Autre échéance, autre assommoir : nouveaux élus et anciens réélus affûtent leurs couteaux au Parlement. L’objectif théorique est de se choisir un nouveau taulier qui viendrait jouer du marteau pour arbitrer leurs querelles. L’Ancêtre de Aïn el-Tiné s’est finalement décidé à fixer une date de séance destinée tout aussi théoriquement à lui pondre un successeur. Mais on ne se refait pas, il a choisi les premières secondes qui suivront l’expiration du délai constitutionnel.
Affichant au compteur 84 balais, mais avec toutes ses dents, l’Homo Berrus n’est pas le perdreau de l’année. Le jour venu, il viendra poser son derche sur le perchoir, préchauffé 30 années durant par sa propre gélatine glutineuse. Juste le temps de dire bonjour et Koullouna avant qu’il ne récupère pour de bon son alibi chiite. Dur de jouer les patrons communautaires quand on n’en est que le second couteau.
« Bac -6 » tient donc absolument à renouveler le viager de son perchoir. Voyant qu’il n’y a rien à tirer du Basileus, et encore moins du Tondu ou des électrons libres du mouvement contestataire, il s’emploie à faire la danse du ventre devant le Moukhtariote et les rares turlupins qui pourraient encore voter pour lui. Son copain, le Sayed 100 % barbu, vante d’ailleurs les délices de ce partenariat. Mais trop occupé à vouloir livrer ses armes à un État qu’il a contribué lui-même à abattre, il remet à plus tard la destruction d’Israël (ouf ! Naftali Bennett respire…). C’est fou comme une bonne claque électorale peut modifier les convictions…
Avec une majorité prévue plutôt minable à défaut d’être présentable, Istiz Nabeuh rêve de poursuivre son numéro de pourvoyeur d’emplois publics virtuels, mais avec des salaires bien réels. Sauf que cette fois-ci le Trésor public baille autant que le trou de la couche d’ozone. Et comme aujourd’hui le climat est chaud et qu’il faut du vent, le brave homme compte bien à ce titre devenir le responsable le plus éolien de l’hémicycle.
En attendant que sa réélection se confirme, puis que le choix de celui qui pendra la crémaillère à Baabda se concrétise, personne n’envisage de mettre un bémol à l’excitation collective. Ce qui laisse prévoir une longue période d’incertitude. Être incertain, c’est dégueulasse. Surtout quand on est certain d’être incertain.
gabynasr@lorientlejour.com
commentaires (8)
En Italie on dit il est collé à son fauteuil , ça sera difficile de le décoller….
Eleni Caridopoulou
18 h 45, le 27 mai 2022