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Lifestyle - Un peu plus

« Je n’irai pas voter, ça ne sert à rien »

« Je n’irai pas voter, ça ne sert à rien »

Photo bigstock

Depuis qu’on est tout petit, nos parents et leur entourage nous bassinent de croyances populaires et autres mythes urbains. Tout commence avec le père Noël. Le rêve de chaque enfant, et le premier mensonge de ses parents. Un bonhomme vêtu de rouge et blanc qui va s’avérer inexistant. Une fois l’âge de raison arrivé, cette légende est détruite, provoquant le premier grand désarroi des gamins.

Entre mensonges, fictions et superstitions, on grandit avec la crainte qu’ils s’avèrent être vrais. « Ne nage pas après avoir mangé, tu risques de te noyer » ; « ne fais pas pipi dans la piscine, une mare rouge se répandra autour de toi. » Combien de fois a-t-on entendu nos mamans nous répéter ces foutaises ? Et combien de fois, lorsqu’une envie pressante s’est déclarée, on a eu peur d’être humiliés devant tout le monde ? « Si tu louches et que quelqu’un te fait peur, tu resteras comme ça à vie. » « La masturbation rend sourd et chez les Anglo-Saxons, aveugle. » Eh bien non, pas de panique, cela n’arrivera jamais. Quant à notre alimentation, elle regorge de fausses affirmations qui nous accompagneront à vie. « Mange ta soupe, tu deviendras grand » ; « mange des carottes, tu auras une meilleure vue » ; « si tu fais tomber ton concombre sur le sol, tu as 5 secondes pour le reprendre avant que les germes ne l’attaquent » ; « si tu avales ton chewing-gum, il restera sept ans dans ton estomac ». Rien de tout ça n’est vrai, même si boire du lait augmente le calcium dans le corps. Mais pas après l’âge de deux ans, on ne le digère plus. « Ne sors pas les cheveux mouillés, tu vas t’enrhumer. » Aussi légendaire que la fameuse «  safit hawa  ». Du grand n’importe quoi. Demandez à n’importe quel médecin. Le vent ou l’air conditionné ne nous mettent jamais une claque pour nous coincer le dos ou nous filer une grippe.

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Et les superstitions ont pris le relais, n’importe quoi nous portant malheur. Ne passe pas sous une échelle ; attention au chat noir ; ne laisse ni les ciseaux ni l’armoire ouverts ; ne donne pas le sel à quelqu’un de main à main ; ne casse pas un miroir, t’es foutu pour 7 ans, idem si tu trinques sans regarder l’autre dans les yeux, ou avec de l’eau ; ta pantoufle ne doit pas être retournée, sinon c’est une insulte à Dieu ; on ne doit pas être 13 à table, Judas sera présent ; ne pose pas ton sac par terre, ton argent va s’envoler… Et j’en passe.

Mais la plus belle de toutes les inepties débitées par la plupart des Libanais, et surtout en ce moment, à quelques semaines des élections, est la sempiternelle : « Je ne vais pas voter, cela ne sert à rien », suivie du « Chou, wefit aleyyé ? » Et parfois, lorsque quelqu’un décide de se rendre aux urnes, il nous sort son stupide : « Je préfère voter pour un mal que je connais plutôt que celui que je ne connais pas. » Et cela fait des années, voire des décennies, que ça dure. Le peuple n’y croit plus et ne veut plus rien tenter pour changer les choses. Il préfère continuer à s’appuyer sur tel ou tel homme politique parce qu’il a asphalté la rue devant chez lui, payé l’opération de sa mère ou scolarisé son neveu. Malheureusement, la situation n’est pas près de s’améliorer si la majeure partie des gens pense encore ainsi.

