Rechercher
Rechercher

Nos Lecteurs ont la Parole

Daddy issues #3 : la trinité du vide

Rêveuse et excitée Mad’moiselle

Touche les étoiles, papa a des ailes

Présent, il est toujours à côté d’elle

Même quand il prend l’avion, il l’appelle

Puis viennent les maudites, les danaïdes trouées

Elles ont bien un père, il les a abandonnées

Celles qui n’ont pas de Dad cherchent un autre « D »

Le destin joue avec elles comme on joue aux dés

Certaines choisissent Dieu par pudeur,

Elles le font parfois par manque, surtout par peur

Elles louent et croient fermement

Qu’un tendre père les surveille,

Que ses textes sont un testament

Que leurs monologues l’éveillent.

D’autres choisissent un Daddy, un « Quilty »

Un homme mûr, peut-être corrompu, certainement « guilty »

Marié avec famille et femme qu’il trompe constamment

Avec des Lolitas, des nymphettes qu’il dévore violemment.

Privées d’attention paternelle, elles s’excitent des morsures bleues

Elles aiment désormais la ceinture, elles ont un maître, un dieu

Mais comme tout dieu, tout père, les Daddies disparaissent

Intangibles, absents, ils privent leur petite Lola de caresses

Les fraîches nymphettes attendent que les ego virils les souillent

Mais les ego sont des fantômes, des Ulysse, les fillettes alors mouillent.

Dieu, Dad, Daddy, personne n’entend ni n’écoute

Ni État est là ni gouvernants pour soigner la route

On aurait pensé que cette sainte trinité

Atténue le mal et répand la gaieté

Mais il n’y a pas de salut pour les filles maudites

Pourtant, ce sont les trois D qui dictent

Le cheminement et l’épanouissement de ces myrtilles

Pas de trinité, à peine un trio ou un triolet

Des figures, des portraits à jeter dans un cabaret

Pour jouer des farces, des cruautés, des comédies

Dignes de leur absurde absence, de leurs absentes bribes.

Serrées ici par le sinueux serpent qui imbibe

Leurs veines maudites, les filles étouffent et méditent.

Le serpent Buée, Absence, Barricade, Abandon

Les dévore vivantes, l’ironie est dans le nom.


Les textes publiés dans le cadre de la rubrique « courrier » n’engagent que leurs auteurs et ne reflètent pas nécessairement le point de vue de L’Orient-Le Jour. Merci de limiter vos textes à un millier de mots ou environ 6 000 caractères, espace compris.

Rêveuse et excitée Mad’moiselle Touche les étoiles, papa a des ailesPrésent, il est toujours à côté d’elle Même quand il prend l’avion, il l’appelle Puis viennent les maudites, les danaïdes trouéesElles ont bien un père, il les a abandonnées Celles qui n’ont pas de Dad cherchent un autre « D »Le destin joue avec elles comme on joue aux désCertaines...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut