Les proches de l’acteur Bruce Willis ont annoncé il y a quelques semaines sa retraite du cinéma en raison de troubles cognitifs et du langage. Deux cinéastes avec lesquels il a tourné récemment se sont rendu compte que ça n’allait pas, qu’il peinait à se souvenir de ses dialogues. Ce qui ne l’a pas empêché de jouer dans une vingtaine de films ces trois dernières années, souvent de petits rôles.
C’est la beauté du cinéma. On peut y paraître en pleine possession de ses moyens alors que ce n’est pas le cas. Ainsi, l’acteur Desmond Llewelyn, âgé de 85 ans dans Le monde ne suffit pas (The World Is not Enough) – un opus de la saga James Bond dans lequel il tient le rôle de Q –, lit ses répliques sur un tableau au-dessus de l’épaule de Pierce Brosnan. Dans le film Tootsie, l’acteur George Gaynes joue le rôle d’un acteur de télé vieillissant qui lit ses dialogues sur un téléprompteur. En revanche, pour le comédien québécois Yvon Dufour, victime d’un AVC en 1984 qui l’a laissé aphasique, la chute a été brutale. Il n’a pu tourner dans Les Boys que 13 ans après, ce qui sera d’ailleurs son ultime prestation.
La meilleure thérapie pour Bruce Willis était sans doute de continuer à tourner, mais cela devenait probablement trop difficile pour ceux qui travaillaient avec lui. Je l’ai beaucoup aimé dans Fiction pulpeuse (Pulp Fiction) et Moonrise Kingdom.
Sylvio LE BLANC
Montréal, Québec
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Cher Monsieur, vous confondez perte de memoire avec la perte du language/
15 h 19, le 10 mai 2022