Voter est avant tout un devoir citoyen, un devoir civique. Un devoir qui nécessite lucidité, moralité, diligence et intelligence. Il faut à tout prix le faire et en masse, même si la loi électorale est mauvaise, même si elle est cousue à la mesure des desseins égoïstes de ceux qui l’ont confectionnée au mépris des intérêts de la collectivité.
Pour accomplir cette tâche, s’il vous plaît, basez-vous uniquement sur votre conscience. Sur ce que votre seule conscience peut vous dicter, abstraction faite du cœur, de la raison et des intérêts.
Le vote électoral punitif devient de plus en plus nécessaire et primordial. C’est la seule carte en main qui nous reste en tant que peuple libanais, résidents ou expatriés, l’unique, l’ultime. La seule possibilité de changement. Ce vote est destiné à manifester le mécontentement généralisé des citoyens à l’égard des responsables. Faites-le pour vos enfants, pour les générations à venir, pour les personnes qui vous sont chères. Faites-le à la mémoire de vos ancêtres et de vos bien-aimés défunts qui sûrement, et de là où ils reposent, ne sont, à coup sûr, pas satisfaits ni enchantés de la réalité actuelle désastreuse de notre pays ni de ceux qui en sont la cause. Sauf, à Dieu ne plaise, si vous désirez accomplir un vote récompense, si vous tenez à les gratifier pour l’enfer dans lequel ils nous ont sciemment jetés. Si c’est le cas, alors excusez-moi de vous dire que c’est bien fait pour vous. Vous faites partie de cette catégorie d’individus qui méritent le sort et la malédiction qui vous accablent. En fin de compte, on ne peut faire le bonheur des gens malgré eux.
Et à celles et ceux qui prétendent carrément qu’au cas où les élections auraient lieu, il ne faut nullement s’attendre à un changement de majorité substantiel ou à une transformation importante et considérable de ceux qui détiennent la prise de décision au sein du Parlement, je réponds qu’il suffit que les véritables indépendants, les vrai réformateurs, celles et ceux qui ont déjà prouvé par des actes concrets et désintéressés leur amour envers leur patrie, aient la minorité de blocage pour espérer un quelconque début de changement. Si gagner la majorité des sièges parlementaires est peut-être un objectif difficile à atteindre, avoir la minorité de blocage est toutefois possible si on se comporte en véritables patriotes et en fidèles citoyens.
Il s’agit d’un devoir national qui doit avoir lieu malgré le problème épineux et complexe de la présence des armes illégales entre les mains de ceux qui actuellement les détiennent pour imposer leur desiderata et leur diktat. Une affaire dont la solution dépasse à mon avis et jusqu’à nouvel ordre le cadre purement libanais.
Toutefois, sachez, une fois pour toutes, qu’il n’y a pas d’autres choix. Il n’y a pas de troisième voie. C’est ou la sanction ou la récompense. Le blanc ou le noir, la culture de la vie ou bien celle de la mort. À vous de choisir. Faites-le en conscience.
Faites vos jeux. Sinon, rien ne va plus.
Michel Antoine AZAR
Avocat à la Cour
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