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Économie - Transparence

Gaz offshore : les ONG rappellent les bases de la bonne gouvernance aux futurs élus

Gaz offshore : les ONG rappellent les bases de la bonne gouvernance aux futurs élus

Le collectif Coalition for Energy Governance a rassemblé 16 organisations. Photo M.A.

Alors que le dénouement des législatives se rapproche à grands pas – les expatriés ont voté pendant le week-end –, le collectif Coalition pour la gouvernance dans le domaine de l’énergie (CEG) a organisé une conférence de presse à Beyrouth pour mettre en avant ses recommandations avant que le Parlement ne soit renouvelé, en plein contexte de crise prolongée.

Le groupement rassemble pas moins de 16 organisations locales investies pour garantir « un secteur énergique productif et transparent », a expliqué à L’Orient-Le Jour sa coordinatrice nationale Jina Talj, qui fait partie d’une des organisations membres, Journal de l’Océan (Diaries of the Ocean). Lors de la conférence de presse, elle a aussi rappelé les autorités à appliquer les principes énoncés par l’Initiative pour la transparence dans les industries extractives (EITI), une ONG norvégienne qui elle aussi œuvre à renforcer la transparence dans l’utilisation des revenus de l’exploitation des hydrocarbures.

Un plaidoyer qui est toujours d’actualité, vu que d’une part le Liban n’a toujours pas pu confirmer le potentiel de sa zone économique exclusive (ZEE) en matière d’hydrocarbures offshore, malgré l’octroi de ses premières licences d’exploration et d’exploitation il y a maintenant plus de quatre ans. Et que d’autre part il n’a toujours pas adhéré à l’EITI malgré les différentes tentatives du ministère de l’Énergie et de l’Eau de finaliser le processus.

Une coalition fondée en 2020

En plus de Diaries of the Ocean, la CEG est composée d’Arc-en-ciel, Cedars for Care, Developpement for People and Nature Association, Green Community, I’mpossible, Justice Withoutout Frontiers, Kulluna Irada, Learning Through Action, Operation Big Blue, Organization for Petroleum & Energy Sustainability (OPES), Publish What You Pay NDU Society (PNS), Sustainable Waste Intercity Marathon (SWIM), l’Association libanaise pour les droits et l’information des contribuables (Aldic) et la Lebanese Oil and Gas Initiative (LOGI, un groupe de pression spécialisé sur les enjeux de gouvernance dans le secteur des hydrocarbures libanais). La coalition a été fondée en juillet 2020, grâce au soutien de l’ONG internationale Publish What You Pay (PWYP), qui rassemble 52 organisations nationales, le Liban étant alors représenté par CEG.

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Après plusieurs années de tergiversations, les autorités libanaises ont finalement réussi en 2018 à attribuer les premières licences d’exploration et d’exploitation du pays, alors remportées par un consortium menée par le français Total, aux côtés de l’italien ENI et du russe Novatek. Deux blocs sur les 10 de la ZEE avaient alors été mis en jeu : le n° 4 (au centre et près du littoral) et le n° 9 (l’un des trois situés à l’extrême sud et qui est au centre d’un litige territorial entre Israël et le Liban). Des forages ont eu lieu au printemps 2020 et ont montré la présence de gaz, mais le consortium n’a pas pu confirmer la présence de réservoirs. Toutefois, toutes les opérations de forage sont à l’arrêt en raison justement de l’arrêt des négociations depuis fin 2021 entre le Liban et son voisin du sud concernant la délimitation des frontières maritimes. Les autres blocs ont été mis en jeu dans un même lot lors de la réinitialisation, en novembre dernier, du second round d’attribution activé en 2019, avant le début de la crise.

« Malédiction » des ressources naturelles

Si le Liban n’est toujours pas fixé sur sa capacité à devenir ou non un pays producteur d’hydrocarbures, l’objectif pour les ONG rassemblées sous la bannière de la CEG reste de lui éviter d’être frappé par la « malédiction des ressources naturelles », si le potentiel de sa ZEE devait être confirmé, comme le souligne Marwan Abdallah, le directeur exécutif de l’Organization for Petroleum & Energy Sustainability (OPES). Il s’agit en résumé d’éviter que le Liban se retrouve, faute de gouvernance efficace et transparente, dans la situation de certains pays dont l’économie n’est pas performante alors qu’ils possèdent d’abondantes réserves de matières premières, qu’ils peuvent utiliser pour leur besoins ou exporter. C’est dans cette optique que la CEG milite par exemple pour que le Liban place ses revenus dans un fonds, qui non seulement investira dans les secteurs de l’éducation et de la santé, mais qui aidera aussi les générations futures, lorsque les réservoirs de gaz seront vides, explique encore Marwan Abdallah. Ce modèle, qui a été mis en place en Norvège depuis les années 1960 pour gérer les revenus du pétrole et du gaz du royaume et en faire bénéficier les générations futures, est le plus grand fonds d’investissement au monde, sa valeur ayant atteint 11 657 milliards de couronnes (1 228 milliards de dollars à fin mars).

Un autre membre de la coalition, membre de Publish What You pay NDU Soceity (PNS), Dany Ghossoub, a quant à lui explicité les 10 revendications de la coalition, notamment la mise en place d’un plan global pour permettre aux citoyens et entreprises de produire eux-mêmes de l’électricité, informer le public sur les appels d’offres qui ont eu lieu concernant les blocs 4 et 9, la mise en place d’une commission de contrôle du secteur énergétique ou encore d’une autre chargée de la transparence lors de l’appel d’offres des autres blocs restants.

Concernant les élections, la coalition espère enfin que les nouveaux élus se préoccuperont de « l’intérêt » du Liban dans le dossier de la délimitation des frontières tant terrestres avec la Syrie, que maritimes avec Israël, et spécifiquement la ligne 29. Il s’agit de la revendication maximaliste du Liban datant de 2020, mais qui n’a pas été officialisée auprès de l’ONU. Mais, elle semble avoir été écartée des négociations, comme l’a laissé indiquer le négociateur américain Amos Hochstein le 10 février dernier, en ne la mentionnant pas lors de la clôture des négociations.

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