La blague de la semaine a été illustrée par les jérémiades du taulier du Parlement, venu étaler sa déprime devant les médias face à ce qu’il a qualifié de cabale menée contre le tandem chiite. Pompant dans les fantasmes de la aounie bassiliée, le déshérité antédiluvien s’est souvenu qu’il faut combattre la corruption après 30 ans de soudure fessière siliconée sur son fauteuil haut perché. Istiz Nabeuh manie l’humour involontaire de main de maître.
Mieux encore, maintenant, il chouine sa misère en évoquant la prétendue haine sectaire qui frappe sa communauté longtemps marginalisée. Mais allez expliquer à ce monument du 3e Moyen Âge que les fermiers et agriculteurs chiites du Liban-Sud ou de la Békaa n’ont rien à envier à leurs collègues chrétiens ou druzes du Kesrouan et du Chouf, puisqu’ils marinent tous dans le même purin ! Autrement dit, les gémissements infantiles du tenancier de la Chambre ne peuvent être motivés que parce que lui et ses sous-fifres, ayant raclé toutes les mangeoires de l’État, n’ont plus rien depuis à se mettre sous la dent. Istiz Nabeuh a l’indignation sélective.
Dimanche sera un grand jour pour le Vicomte de Aïn el-Tiné. En principe, la logique démocratique veut que le député élu soit à portée de baffe de ses électeurs, pour le cas où il songerait à les cocufier. Ben non, lui et son copain barbu des cavernes aspiraient à encaquer tous les Libanais dans une circonscription unique et eunuque allant du Liban-Sud jusqu’à Téhéran, en passant par Bassorah en Irak. Finis les bulldozers et autres autobus. C’est à bord du Space X d’Elon Musk que les deux complices voulaient amener leurs coreligionnaires jusqu’à l’hémicycle… Raté ! Istiz Nabeuh est un rêveur impénitent.
Mais ce pur produit de la nurserie Assad d’à côté n’a pas que des défauts. Quand il se déplace, il est d’une discrétion de violette et se fait uniquement escorter par son convoi perso. Les blindés, les hélicoptères, ça ne lui viendrait même pas à l’idée d’y penser. Istiz Nabeuh est un nabab timide…
Dans le rôle du revenant surgi du coffre aux souvenirs enfouis au fond du subconscient du Liban profond, voilà maintenant qu’il jure de ne consentir aux Hébreux aucun millimètre cube d’eau de mer avant de donner son feu vert au pompage de nos richesses, jusque-là virtuelles. Tant mieux, rien ne presse. D’ici là, le pétrole aura été remplacé par l’eau distillée, les télécoms par la transmission de pensée, et Microsoft en sera à son 36e Windows… Istiz Nabeuh ira loin.
Et plus loin il ira, mieux ce sera…
gabynasr@lorientlejour.com
vraiment plaisant a lire et si vrai cela nous change des analyses de SH qui venere le barbu sous terre
00 h 00, le 19 mai 2022