui soit...
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