L’Ukraine, la Russie, le monde et moi !

L’invasion de l’Ukraine par la Russie entame son quatrième mois. Moscou se dit déterminé à atteindre tous ses « objectifs », « peu importent l’énorme aide occidentale au régime de Kiev et la pression sans précédent des sanctions ». La guerre de l’Ukraine donc ne finit pas de finir, l’étau se resserrant de plus en plus.

D’un autre côté, Volodymyr Zelensky a ouvert le bal ce lundi 23 mai 2022 à Davos. Il est le premier chef d’État à tenir un discours devant le Forum économique de Davos. Au menu de ce sommet ? Guerre en Ukraine, inflation, transition écologique ou encore risque de crise alimentaire…. L’Ukraine tiendra donc la vedette cette semaine à Davos où la réunion des élites politiques et économiques mondiales fait son retour après deux ans de parenthèse pour cause de pandémie de Covid-19. Volodymyr Zelensky gagne ainsi une image héroïque face à la répression russe. Pour certains, Vladimir Poutine est confirmé cas psychiatrique à traiter avec une urgence internationale.

Pour venir à bout de cette guerre, qui flirte dangereusement avec le continent européen, les pays membres de l’Union européenne s’empressent dans des réunions sans fin ni fins, les États-Unis prennent position. Ils délayent généreusement une des plus puissantes bourses pour permettre à l’Ukraine l’acquisition d’armes sophistiquées. Les diplomaties turque et africaine se mettent à l’œuvre. Au Canada, comme ailleurs dans des pays développés et nantis, pourvus de grands moyens et de richesses, on prend position, on s’empresse d’ouvrir les frontières aux Ukrainiens, on se fait la course. Urgence de premier ordre, l’ordre est ainsi donné.Entre-temps, le Covid-19 se retire pour faire la place à un autre : virus de la variole du singe, le monde s’affole encore une fois. Mais d’autres virus plus ancestraux, plus coriaces, demeurent toujours vivants : avidité, voracité, cupidité, férocité, atrocité, inhumanité et cruauté de l’humain. Ces virus régissent actuellement une importante partie du monde sans toutefois faire la une des journaux, malheureusement ! Ils sont étouffés, occultés avec interdiction formelle d’en parler : Shirine Abou Akleh a été sauvagement assassinée, elle qui avait pour noble mission la protection des libertés d’expression et d’opinion. De Shirine, il ne restera que quelques souvenirs qui seront oubliés. Elle deviendra un cas, parmi tant d’autres, dont on parlera beaucoup, puis un peu, puis l’affaire sera vite classée !

Toutes les minutes, un enfant meurt de faim et de soif dans les pays pauvres. L’Unicef et d’autres ONG dresseront des rapports et émettront des commentaires pour la protection des droits des enfants, lesquels resteront négligés, souvent méprisés.

Les grandes puissances se font une guerre sauvage pour s’approprier des richesses naturelles qui sont, et doivent le rester, patrimoine de l’humanité. Au lieu de voir leur gestion se faire dans l’intégrité et l’équité, ces richesses donnent naissance à des conflits, des rivalités, des hostilités où, finalement, la loi du plus fort va certainement régner.

Les Palestiniens sont toujours pris en otage et enfermés chez eux : échec des négociations de paix, poursuite de la colonisation, blocus de Gaza, divisions entre Palestiniens, montée de l’extrême droite israélienne… À travers tout le Proche-Orient, le contexte politique de ces dernières années pèse sur toutes les populations. Et, dans une indifférence mondiale, on étouffe tous les jours un peu…

Les réfugiés syriens s’entassent sous des tentes de fortune offertes pour eux, déplacés et perdus sans aucun plan international pour les rapatrier chez eux. Les Irakiens sont éparpillés, les désespérés fuguent et prennent le large, les migrants clandestins se terrent dans des abris de fortune.

Le Yémen est embourbé depuis près de sept ans dans des combats féroces. Le chaos a généré la pire crise humanitaire et de développement au monde. Cette guerre du Yémen aura fait des victimes par milliers. Ce conflit aux conséquences humanitaires dramatiques se poursuit dans une quasi indifférence des grandes puissances. Il paraît que des millions de Yéménites pourraient succomber de famine et de maladie si la paix n’était pas ramenée.

Quant au Liban, jadis la Suisse du Moyen-Orient, le désespoir est roi. Le chômage est à un seuil catastrophique. Toutes les pénuries se déclarent aux abonnés présents. On se dispute entre partis. Pris dans des crises économiques et sociales, enfermés dans un filet de déchéance, de décadence et de pauvreté, on prie, on supplie, on espère un miracle, on crie, on maudit, on guette une magie… La faiblesse se fait déposte et tyrannie.

Ukraine, qu’as-tu de plus pour mériter gloire et notoriété ? Des guerres, j’en ai vécu, des crimes j’en ai vu, des atrocités, j’en ai amassé, des pertes, j’en ai compté, de la fumée noire, j’en ai respiré, des deuils, j’en ai accumulé; mon pays est envahi, usurpé, ravagé, volé, pillé… Ce n’est pas la guerre, mais le gouffre et l’enfer, je te le dis! Ce n’est pas la guerre, mais une indifférence internationale qui nous blesse et nous détruit !

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