Parce que oui, wefit 3a laykon. Oui, votre vote peut changer la donne. Oui, il y a certaines listes de l’opposition composées de personnes efficaces et extraordinaires, qui feront leur possible afin d’œuvrer pour le Liban. Et que non, voter pour les mêmes salauds n’est pas un moindre mal. Il faut voter contre eux. Voter pour la liste contestataire qui a le plus de chances de remporter des sièges. Voter en oubliant ses amitiés, ses préférences, sa haine de certains candidats. Voter parce que c’est notre seule arme contre un système qu’on doit faire sauter. Une classe dirigeante qui se contrefout du bien-être de ses compatriotes, les poussant à fuir et à crever en pleine mer. Une classe dirigeante corrompue jusqu’à la moelle qui nous a pris en otage. Il faut voter, même si on doit prendre la route pendant deux heures. Et tant qu’à faire, si on croit aux superstitions, croisons les doigts.

Chroniqueuse, Médéa Azouri anime avec Mouin Jaber « Sarde After Dinner », un podcast où ils discutent librement et sans censure d’un large éventail de sujets, avec des invités de tous horizons. Tous les dimanches à 20h00, heure de Beyrouth.Épisode du 20 mars : Joanna Hadjithomas et Khalil Joreige

https://youtu.be/Mkm0ue5eiLU

Depuis qu’on est tout petit, nos parents et leur entourage nous bassinent de croyances populaires et autres mythes urbains. Tout commence avec le père Noël. Le rêve de chaque enfant, et le premier mensonge de ses parents. Un bonhomme vêtu de rouge et blanc qui va s’avérer inexistant. Une fois l’âge de raison arrivé, cette légende est détruite, provoquant le premier grand désarroi...

commentaires (5)

Ceux qui ne votent pas (même blanc) n’auront pas le droit de se plaindre!

Gros Gnon

16 h 45, le 28 avril 2022

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Commentaires (5)

  • Ceux qui ne votent pas (même blanc) n’auront pas le droit de se plaindre!

    Gros Gnon

    16 h 45, le 28 avril 2022

  • Le vote devrait être obligatoire, il y a là une chance unique de déloger ces candidats à leur propre succession qui présentent pour la plupart un état d'affaiblissement et de dégradation des facultés physiques et mentales.... L'orient devrait aussi publier les podcasts des différents courants politiques à un peu plus de deux semaines des élections , notamment d'un représentant des FL et des forces émanant de la thawra.

    C…

    15 h 59, le 28 avril 2022

  • Totalement d'accord avec vous. Toute les voix compte et en effet "we2fe 3ala kil wa7ad menna". Il faut surtout comprendre que la loi électorale, quelle qu'elle soit, n'assure a personne sa place au parlement. La loi actuelle a été faite simplement pour assurer aux divers électorats communautaires une meilleure représentation puisque le système est encore basé sur les communautés. Le plus grand mensonge et de dire que la loi favorise les partis au détriment de tous les autres. Si le peuple verse ses voix en masse contre les énergumènes qui nous dirigent, aucuns d'eux ne passera et aucune loi n’empêchera le changement. Allez tous voter et voter en masse, mais votez vital et utile car le résultat est existentielle pour le Liban. La corruption n'est pas le problème principale du pays mais son existence et son identité son en jeu. La corruption est facile a combattre lorsque les armes du Hezbollah qui la protège seront neutralisées. Lorsque le parlement, doté d'une nouvelle majorité souverain, pourra édifier un gouvernement et élire un Président libre capable de faire passer des projets de lois et de réformes, alors la corruption se verra combattu et régressera. Pour y arriver il faut que les institutions du pays soit libre et puisse justement paralyser les actions nocives de la mafia au pouvoir protégé par le Hezbollah. La est toute la solution ou si vous voulez le début de la solution. La pays sauf de l'avenir noir que nous réserve le parti Iranien, tout deviendra possible.

    Pierre Christo Hadjigeorgiou

    10 h 56, le 28 avril 2022

  • Mais c’est justement l’exemple à ne pas suivre, pour ces législatives, mais c’est pas croyable ça hien

    Bery tus

    05 h 49, le 28 avril 2022

  • Il faut absolument tous voter contre ce qui sont au pouvoir. Oui chaque vote est nécessaire. Le vote est une obligation patriotique.

    Sarkis Dina

    02 h 31, le 28 avril 2022

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